Dans le théâtre de la vie, le rôle d’une mère est un rôle divin, car elle façonne ses enfants à son image. Ils observent chacun de ses gestes, chaque ton de voix et chaque expression avec attention et amour. Puis ils le copient, un peu maladroitement mais avec une dévotion sincère. Même dans ses mauvais jours, ils l’aiment inconditionnellement. Pour eux, elle est divine – tout ce qui est bon et juste.
Les mères ont un pouvoir énorme pour façonner les habitudes de pensée, de sentiment et d’action de nos enfants – et par conséquent, collectivement, pour le devenir de l’humanité.
George Washington a dit : « Ma mère était la plus belle femme que j’aie jamais vue. Tout ce que je suis, je le dois à ma mère. J’attribue mon succès dans la vie à l’éducation morale, intellectuelle et physique qu’elle m’a donnée. »
Confucius a été élevé par une mère célibataire et très dévouée qui l’a éduqué à la maison dans ses premières années.
Mais à notre époque actuelle, nous avons perdu de vue les aspects subtils mais importants de l’éducation qu’une mère donne à ses propres enfants. Les deux dernières générations ont connu un déclin drastique du maternage à domicile, selon une étude réalisée en 2014 par le Pew Research Center. Moins d’un tiers des enfants en Amérique ont maintenant une mère au foyer, bien que le taux ait augmenté progressivement depuis 1999.
« L’évolution de la situation des mères a des implications évidentes pour les enfants du [aux États-Unis]. Environ trois enfants sur dix (28 %) aujourd’hui, aux États-Unis, sont élevés par une mère au foyer […] En 1970, 48 % des enfants (34 millions) avaient une mère qui restait à la maison », selon les chiffres de l’étude.
« Aujourd’hui, un enfant américain sur cinq vit dans un foyer avec une mère au foyer mariée et un mari qui travaille. En 1970, 41 % des enfants vivaient dans ce type de ménage. »
La garderie
L’un des problèmes qui touchent les enfants qui ne sont pas à la maison avec leur mère est la qualité de l’attention qu’ils reçoivent.
Traditionnellement, la famille était considérée comme une institution très importante dans la société, la mère étant fière de son rôle en tant que responsable de la garde des enfants.
Partisan du maternage au foyer, le psychologue et auteur James Dobson a parlé de l’importance du maternage dans les premières années de la vie d’un enfant dans son livre Osez discipliner, écrit en 1970 dans un contexte féministe de deuxième vague, alors que les mères au foyer se faisaient dire que ce n’était pas bon pour elles d’abandonner leur carrière pour leurs enfants.
Il a souligné que la tâche la plus importante pour les personnes qui s’occupent d’un enfant au cours de ses cinq premières années de vie est de « modeler, guider et renforcer ces attitudes subtiles mais importantes qui émergent chaque jour ».
Pour guider efficacement ces attitudes, la personne qui s’occupe des enfants doit être capable de « discipliner et d’aimer dans la bonne mesure ». Les intervenants en garderie peuvent, bien sûr, être formés à une discipline adaptée à leur âge, mais il n’y a pas de formation sur l’affection, et l’affection est essentielle à l’épanouissement des jeunes enfants.
« Être une bonne mère est l’une des compétences les plus complexes de la vie, et pourtant ce rôle est tombé en disgrâce ces dernières années. Quelle activité pourrait être plus importante que de façonner les vies humaines pendant leurs années impressionnables et influençables ? », a écrit James Dobson.
Le père fondateur John Adams a écrit dans son autobiographie que le gouvernement qu’il a aidé à créer était aussi fort que la moralité des gens qui le gouvernaient, et que les mères étaient largement responsables de cela.
« Les fondements de la morale nationale ont besoin d’être inculqués d’abord au sein des familles. Les écoles, les académies et les universités sont instituées en vain si les enfants sont imprégnés dès leur plus jeune âge de principes sans fondement et de mauvaises habitudes. Les Mères sont les premières et les plus importantes instructrices de la jeunesse », écrit-il.
L’imitation : l’amour le plus sincère
Les enfants jusqu’à l’âge de 6 ans environ imitent les gens de leur entourage, qu’ils soient bons ou mauvais, sans discernement. Vous verrez votre enfant copier vos paroles, votre ton de voix et vos actions. Si vous envoyez votre enfant à la garderie, vous pourrez connaître par leur biais quelles sont les expressions et les manières des personnes qui s’y trouvent.
Les enfants copieront aussi les schémas émotionnels et assimileront ainsi vos valeurs et vos attitudes envers les gens et les choses dans votre environnement. La métaphore d’une mère qui façonne les enfants à son image n’est pas une invention – les enfants agissent de la même façon que vous.
Donc, si vous vous fâchez quand le chien saute sur le canapé, votre enfant apprendra qu’il n’y a pas de mal à crier après le chien. Si vous critiquez votre conjoint, soyez prêt à recevoir des critiques de votre adolescent.
Dans son livre Joyful Toddlers and Preschoolers (N.d.t. : Des bambins et enfants heureux), l’éducatrice de la petite enfance Faith Collins écrit : « Cette boussole interne du bien et du mal, que nous avons à l’âge adulte, se développe à travers nos expériences formatrices, en particulier celles des six ou sept premières années de notre vie, lorsque nous nous imprégnons de comment le monde doit être, avec nos parents, frères, sœurs et professeurs. »
Elle a inclus une anecdote d’une mère de quatre enfants dans sa pratique de mentorat :
« J’ai eu une terrifiante prise de conscience hier quand ma fille voulait des biscuits et que j’ai dit non. Elle m’a menacée ! […] J’étais tellement en colère. J’en ai marre que mes enfants se disputent tout le temps, entre eux et avec moi. Pour une raison quelconque, la menace de ma fille au sujet des crackers m’a fait réaliser que la personne qui leur a appris tout cela, c’est moi. Comment puis-je m’attendre à ce qu’ils résolvent leurs différends avec gentillesse et politesse si je crie constamment, en menaçant […] ? »
Beaucoup de parents frustrés essaient en vain de changer le comportement de leurs enfants sans d’abord changer leur propre comportement.
Un autre élément important à considérer avec les jeunes enfants est qu’ils sont très sensibles, mais pas conscients, de l’état émotionnel des adultes qui les entourent. Dans son livre Beyond the Rainbow Bridge, Barbara Patterson, éducatrice de la petite enfance chez Waldorf, explique que les jeunes enfants n’ont pas une idée claire de leur individualité – ni d’eux-mêmes ni des autres, mais qu’ils ressentent clairement et intensément leur caractère.
« Qui est la personne qui se tient derrière les paroles ou les actes ? Est-il chaleureux, honnête et sincère ? Ou est-il désintéressé par l’enfant, malhonnête, égoïste ? Instinctivement, l’enfant sent la réalité derrière la personne. »
L’enfant est également incapable de se séparer des émotions des autres, et s’il est exposé à une personne trompeuse, cela peut miner son propre sens de soi, ajoute Barbara Patterson.
Évidemment, la plupart des parents feront de leur mieux pour garder leurs enfants loin des gens de moralité modeste. Mais il faut aussi tenir compte du fait que les enfants sont très sensibles aux degrés subtils d’affection de ceux qui s’occupent d’eux.
Par exemple, même un éducateur bien formé dans une garderie peut ne pas apprécier un enfant en particulier pour une raison quelconque, une attitude qui, avec le temps, peut miner l’estime de soi d’un enfant si l’éducateur ne fait pas un effort conscient pour surmonter ces sentiments.
Bien sûr, les parents peuvent aussi avoir l’habitude de ne pas aimer leurs jeunes enfants, mais ils sont habituellement et naturellement beaucoup plus investis dans le bien-être de l’enfant.
« Aucun éducateur ne peut égaler l’enthousiasme et l’excitation des réactions des parents face aux réalisations d’un bébé, comme s’asseoir et marcher. De telles réactions renforcent l’engagement et l’amour des parents et contribuent au développement de l’estime de soi et de la sécurité de l’enfant », écrit Rahima Dancy, éducatrice de la petite enfance chez Waldorf dans son livre You Are Your Child’s First Teacher [N.d.t. : Vous êtes la première enseignante de votre enfant].
Ainsi, nous pouvons voir comment l’amour authentique et la gentillesse d’une mère dans les premières années de sa vie est vital pour la santé et le bonheur de son enfant.
De ce point de vue, nous voyons que la décision généralisée des mères de continuer à travailler après avoir eu des enfants a certainement eu un impact sur cette génération d’enfants.
Joie et maternité à l’œuvre
Les enfants sont peut-être les personnes les plus joyeuses, les plus présentes et le plus aimantes de la planète. Si vous prenez le temps d’observer et de comprendre tranquillement leur perception du monde, leur humeur est contagieuse.
Si vous ne prenez pas le temps de les respecter, de les aimer et de les guider, ils deviendront des êtres humains parmi les plus obstinés et les plus frustrants que vous ne puissiez jamais rencontrer.
Peu importe votre situation, le maternage est difficile – plus difficile que ce que la plupart d’entre nous pouvons imaginer, et ce, de tant de façons inattendues.
Et comme toute quête de héros, le voyage de la maternité est aussi ennoblissant.
Elle nous force à trouver en nous une véritable force intérieure, à réfléchir en profondeur sur nous-mêmes – nos actions et nos idéaux – à établir des normes élevées et à guider par notre exemple silencieux, même si cet exemple est celui de tomber, de nous lever et de continuer à faire tout notre possible.
C’est par la maternité que nous éprouvons le plus facilement la compassion – pour les luttes de nos enfants, pour nos propres luttes et pour celles de nos mères. Nous voyons qu’il y a de grandes souffrances dans la vie, mais nous avons la chance, pour nos propres enfants, de créer une culture où le respect et l’amour l’emportent sur la négativité. Il s’agit là, en effet, d’une véritable mission divine.
June Fakkert est mère de deux enfants à temps plein et journaliste en santé et bien-être pour Epoch Times.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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