Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé vendredi Moscou de n’avoir pas livré des armes pourtant déjà payées par Erevan et sous-entendu que des médias russes avaient pu tenter de « déstabiliser » la politique de son pays.
L’Arménie et la Russie sont traditionnellement alliées mais leurs relations tournent à l’aigre depuis la reprise militaire de l’enclave séparatiste du Haut-Karabakh, jusqu’alors majoritairement peuplée d’Arméniens, par l’Azerbaïdjan en septembre. Erevan reproche à Moscou de n’avoir rien fait pour empêcher cette offensive, et multiplie depuis les piques envoyées à la Russie.
Vendredi, Nikol Pachinian a évoqué un « problème lié à la livraison russe d’armes et d’équipements que nous avons déjà payés ». Des « discussions » sont en cours pour « régler ce problème », a-t-il ajouté lors d’une allocution télévisée. « Nous savons que la Russie a elle-même besoin d’armes », a-t-il glissé, référence à peine voilée à l’invasion de l’Ukraine, qui engloutit les forces et les armements de Moscou depuis bientôt deux ans.
Le Premier ministre a parlé d’autres « problèmes », cette fois concernant des violations d’un accord bilatéral interdisant aux télévisions de chacun des deux pays toute tentative d’« interférer dans les affaires internes » ou de « déstabiliser la situation politique » de l’autre. Nikol Pachinian a dit avoir invité la partie russe à des consultations pour « régler ce souci dans une atmosphère amicale et normale ».
L’Arménie plus proche de l’Occident
Cette semaine, l’Arménie a choisi de snober le sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), alliance militaire dont elle est membre et qui est chapeautée par la Russie.
L’Arménie, qui avait déjà montré des signes d’éloignement avant l’offensive au Haut-Karabakh, se rapproche davantage de l’Occident, décrochant par exemple des promesses de livraisons d’armes de la France, un partenaire historique. Début octobre, le Kremlin avait estimé qu’Erevan n’avait « rien de mieux » que l’alliance avec la Russie.
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