La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a promis de soutenir le Groenland lors d’un voyage dans la capitale, Nuuk, le 2 avril, suite aux déclarations répétées de l’administration Trump qui cherche à contrôler le vaste territoire arctique.
Mme Frederiksen a annoncé sa visite peu après celle du vice-président américain JD Vance, la semaine dernière, sur une base aérienne américaine dans la région semi-autonome du royaume scandinave, qui avait accusé Copenhague de négliger les Groenlandais, suscitant l’attention des autorités du Danemark et du Groenland.
« Les États-Unis ne prendront pas le contrôle du Groenland. Le Groenland appartient aux Groenlandais », a annoncé Mme Frederiksen aux journalistes à Nuuk peu après son arrivée sur l’île.
La Première ministre s’est également engagée à faire sa part pour garantir l’égalité des droits entre Groenlandais et Danois dans la sphère d’influence du Danemark.
« Avant tout, nous devons discuter de la situation en matière de politique étrangère et de sécurité, de géopolitique, et voir comment nous pouvons aborder ensemble cette tâche très, très difficile, car c’est de cela qu’il s’agit maintenant », a-t-elle précisé.
Le Groenland est une île énorme, riche en minéraux et stratégiquement importante, que le président américain Donald Trump a décrite comme essentielle à la sécurité des États-Unis.
Bien qu’elle fasse partie du continent nord-américain, cette région, grande comme trois fois le Texas, appartient au Royaume du Danemark.
Mme Frederiksen doit rencontrer le nouveau dirigeant du Groenland, Jens-Frederik Nielsen, après les élections du mois dernier qui ont abouti à la formation d’un nouveau gouvernement de coalition.
Cette nouvelle coalition devrait prendre officiellement ses fonctions le 7 avril.
Elle rencontrera également le prochain Naalakkersuisut, le cabinet groenlandais, lors d’une visite qui devrait durer jusqu’au 4 avril.
« Je me réjouis de poursuivre la coopération étroite et confiante entre le Groenland et le Danemark, aux côtés de Jens-Frederik Nielsen et du reste du gouvernement groenlandais. Le Groenland vient de vivre un bon processus démocratique en formant un gouvernement élargi », a-t-elle déclaré dans un communiqué gouvernemental annonçant sa visite.
« J’ai le plus grand respect pour la façon dont le peuple et les hommes politiques groenlandais gèrent la forte pression qui pèse sur le Groenland. »
M. Nielsen s’est félicité de la visite de Mme Frederiksen et a affirmé, le 31 mars, que le Danemark restait « le partenaire le plus proche du Groenland ».
À l’ordre du jour figurent des discussions avec M. Nielsen sur la coopération future entre Nuuk et Copenhague.
Depuis des années, le peuple du Groenland, qui compte environ 57.000 habitants, s’efforce d’obtenir son indépendance vis-à-vis du Danemark, de nombreux Groenlandais ayant le sentiment d’avoir été historiquement maltraités sous la domination danoise.
Toutefois, les allusions de l’administration Trump à l’annexion de l’île, qui n’exclut pas de recourir à des moyens militaires pour y parvenir, ont inquiété de nombreux Groenlandais et Danois.
Le nouveau gouvernement a affirmé qu’il souhaitait ralentir le rythme d’une éventuelle indépendance. Le 31 mars, M. Nielsen a annoncé à Reuters que le Groenland renforcerait ses liens avec Copenhague jusqu’à ce qu’il puisse réaliser son souhait ultime de devenir une nation souveraine.
Par ailleurs, il a fait savoir que le Groenland souhaitait établir une relation respectueuse avec les États-Unis.
« Parler d’annexion et d’acquisition du Groenland sans respecter la souveraineté n’est pas respectueux. Commençons donc par faire preuve de respect mutuel et construisons un grand partenariat sur chaque chose », a-t-il ajouté.
Le groupe politique du Groenland le plus favorable à l’objectif de Donald Trump pour la région est le parti Naleraq, qui prône une évolution rapide vers l’indépendance.
Ils ont été exclus des pourparlers de coalition en vue de former le prochain gouvernement.
Peter Viggo Jakobsen, professeur associé à l’Académie danoise de défense, a expliqué à The Associated Press la semaine dernière que les aspirations de l’administration Trump pour le Groenland pourraient se retourner contre les partis les plus modérés du territoire et les pousser à se rapprocher de Copenhague.
« Trump a effrayé la plupart des Groenlandais en les éloignant de l’idée d’une relation étroite avec les États-Unis, parce qu’ils ne lui font pas confiance », a affirmé M. Jakobsen.
Lors de sa visite d’une base militaire américaine dans le nord du Groenland, le 28 mars, M. Vance a accusé le Danemark de ne pas assurer correctement la sécurité de l’île et a estimé que Washington serait mieux à même de la protéger.
Mme Frederiksen, qui a affirmé qu’il appartenait au peuple du Groenland de déterminer son propre avenir, a qualifié la description du Danemark faite par M. Vance d’« injuste ».
Les sondages d’opinion montrent qu’une majorité de Groenlandais est favorable à l’indépendance vis-à-vis du Danemark, mais nombreux sont ceux qui mettent en garde contre une recherche trop rapide de l’autodétermination, craignant que le Groenland ne se retrouve dans une situation plus difficile.
Une majorité encore plus importante s’oppose à l’adhésion aux États-Unis.
Avec Reuters et Associated Press
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