Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a réagi aux propos tenus par le Premier ministre canadien et chef des libéraux, Mark Carney, lors d’un rassemblement politique cette semaine, commentant la situation dans la bande de Gaza.
« Le Canada a toujours été du côté de la civilisation. M. Carney devrait en faire autant », a écrit M. Netanyahou dans un message publié le 10 avril sur la plateforme de médias sociaux X. Les commentaires du Premier ministre israélien ont été publiés sur un suivi de post de l’extrait de la vidéo prise lors du rassemblement de M. Carney à Calgary le 8 avril.
Pendant le rassemblement, on entend un chahuteur dire : « Il y a un génocide en cours en Palestine ». Quand la foule s’est calmée, M. Carney a déclaré : « Je suis au courant, c’est pourquoi nous avons un embargo sur les armes. »
M. Netanyahou a déclaré qu’« au lieu de soutenir Israël, une démocratie qui mène une guerre juste avec des moyens justes contre les barbares du Hamas, il s’en prend au seul et unique État juif. »
« M. Carney, revenez sur votre déclaration irresponsable », a ajouté le Premier ministre israélien.
Avant que M. Netanyahou ne réagisse, M. Carney avait été invité à clarifier ses propos lors d’une conférence de presse le 9 avril. Il a déclaré ne pas avoir entendu le mot « génocide » prononcé par le manifestant propalestinien qui chahutait lors de son rassemblement. M. Carney a expliqué que le bruit régnait et que l’on « entendait des bribes de ce que les gens disaient, et [qu’il a] entendu ‘Gaza' ».
« Ce que je veux dire, c’est que je suis conscient de la situation à Gaza », a déclaré M. Carney à la presse, ajoutant « qu’il est de notoriété publique » que le Canada a mis en place des restrictions sur les exportations d’armes vers Israël à partir de janvier 2024. Ottawa a également suspendu 30 permis de livraison d’armes à Israël en septembre.
Le 10 avril, M. Carney a de nouveau été interrogé par des journalistes sur sa position quant à l’existence ou non d’un génocide dans la bande de Gaza. Il a qualifié la situation d’« horrible » et a déclaré que la Cour internationale de justice était saisie de la question. « Je ne vais pas, et je ne vais jamais, politiser ce mot ou cette situation », a déclaré M. Carney.
En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Netanyahou, l’accusant de crimes de guerre à Gaza. Son bureau avait réagi en déclarant : « Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et fausses menées contre lui par la CPI ». À l’époque, le Premier ministre Justin Trudeau avait déclaré que le Canada « respecterait » la décision de la CPI.
Le conflit entre Israël et le Hamas est devenu une question politique brûlante au Canada, le parti libéral étant divisé en interne sur la réponse à apporter. La communauté juive du Canada a également été confrontée à de nombreux actes de violence visant ses écoles et ses établissements, avec des coups de feu et des incendies criminels.
M. Carney a déclaré cette semaine qu’un gouvernement libéral ne reconnaîtrait pas un État palestinien, comme le président français Emmanuel Macron a dit pouvoir le faire cette année en juin.
« Nous soutenons une solution à deux États, mais une solution à deux États dans laquelle nous avons un État palestinien libre et viable vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’un État israélien vivant dans la paix et la sécurité », a déclaré M. Carney, ajoutant que « ces conditions n’existent pas pour l’instant ».
Israël et le Hamas avaient conclu un cessez-le-feu de deux mois, avec des échanges d’otages et de prisonniers, mais la trêve a été rompue ces dernières semaines. Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars, cherchant à créer une zone de sécurité à l’intérieur de la bande de Gaza. Entre-temps, le Hamas et le Jihad islamique ont recommencé à tirer des roquettes sur Israël.
Les hostilités ont commencé le 7 octobre 2023, lorsque des terroristes du Hamas sont entrés en Israël, ont massacré des civils et pris quelque 250 otages.
Avec Reuters
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.