Le premier producteur européen de batteries supprime 20 % de son personnel en raison de la faible demande pour les VE

Northvolt supprime 1600 emplois à cause d'un "climat macroéconomique difficile", a déclaré la société

Par Tom Ozimek
25 septembre 2024 03:30 Mis à jour: 18 octobre 2024 02:12

Northvolt, la société clé dans les efforts de l’Europe pour développer une industrie de batteries automobiles capable de rivaliser avec les concurrents mondiaux, a annoncé son intention de supprimer 1600 emplois sur son site en Suède – et ce, dans un contexte de faible demande pour les voitures électriques (VE) et de forte concurrence de la part des fabricants chinois.

Ces suppressions, qui représentent environ 20 % des effectifs mondiaux de Northvolt, ont été annoncées dans un communiqué daté du 23 septembre. Le communiqué fait état d’un « climat macroéconomique difficile » obligeant le plus grand espoir européen pour l’industrie des batteries pour VE à ajuster ses ambitions et à réduire la portée de ses opérations.

La société a déclaré qu’elle « ajustait ses ambitions à court terme » pour se concentrer sur la montée en puissance de la première phase de 16 GWh de capacité de sa grande usine de batteries à Northvolt Ett, près de Skelleftea, dans le nord de la Suède, tout en suspendant les projets d’expansion de l’usine. L’entreprise avait précédemment déclaré qu’elle avait l’intention d’augmenter la capacité de l’usine de Northvolt Ett à 30 GWh.

Environ 1000 emplois seront supprimés sur le site près de Skelleftea, selon le communiqué. Environ 400 autres postes le seront à Northvolt Labs, le centre de recherche de l’entreprise à Vasteras, et 200 autres, parmi les membres du personnel au siège de l’entreprise à Stockholm.

L’annonce de Northvolt ne mentionne pas le sort des méga-usines prévues en Allemagne et au Canada, dont la construction risque d’être reportée.

« Les décisions que nous prenons aujourd’hui, même si elles sont difficiles, sont nécessaires pour l’avenir de Northvolt », a annoncé Peter Carlsson, PDG de Northvolt, ajoutant que la décision de réduire les objectifs immédiats de l’entreprise et les suppressions d’emplois qui en découlent sont “à la fois difficiles et douloureuses”.

La réduction des effectifs intervient après que Northvolt a annoncé au début du mois que, dans un souci de réduction des coûts, elle réduirait ses activités, s’éloignant ainsi de ses plans initiaux de devenir une société qui offre tout – de la production de composants et de batteries au recyclage en fin de vie.

Northvolt a été le fer de lance d’une vague de startups européennes qui investissaient des milliards dans la fabrication de batteries pour aider les constructeurs automobiles du continent à passer des moteurs à combustion interne aux voitures électriques.

Le groupe suédois est le premier fabricant de batteries de l’Union européenne (UE), en concurrence surtout avec les géants chinois CATL et BYD. Elle a fait face à des retards de production et le ralentissement de la demande des clients. Les difficultés rencontrées pour accélérer la production ont incité BMW à annuler une commande de 2 milliards d’euros à l’été 2024.

Northvolt a décidé de réduire ses activités dans un contexte de ralentissement de la demande de VE en Europe et ailleurs. Un rapport publié en juin par le cabinet de conseil Ernst & Young indique que l’Europe ralentit l’adoption des VE en raison des prix élevés, de l’incertitude économique et de l’inadéquation de l’infrastructure pour les VE.

« Le marché mondial actuel des VE est marqué par une grande incertitude concernant les perspectives économiques, des réglementations variables d’un marché à l’autre, l’inquiétude des consommateurs et un retard dans la mise en place des infrastructures », explique dans un communiqué Martin Caradell, responsable pour les solutions de mobilité mondiale chez Ernst & Young. « Le résultat a été un plafonnement des ventes de VE aux États-Unis et en Europe. »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.