Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte et l’homme d’affaires Mohed Altrad ont été condamnés le 13 décembre pour des faits de corruption, prise illégale d’intérêts et trafic d’influence.
Condamné à deux ans de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende, Bernard Laporte a été jugé coupable d’avoir rendu une série d’arbitrages au bénéfice de l’homme d’affaires après avoir perçu de sa part 180.000 euros en mars 2017, en vertu d’un contrat d’image secret et jamais exécuté.
En poste depuis fin 2016, le président de la FFR a été reconnu coupable de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont corruption passive et trafic d’influence, et a fait preuve, selon le tribunal, « d’un complet mépris pour les principes d’éthique et de déontologie dont il devait être le garant ». Répondant à ses dénégations répétées, le tribunal a aussi critiqué « son absence de prise de conscience de l’illégalité et de la gravité de ces atteintes à la probité ».
Bernard Laporte est également interdit d’exercer sa fonction de président pendant deux ans mais cette peine complémentaire n’est pas exécutoire et sera donc suspendue par sa décision, annoncée par ses avocats, de faire appel.
« Les infractions commises par Bernard Laporte, dès son entrée en fonction, ont, par leur nature et leur ampleur, gravement porté atteinte à l’image de sa fonction de dirigeant, à l’image de la FFR et à l’image du rugby », indique le jugement du tribunal correctionnel de Paris.
Le Président directeur général du géant du BTP du même nom, Mohed Altrad a, lui, été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende pour avoir « rémunéré Bernard Laporte afin d’obtenir ses faveurs en sa qualité de président de la FFR », a estimé le tribunal.
« Un nouveau temps démocratique »
Dans la foulée, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a estimé que la condamnation de Bernard Laporte faisait « obstacle à ce que Bernard Laporte puisse, en l’état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions » à la tête de la Fédération.
Elle a appelé « à ce qu’un nouveau temps démocratique permette aussi rapidement que possible au rugby français de repartir sur des bases suffisamment saines et solides, avec une gouvernance de la Fédération qui aura la pleine confiance des clubs ». Fédération et ministère vont d’ailleurs avoir un échange « dans un bref délai », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
« Nous partageons avec Madame la ministre la nécessité, qu’à l’approche d’un événement fondamental pour le sport français, le rugby français puisse être conduit par une fédération stable, légitime et opérationnelle », a répondu la FFR dans un communiqué.
Par aiileurs, si Bernard Laporte sauve sa tête au sommet de la FFR, ses opposants qui évoquent « un tremblement de terre », ont déjà appelé à la démission du comité directeur de la Fédération et à la tenue de nouvelles élections.
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