Le président du Sénat à Emmanuel Macron : « C’est votre gouvernance qui pose problème ! »

18 janvier 2019 20:26 Mis à jour: 18 janvier 2019 20:27

Las de l’attitude d’Emmanuel Macron, le président du Sénat n’a pas hésité à tancer le chef de l’État au cours d’un entretien d’une demi-heure qui s’est déroulé lundi dernier à l’Élysée.

La coupe est pleine pour Gérard Larcher. Alors que les relations entre le président de la République et celui du Sénat – qui, en cas de vacance du pouvoir, assure l’intérim en attendant le retour du chef de l’État ou l’élection d’un nouveau titulaire – s’étaient déjà dégradées depuis plusieurs semaines, M. Larcher n’a pas du tout apprécié l’une des questions posées aux Français dans le cadre du « grand débat national ».

« Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental doivent-ils jouer pour représenter nos territoires et la société civile ? Faut-il les transformer et comment ? », peut-on lire parmi les 82 questions publiées sur le site dédié à la concertation.

De quoi énerver Gérard Larcher qui  y a vu « une mauvaise manière » écrit Le Figaro. Le responsable politique aurait en effet regretté de ne pas avoir été prévenu que la question du Sénat figurerait parmi les sujets abordés au cours du débat.

Échaudé par cette question et résolu à ne pas se laisser « berner », l’ancien ministre délégué au Travail de Jacques Chirac a donc décidé de ne pas ménager le chef de l’État et de le prendre de front.

« Alors, est-ce que vous voulez la peau du Sénat ? Soyez clair ! », lui a-t-il demandé lundi dernier au cours d’un tête-à-tête à l’Élysée.

Une injonction à laquelle Emmanuel Macron aurait répondu par la négative, assurant M. Larcher qu’il n’envisageait pas de mettre « fin au bicamérisme ».

Mais la réponse n’aura pas suffi à apaiser le président du Sénat, celui-ci n’ayant pas hésité à critiquer la « manière de gouverner » du chef de l’État.

« C’est votre gouvernance qui pose problème ! C’est un vrai sujet !Moi, je vois tout le monde !», a-t-il asséné avant d’ajouter :

« Laurent Berger a raison ! Ne pas recevoir les corps intermédiaires, ne pas recevoir les groupes d’opposition depuis dix-huit mois, ce n’est pas possible ! Vous ne construisez pas une République sans construire l’opposition. »

Revenant sur sa discussion « les yeux dans les yeux » avec Emmanuel Macron, Gérard Larcher a de nouveau pris ses distances avec la politique menée par le locataire de l’Élysée.

« On ne reconstruit pas une république en bernant les uns par rapport aux autres […] Je ne suis pas manichéen, ce qui m’importe, c’est mon pays. Je vois bien l’état de la France après dix-huit mois », conclut le président du Sénat dans Le Figaro.

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