« La France devrait veiller à faire de la situation des droits humains une priorité de ses relations avec l’Égypte », a indiqué HRW dans un communiqué, accusant Paris, qui entretient d’excellentes relations commerciales et sécuritaires avec le Caire, « d’ignorer » le bilan de M. Sissi en matière des droits de l’Homme.
« Nous comptons sur vous pour rappeler que la France ne cautionne pas les pratiques répressives de l’Égypte et estime que des réformes significatives en faveur des droits humains, de la démocratie et de la société civile doivent être engagées », ont souligné de leur côté dans une lettre conjointe à Emmanuel Macron les ONG EuroMed Droits, Coordination Sud, FIDH, l’Institut du Caire pour l’étude des droits de l’homme et RSF.
Le président Macron rencontrera pour la première fois son homologue égyptien mardi à l’Élisée, et la présidence a assuré que la situation des droits de l’Homme serait abordée.
Lors de sa visite de trois jours, M. Sissi doit également rencontrer des entrepreneurs et des ministres, dont le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, qui a piloté des ventes d’armes majeures avec le Caire lorsqu’il était ministre de la Défense sous l’ex-président François Hollande.
« Ces entrevues devraient être l’occasion de réévaluer le soutien économique, sécuritaire et militaire de la France au gouvernement égyptien, en le conditionnant à des améliorations tangibles de la situation des droits de l’homme », estime HRW.
Depuis 2015, l’Égypte a conclu des contrats d’armement avec la France pour plus de 6 milliards d’euros comprenant notamment 24 avions de combat Rafale, une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral et des missiles.
« Sous la présidence d’al-Sissi, le gouvernement égyptien fait preuve d’un mépris total pour la Constitution du pays et le droit international. Al-Sissi a présidé à la pire crise des droits humains qu’ait connue l’Égypte depuis des décennies », citant arrestations massives, usage « systématique » de la torture, etc.
Paris doit mettre fin à cette « ère de mansuétude », insiste HRW. « Prétendre que la question des droits humains est évoquée dans les discussions tout en persistant à ne pas agir serait comme mettre sous le tapis les revendications et la souffrance des Égyptiens », a déclaré la directrice de l’organisation pour la France, Bénédicte Jeannerod.
De leur côté, la FIDH, RSF et les ONG co-signataires soulignent que « les défenseurs et défenseuses des droits humains, les activistes LGBT et les journalistes sont constamment harcelés et poursuivis en justice pour l’exercice pacifique de leurs activités », et appellent M. Macron à demander au président égyptien « de mettre un terme à la campagne de criminalisation des défenseurs et à cesser de les poursuivre en raison de leurs activités légitimes et pacifiques ».
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