Le président kosovar Hashim Thaçi a accusé vendredi la justice internationale de « réécrire l’Histoire » après sa mise en accusation à La Haye par les procureurs spéciaux qui lui reprochent des crimes de guerre pendant le conflit avec la Serbie.
Le chef de l’Etat a annoncé sur Facebook avoir atterri à Tirana sur le chemin du retour au Kosovo, où il s’adressera dimanche soir à ses compatriotes. S’il n’a pas commenté pour l’heure sa mise en accusation, il a d’ores et déjà actualisé son profil: « Personne ne peut réécrire l’Histoire du Kosovo ».
Commandant politique de la guérilla indépendantiste albanaise
Hashim Thaçi, 52 ans, est l’ancien commandant politique de la guérilla indépendantiste albanaise kosovare (UCK) qui déclencha la rébellion contre Belgrade voici plus de vingt ans. Le Kosovo était toujours alors la province méridionale de la Serbie.
Le président kosovar Hashim #Thaçi et l’ex-président du Parlement kosovar Kadri Veseli sont accusés de #crimes de #guerre et de crimes contre l’Humanité par les Chambres spécialisées de La Haye.https://t.co/vN9V6rlQmA#Kosovo #UCK pic.twitter.com/Sux6TzRPDG
— THEATRUM BELLI (@TheatrumBelli) June 24, 2020
L’ex-guérillero a été mis en accusation mercredi avec d’autres par les procureurs du tribunal spécial de La Haye pour une série de crimes présumés relatifs au conflit de 1998-99.
Les crimes présumés « impliquent des centaines de victimes connues d’origine albanaise, serbe et rom et d’autres origines et comprennent des opposants politiques ».
Invraisemblable qu’un mandat d’arrêt soit ordonné
Un juge doit encore valider ou non l’acte d’accusation qui évoque des chefs de meurtre, de disparitions forcées, de persécutions et de tortures.
(L’essentiel): La #Haye – Le président kosovar accusé de crimes de guerre : Pas moins de dix chefs d’accusation ont été retenus par le tribunal spécial pour le Kosovo contre Hashim Thaci ainsi que Kadri Veseli, actuel dirigeant.. https://t.co/6MDh4jsqYX pic.twitter.com/eWcgNeUt4P
— Titrespresse.com (@titrespresse) June 24, 2020
Il est peu vraisemblable qu’un mandat d’arrêt soit ordonné contre le président kosovar avant une inculpation officielle, ce qui pourrait prendre des mois.
Dans un message Facebook adressé à ses « sœurs, frères et merveilleux amis », Hashim Thaçi a promis de « s’adresser à (eux) dimanche soir depuis son bureau ». « Je reste plein d’espoir que les jours à venir seront les meilleurs pour le Kosovo et l’Albanie », ajoute-t-il.
En attendant, au Kosovo, les partisans comme les contempteurs du président défendent la guerre comme étant une cause « juste » et « pure » annonciatrice de l’indépendance du Kosovo. Celle-ci a été proclamée en 2008 mais n’est toujours pas reconnue par la Serbie.
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