Conséquence de la fièvre catarrhale ovine qui sévit sur les troupeaux, la production de beurre en France risque de s’essouffler et les prix montent déjà.
Les cours de la matière première connaissent une envolée historique, augmentant de 92%. La tonne de beurre se vend actuellement 8180 euros contre 4260 euros à la rentrée 2023. Cette flambée des prix n’est pas sans rappeler la crise de 2017 puis le pic inflationniste de 2022 alors que le cours du beurre frôlait la barre des 8000 euros.
Cette fois, les cours dépassent déjà les 8000 euros, exprimant la crainte face à l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO), ou maladie de la langue bleue, qui se propage dans les troupeaux. Au 26 septembre 2024, le ministère de l’Agriculture recensait 3743 foyers répartis sur 25 départements, principalement dans le nord, l’est et le centre de la France.
Ce risque sanitaire entraine donc la crainte d’une chute brutale de la collecte de lait et, par là-même, de la production de beurre.
Parallèlement, le géant de production laitière Lactalis a décidé de diminuer ses collectes de lait en France, de « l’ordre de 450 millions » sur les 5,2 milliards de litres récoltés chaque année. Cette diminution devrait concerner 510 éleveurs sur le territoire français, lesquels perdent un acheteur principal.
À cela s’ajoutent les exportations mondiales, la demande de beurre français vers l’Asie et les États-Unis demeurant élevée.
Des importations à prévoir
Face à cette situation, l’offre française risque de reculer fortement et certains industriels et distributeurs se tournent déjà vers d’éventuelles importations à l’international. « À 8000 euros la tonne, le beurre européen n’est plus compétitif à l’export par rapport au beurre néo-zélandais dont les cours sont relativement stables depuis deux mois », explique Nicolas Pinchon, fondateur du cabinet de conseil Veille au Grain sur RFI.
Avec des cours européens 19% plus élevés qu’aux États-Unis et même 25% plus élevés qu’en Nouvelle-Zélande, les importations de beurre devraient s’accélérer prochainement.
En France, la campagne de vaccination des troupeaux contre la maladie s’organise, l’État ayant fourni plus de 6 millions de doses gratuites de vaccin aux éleveurs. Ces derniers attendent également le retour du froid et de l’hiver qui devraient stopper la propagation du virus responsable de la fièvre catarrhale ovine. En effet, le moucheron vecteur de la propagation de la maladie ne vole plus dès lors que les températures descendent en dessous de 15 °C.
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