Alors que les Américains essaient les dernières antennes paraboliques Starlink sur leurs véhicules récréatifs, un spécialiste de l’espace affirme que le système Starlink d’Elon Musk rend le Parti communiste chinois (PCC) « nerveux », car l‘entreprise SpaceX spécialisée dans l’Internet par satellite est le « seul » acteur sur le terrain à l’heure actuelle capable de participer à la course spatiale stratégique entre les États‑Unis et la Chine.
« Il est important de comprendre que la société SpaceX d’Elon Musk est la seule chose qui maintient les États‑Unis dans la course à l’espace contre la Chine », explique en entrevue pour Epoch Times, Brandon Weichert, expert du secteur spatial et auteur de « Winning Space : How America Remains a Superpower » [Gagner l’espace : comment les États‑Unis restent une superpuissance, ndt.]
Selon le spécialiste, Starlink est « peut‑être devenu un élément indispensable pour la guerre ». De ce fait le groupe rend « nerveux » les rivaux des États‑Unis, même si Musk est sous le coup d’une double « attaque » de la Maison Blanche et de l’establishment militaire.
Starlink, une constellation de satellites pour l’Internet exploitée par SpaceX, la société d’engins spatiaux de Musk, comprend aujourd’hui plus de 2400 satellites en orbite autour de la terre à une altitude plus de 60 fois inférieure à celle des satellites qui transmettent la majeure partie de l’Internet à travers le monde.
Le PCC « nerveux »
La raison pour laquelle les adversaires des États‑Unis s’inquiètent de Starlink, selon M. Weichert, est que ce système de satellites résiste aux attaques à grande échelle dont les adversaires des États‑Unis sont actuellement capables et rend donc la « destruction » de l’infrastructure spatiale américaine beaucoup plus difficile qu’auparavant.
« Le programme Starlink est un excellent exemple de réussite du secteur privé qui illustre parfaitement comment les constellations de satellites militaires, indispensables mais vulnérables, peuvent être protégées. »
« La force de Starlink est sa capacité de rechange. Donc, en gros, nous avons vu l’été dernier, une éruption solaire qui a mis hors service quelque chose comme 20, ou peut‑être même 40, satellites Starlink. Musk n’a même pas sourcillé. En un jour, ces systèmes ont été remplacés parce qu’ils sont petits et bon marché. »
Comme M. Weichert le détaille dans son livre, la Russie et la Chine pouvaient auparavant empêcher l’armée américaine d’accéder aux réseaux de communication en s’attaquant aux satellites américains, en utilisant par exemple des attaques par impulsion électromagnétique.
« La Russie et la Chine sont toutes deux menacées par cette capacité, car elles savent comment les Américains pourraient l’utiliser à leur avantage. Et c’est pourquoi ces deux pays sont livides en ce moment. Ils essaient désespérément de trouver des contre‑mesures pour maintenir ce qu’ils pensaient être à leur avantage, avec des possibilités de contrôle de l’espace, la capacité d’empêcher les Américains d’utiliser l’espace dans l’éventualité d’un conflit. »
Selon l’expert, un indice récent prouve que le PCC se sent menacé par Starlink : le PCC s’est lamenté auprès des Nations unies des manœuvres que la station spatiale chinoise Tiangong a dû effectuer pour éviter des collisions avec des satellites Starlink lors de deux incidents distincts.
« La Chine est arrivée en rouspétant du fait qu’un des satellites Starlink d’Elon Musk avait failli entrer en collision avec sa nouvelle station spatiale modulaire, ce qui était bien sûr exagéré… mais sa réaction nous a révélé à quel point elle craint ce nouveau système de communication. »
Les États‑Unis ont réfuté les affirmations du PCC dans une note verbale en réponse. SpaceX a publié une déclaration reconnaissant les rencontres. La société affirme qu’elle surveille la trajectoire de vol de ses satellites pour maintenir une distance de sécurité avec Tiangong.
Selon l’expert, Starlink possède des capacités de cyberdéfense impressionnantes, même pour les spécialistes de la défense du Pentagone.
« Le spécialiste de la guerre électronique du Pentagone a assisté en temps réel à la défense par les opérateurs de SpaceX du système embarqué des satellites Starlink contre les cyberattaques russes, des cyberattaques incessantes », explique M. Weichert en se référant à Dave Tremper, le directeur de la guerre électronique du Pentagone, qui a confié à Breaking Defense que les capacités de SpaceX lui donnaient « froid dans le dos ».
Par conséquent, si l’armée chinoise tentait une cyberattaque sur les systèmes d’exploitation embarqués de Starlink, la Chine « connaîtrait un réveil très brutal », estime M. Weichert.
L’unique acteur en lice dans la course à l’espace
Selon Brandon Weichert, SpaceX est désormais « la seule chose qui maintient les États‑Unis dans la course à l’espace contre la Chine », mais elle est obligée de manœuvrer au travers des forces institutionnelles des États‑Unis.
« Le problème est que notre propre gouvernement ne semble pas reconnaître ou se soucier du fait que SpaceX est le seul projet qui permet aux États‑Unis de rester dans la nouvelle course à l’espace et de rester compétitifs. »
« La NASA s’est endormie sur ses lauriers et Space Force ne sait pas ce qu’elle veut faire. »
« Pendant ce temps, les dirigeants américains, pour la plupart, n’envisagent pas l’espace comme un domaine stratégique. La Chine le fait. Musk le fait. »
Selon M. Weichert, les raisons de ce manque de mobilisation sont dues à un désaccord flagrant en matière d’idéologie politique entre Musk, le PDG de SpaceX, et la Maison Blanche.
SpaceX « subit également une forte pression politique en raison des prises de position politiques d’Elon Musk, notamment récemment. Elon Musk n’est pas un ami de l’administration Biden », rappelle M. Weichert, ajoutant que ce désaccord a « placé une cible géante » sur le dos de Musk.
Les récentes critiques de Musk à l’égard de l’administration Biden et du Parti démocrate ont suscité des controverses dans le monde politique. Le milliardaire a laissé entendre que Biden n’était pas le « vrai » président des États‑Unis et a qualifié le Parti démocrate de parti de la « division » et de la « haine ».
« Ils ont commencé à s’en prendre à Musk. Ils vont s’en prendre à lui avec une question de réglementation sur l’achat de Twitter : pas à cause de quelque chose de répréhensible, mais simplement parce que Musk est un rival politique. »
« Le problème aujourd’hui n’est donc pas la Chine ou la Russie. »
La stagnation des États‑Unis dans la course à l’espace s’explique aussi, selon M. Weichert, par l’existence d’un cartel militaire qui est « loin d’être aussi innovant que SpaceX ».
« Aujourd’hui, vous avez un cartel composé d’une poignée d’entrepreneurs de la défense très puissants qui ne cherchent pas vraiment à créer des systèmes de défense qui soient à la fois efficaces, respectueux du temps, en termes de développement, et moins coûteux qu’ils sont actuellement. »
« SpaceX sape donc ce vieux cartel de l’industrie de la défense. C’est pourquoi Musk est détesté. C’est pourquoi il est attaqué par la bureaucratie, sans compter toutes les agressions politiques menées par l’administration Biden. »
Brandon Weichert suggère que les États‑Unis adoptent le modèle innovant de SpaceX, qui utilise des réseaux de satellites facilement remplaçables pour rendre l’infrastructure spatiale américaine plus résistante aux attaques spatiales en temps de guerre.
« Que ce soit SpaceX qui obtienne le contrat ou une autre entreprise, ils doivent reproduire le modèle de SpaceX. C’est la clé », insiste‑t‑il.
Dans son livre « Winning Space : How America Remains a Superpower », M. Weichert met en garde les États‑Unis qui doivent changer de paradigme dans leur vision de l’espace et considérer l’espace comme un « domaine stratégique » pour éviter une « attaque surprise dévastatrice » lancée par la Russie ou la Chine en temps de guerre, ce qui serait selon ses termes un « Pearl Harbor de l’espace ».
« Les États‑Unis sont comme un camion poids lourd. Lorsque nous nous mettons en mouvement en tant que nation, nous ne pouvons pas nous arrêter. Par contre, au démarrage, c’est toujours plus difficile pour notre pays. »
« Aujourd’hui, les États‑Unis doivent se préparer à un Pearl Harbor spatial – et tout le monde à Washington le sait. »
Les responsables de l’U.S. Space Force n’ont pas répondu à l’heure de la mise sous presse à une demande de commentaire d’Epoch Times.
***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.