Le PS s’est divisé une nouvelle fois mardi lors d’un bureau national où les courants minoritaires du parti ont réclamé de ne pas censurer automatiquement un gouvernement qui serait mené par une personnalité de gauche hors Nouveau Front populaire. Les opposants souhaitent également reprendre les « discussions avec avec le président de la République ».
Alors que le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a affirmé lundi qu’il n’irait pas à l’Élysée pour le second round des consultations destinées à trouver un Premier ministre, et que les députés socialistes voteraient une motion de censure contre tout autre gouvernement que celui du Nouveau Front populaire, les deux courants minoritaires de son parti ont dénoncé sa ligne.
« Un coup de semonce »
Aucun vote n’est sorti du Bureau national, mais c’était « un coup de semonce, un avertissement très fort » à l’encontre de la direction, a déclaré à l’AFP le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, à la tête du courant minoritaire Refondations.
Lors de son discours, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, cheffe du courant Debout les socialistes, a affirmé qu’il fallait « reprendre des discussions avec le président de la République ». « Il nous sera reproché par tous les électeurs, les nôtres et ceux du front républicain, de n’avoir pas essayé jusqu’au bout », a-t-elle déclaré.
Le « terrorisme intellectuel » de LFI
Elle a reproché à Olivier Faure d’avoir évoqué la censure de tout gouvernement qui ne serait pas dirigé par Lucie Castets. « Y compris s’il est dirigé par un Premier ministre dans un gouvernement de cohabitation ? », a-t-elle demandé, sans jamais citer l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, régulièrement cité dans la presse comme potentiel Premier ministre.
« J’assume de chercher encore des solutions pour un Premier ministre socialiste/social-démocrate qui nous permettrait d’appliquer des mesures immédiates d’apaisement » pour les Français, a-t-elle poursuivi.
Elle a également remis en cause la stratégie de la direction du Parti depuis ces trois derniers mois, qui a pour résultats un « champ de ruines » et un « Parti au bord de la rupture », relève Public Sénat. Elle fustige l’alliance avec LFI dont elle juge n’avoir « aucune leçon de gauche à recevoir » et dont elle dénonce le « terrorisme intellectuel ». Les critiques vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon sont de plus en plus nombreuses du côté du PS. Dernièrement dans un entretien à la Dépêche, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne et secrétaire national du PS, Sébastien Vincini, appelait à rompre « au moins avec Jean-Luc Mélenchon et ses proches qui sont toujours dans l’excès », mais « pas avec LFI car je fais le distinguo avec ceux qui partagent la conviction qu’il faut réparer l’école, sauver l’hôpital public, redonner du pouvoir d’achat et d’améliorer la sécurité ». « Il est temps que Jean-Luc Mélenchon passe la main car il empêche la gauche de montrer qu’elle veut apaiser le pays » insistait Sébastien Vincini, un proche du Premier secrétaire du PS Olivier Faure. « Il faut montrer que l’on va respecter les institutions et respecter le président de la République », ajoutait-t-il.
Pour Nicolas Mayer-Rossignol, « une posture qui dit “hors NFP, on boude”, ce n’est pas à la hauteur du moment ».
« Un gouvernement qui serait une prolongation de la macronie, nous le censurerons », dit-il, mais il existe selon lui une possibilité d’un gouvernement mené par une personnalité de gauche, peut-être hors NFP, qui pourrait « porter des mesures de gauche », comme la suspension de la réforme des retraites et des mesures de pouvoir d’achat, fiscales ou pour les services publics.
Nicolas Mayer-Rossignol est contre « la politique de la chaise vide » qui est « plutôt nuisible à celui qui est absent », a-t-il déclaré sur France Info. Il souhaite ainsi reprendre les discussions.
« Ça n’existe pas »
Mais pour le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, « ça n’existe pas ». « Faire croire qu’une personne viendrait contrebalancer un rapport politique majoritaire, est une illusion. »
Pour un autre proche du Premier secrétaire, la direction « tient la ligne Castets ». « Ne pas dire d’ores et déjà qu’on censurerait un prochain gouvernement, ce serait incompréhensible vis-à-vis de nos électeurs. »
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