Dans une déclaration mise en ligne ce mardi 13 juin sur le site du Quai d’Orsay, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, dénonce une campagne d’ingérences numériques visant la France orchestrée par la Russie et ses alliés.
Une campagne usurpant le monde médiatique français…
Dans sa déclaration, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères décrit l’ingérence numérique russe comme étant « une campagne s’appuyant notamment sur la création de fausses pages internet usurpant l’identité des médias nationaux ».
Selon le rapport du service technique et opérationnel de l’État chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères, VIGINUM, quatre quotidiens nationaux sont concernés par cette campagne de manipulation de l’information : 20 minutes, Le Monde, Le Parisien et Le Figaro. Le procédé utilisé par les hackers russes ou alliés des Russes pour diffuser des contenus pro-Kremlin en lien avec la guerre en Ukraine est très subtil et est baptisé « typosquatage ». Ce dernier consiste à produire de faux articles et les publier sur un site internet imitant quasiment à la perfection les véritables sites web des médias concernés. Néanmoins, comme le soulignent nos confrères du Point ayant également repris l’information, une différence entre le véritable site et la contrefaçon russe peut se remarquer. En effet, si l’on observe attentivement les adresses URL des deux pages web des médias usurpés, on note qu’elles ne se terminent pas exactement de la même manière. Par exemple, .ltd au lieu de .fr.
… mais aussi des sites gouvernementaux
Catherine Colonna, toujours dans sa déclaration, a aussi dénoncé l’attaque « usurpant l’identité de sites gouvernementaux », affirmant notamment que les pirates informatiques ont tenté d’usurper l’identité du site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Déjà, le lundi 27 mars, les hackers du Kremlin avaient lancé une cyberattaque contre le site internet de l’Assemblée nationale, en utilisant comme le rappelle Le Point dans un article publié fin mars : le déni de service distribué (DDoS) qui est une technique « low cost » consistant à faire bloquer les serveurs du site victime de l’attaque en l’assommant de connexions. En conséquence, les utilisateurs ne peuvent plus accéder au site.
La ministre a aussi mis en évidence l’implication et la participation des relais russes en France dans cette ingérence du Kremlin tels que les centres culturels ou les ambassades, en particulier à travers diverses publications sur leurs réseaux sociaux. Par conséquent, Le Quai d’Orsay en a profité pour dénoncer « une stratégie hybride que la Russie met en œuvre pour saper les conditions d’un débat démocratique apaisé et donc porter atteinte à nos institutions démocratiques ».
Condamnation et réponses fermes de la ministre
La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a fortement condamné cette manipulation de l’information de la part de Moscou, blâmant des « agissements indignes d’un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies » ajoutant qu’« aucune tentative de manipulation ne détournera la France du soutien qu’elle apporte à l’Ukraine face à la guerre d’agression russe ». Le Quai d’Orsay a annoncé travailler en « lien étroit » avec ses alliés « pour mettre en échec la guerre hybride menée par la Russie ». Cette ingérence n’a pas seulement tenté de déstabiliser Paris mais aussi ses partenaires européens.
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