À la fin du mois de juillet, nous apprenions dans une dépêche AFP la participation du rappeur Médine aux universités d’été d’Europe Écologie les Verts organisées du 24 au 26 août au Havre. Quelques jours plus tard, le député insoumis Bastien Lachaud confirmait au même organe de presse la venue du rappeur aux « Amfis » de LFI du 23 au 27 août à Valence dans la Drôme. Ces invitations ont, à juste titre, fait l’objet d’une polémique. Le rappeur s’est rendu tristement célèbre en tenant des propos antirépublicains, antisémites et homophobes dans ses tubes et en dehors. Mais les paroles controversées des chansons du rappeur ne semblent pas déranger ni la secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier, ni la présidente des insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot. Bien au contraire, les deux femmes politiques ont persisté et justifié l’invitation. Cette polémique est une fois de plus la preuve de l’existence d’une alliance idéologique entre une extrême-gauche et une extrême-droite islamiste qui ne dit pas son nom.
Des invitations malgré des propos controversés
Médine reçu chez les écologistes et les insoumis. Nous pourrions trouver ces événements d’une banalité affligeante si le rappeur était, comme on le dit si souvent à gauche, un « artiste engagé » ou encore un « indigné par les injustices de la société ». L’information n’aurait pas fait couler autant d’encre et Médine aurait été simplement perçu comme un nouveau Yannick Noah, chanteur longtemps prisé par la gauche. Cependant, les propos que Médine a tenus dans plusieurs de ses morceaux et de manière plus générale tout au long de son parcours rendent ses venues chez EELV et LFI inacceptables et constituent une honte.
Médine est l’« artiste » qui, dans un tweet publié le 10 août dernier, n’ a pas hésité à faire un jeu de mot ignoble avec le nom de l’essayiste et petite-fille de déportés, Rachel Khan, l’appelant « ResKHANpée ».
Ce tweet antisémite n’a rien d’isolé, mais s’inscrit dans un parcours islamiste cohérent dont le rappeur n’a jamais dévié.
En 2005, quatre ans après les tragiques attentats du World Trade Center à New York, et un an après ceux de Madrid, tous deux fomentés par Al-Qaïda, le rappeur sort un nouvel album : Jihad.
Il collabore de nombreuses années avec une association fondée en 2011, « Havre de savoir », proche de l’enseignement des Frères musulmans. Il a notamment participé à une conférence avec Hani Ramadan, frère de Tariq et partisan de la lapidation des hommes et femmes adultères, et la page Facebook de l’association l’a longtemps présenté comme un « ambassadeur et un membre actif ».
Dans une vidéo relayée par une association de défense des personnes LBGT, nous pouvons constater son rejet du concept d’assimilation et son homophobie primaire : « Assimiler, c’est quoi ? C’est abandonner son appartenance ethnique, sociale et religieuse (…) que tu sois un musulman light (…) qui fasse un peu tarlouze, etc. », déclare-t-il.
« Crucifions les laïcards comme à Golgotha »
Il sort en 2015, l’année des attentats contre la rédaction du média satirique Charlie Hebdo, un tube intitulé « Don’t laïk ». Jeu de mot provocateur, antirépublicain et indigne pour les familles des victimes. « Crucifions les laïcards comme à Golgotha » ou « Je mets des fatwas sur la tête des cons », voilà les paroles que nous offre le rappeur havrais dans ce doux morceau empreint de vivre ensemble. À l’époque, ces propos indigent une partie de la classe politique ainsi que des intellectuels et Médine, allant plus loin dans l’ignominie, compara ses contempteurs aux « frères Kouachi », les terroristes islamistes responsables de l’attentat de Charlie Hebdo.
La même année, il se prend en photo avec la très controversée Houria Bouteldja, porte-parole du parti des Indigènes de la République jusqu’en 2020 et auteure d’un livre paru en 2016 dont le titre rappelle les pamphlets antisémites de la fin du XIXe siècle : Les blancs, les juifs et nous.
Médine est un islamiste complet. Il remplit tous les critères. C’est un antisémite notoire, homophobe et férocement antirépublicain comme en témoignent ces attaques contre la laïcité et l’assimilation. Mais la venue d’un islamiste à des universités d’été ne semble pas être un problème pour la NUPES.
« Combats communs contre l’extrême-droite »
Le plus grave dans cette affaire réside à la fois dans la raison pour laquelle les deux partis d’extrême-gauche ont choisi de l’inviter, mais aussi dans leur détermination à le faire venir, malgré la polémique. La cheffe de file des écologistes, Marine Tondelier et la députée de Paris, Sandrine Rousseau ont osé parler de « combats communs contre l’extrême-droite ». Même argument du côté de LFI. Mathilde Panot a justifié son invitation par la « lutte nécessaire contre l’extrême-droite ». Une plaisanterie ! Si la NUPES souhaite lutter contre l’extrême-droite, pourquoi invite-t-elle Médine ? Oui, le rappeur havrais, remplit tous les critères de l’islamiste de base, mais aussi et par définition du militant d’extrême-droite.
C’est un personnage ouvertement antisémite, homophobe et hostile à la République française et à ses valeurs, mais Marine Tondelier y voit un personnage qui a « ouvert les yeux au fil des années » et ajoute que « la question de la lutte contre les intolérances (…) passe forcément par des gens qui ne savaient pas et qui ouvrent les yeux, qui se déconstruisent, se conscientisent, qui reconnaissent des erreurs passées, qui avancent ». La secrétaire nationale d’EELV dit cela le jour où Médine insulte Rachel Khan. Autrement dit, circulez, il n’y a rien à voir.
Cette détermination à vouloir inviter Médine nous apprend une chose : l’extrême-gauche ne combat en rien l’extrême-droite, elle la tolère, la justifie puisqu’elle invite le rappeur. Elle s’oppose seulement à l’arrivée de Marine le Pen et du Rassemblement national au pouvoir. Ce qui est fondamentalement différent. L’extrême-droite n’est pas un parti politique figé, mais plutôt un courant de pensée, un mode de vie à l’instar de l’islamisme pratiqué par le rappeur.
Dénoncer le RN comme étant un mouvement d’extrême-droite ne correspond pas à la réalité aujourd’hui. Depuis que Marine Le Pen en a pris la tête, en 2011, le Rassemblement national est un parti socialo-souverainiste, largement moins radical que les sociaux-démocrates danois et australiens.
L’extrême-gauche s’allie à l’extrême-droite islamiste et devient l’extrême-droite
Médine chez les verts et les insoumis, c’est aussi un moment de basculement pour l’histoire des idées politiques en France. Il y a cette alliance indéniable entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite islamiste réalisée sur l’autel de l’islam radical. L’une et l’autre considérant les musulmans comme les nouveaux damnés de la terre devant prendre leur revanche sur la France et combattre la République et les valeurs « islamophobes » qu’elle véhicule. Et parce qu’ils sont les « nouveaux opprimés », ils peuvent dire les pires horreurs.
Quand l’extrême-gauche pardonne le rappeur et confirme son invitation à des événements, elle pardonne et justifie l’extrême-droite islamiste antisémite, homophobe et antirépublicaine. Elle dépasse le stade de l’alliance idéologique entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite et devient elle-même l’extrême-droite puisque plus rien ne la sépare de cette dernière.
Ce basculement des idées politiques est celui où l’extrême-gauche et l’extrême-droite fusionnent, et l’extrême-droite se situe désormais à l’extrême-gauche de l’échiquier politique français.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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