WASHINGTON – Les parlementaires américains et les spécialistes ont reconnu qu’une nouvelle étape vient d’être franchie par le mouvement mondial Tuidang qui invite les Chinois à renoncer à leurs liens avec le Parti communiste chinois. Ils ont rappelé que l’histoire du régime chinois, la plus grande dictature communiste au monde, est marquée par la violence et les effusions de sang.
C’est au 3 août que le nombre de Chinois rejetant le Parti communiste chinois (PCC) a dépassé les 400 millions, selon le Global Tuidang Center, basé à New York. Le mouvement populaire « Tuidang » (quitter le Parti) incite les Chinois à renoncer à leur appartenance au PCC. Le Global Tuidang Center se consacre à rendre tout cela possible et traite les déclarations en lignes.
« Le Parti communiste chinois a le sang de dizaines de millions de Chinois sur les mains, il n’est donc pas étonnant que plus de 400 millions de citoyens chinois aient quitté le PCC au cours des deux dernières décennies », a déclaré par courriel le représentant Tim Burchett (Parti républicain‑Tennessee).
« La grande famine de Mao, la place Tiananmen, la persécution du Falun Gong et le génocide des musulmans ouïghours sont autant de preuves que le PCC ne pense qu’à s’accrocher au pouvoir », a poursuivi M. Burchett, qui siège au Sous‑comité Asie de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.
« Le peuple chinois serait mieux servi par un gouvernement ouvert et véritablement représentatif, alors j’espère que le mouvement ‘Tuidang’ prendra de la vitesse. »
Un mouvement pour s’aider soi‑même
Selon M. Ryan (pseudonyme), depuis plusieurs décennies, les Chinois qui contestent la légitimité du PCC pour les représenter sont toujours plus nombreux. M. Ryan est un des auteurs des Neuf commentaires sur le Parti communiste. L’ouvrage a été publié en 2004 par l’édition en langue chinoise d’Epoch Times et a inspiré le mouvement mondial Tuidang. M. Ryan est obligé d’opérer dans l’anonymat pour protéger son identité et sa famille en Chine.
M. Ryan décrit Tuidang comme un mouvement d’ « auto‑guérison » et d’ « auto‑rédemption ». Selon lui, les Neuf Commentaires aident le peuple chinois à prendre du recul avec la propagande du PCC. Ce n’est pas simple, car cette propagande est ancrée depuis des décennies. Selon la logique de cette propagande, le Parti communiste chinois, c’est authentiquement l’identité de la Chine, l’achèvement de la civilisation chinoise.
Mais les Chinois ont enfin réussi à faire la part des choses entre le PCC et le peuple, entre le PCC et la nation, affirme M. Ryan.
Le livre explore la mécanique du Parti communiste chinois qui repose sur la tricherie et l’utilisation de la lutte entre les différents groupes de la population pour consolider son pouvoir. Avant la publication de l’ouvrage, le PCC contrôlait le peuple et lui dictait ses concepts à son insu, explique M. Ryan.
M. Ryan a lui‑même grandi dans cet environnement. Sa foi dans le Falun Gong lui a permis de dépasser l’endoctrinement du régime communiste.
Le Falun Gong est une pratique spirituelle qui comprend des exercices de méditation et un ensemble d’enseignements moraux fondés sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance.
À force de mettre en pratique ces trois principes, M. Ryan s’est affranchi de l’emprise du PCC sur sa psyché.
En effet, explique M. Ryan, le Parti réussit à manipuler et à contrôler la population en forçant les aspects les plus ignobles de la nature humaine : la cupidité, la peur et la jalousie.
Après 100 ans d’histoire, cette stratégie est devenue des plus évidentes. Elle consiste à dresser une partie de la société contre une autre dans l’unique but de consolider son pouvoir et d’éliminer toute menace.
Depuis 1999, le Falun Gong est devenu la cible privilégiée du PCC. Le Parti a alors jugé que l’énorme popularité de cette discipline spirituelle (jusqu’à 100 millions de pratiquants) constituait une menace pour son pouvoir. Le régime a donc décider de l’éliminer. Il a initié une campagne d’arrestations, de tortures et de diffamation. Voilà 23 ans aujourd’hui que toutes ces pratiques visant à éliminer le Falun Gong perdurent sur l’ensemble du pays.
« Que les Chinois aient lu les ‘Neuf commentaires’ ou non, ils ont commencé à discuter des questions sociales avec le vocabulaire et la logique présentés dans le livre », explique M. Ryan à propos de l’impact du texte. « Le changement de leur mentalité est aussi important que la décision de quitter le Parti. »
Les citoyens chinois démissionnent du Parti ou de ses organisations affiliées en soumettant des déclarations en ligne au Tuidang Global Center. La plupart utilisent un pseudonyme pour le faire.
« Les Chinois, en tant que communauté, redécouvrent leur identité, une identité distincte de celle du PCC », conclut M. Ryan.
Un exemple à suivre
Andrew Bremberg est le président de la Victims of Communism Memorial Foundation, un groupe de défense basé à Washington. Selon lui, le mouvement Tuidang constitue un modèle de résistance pacifique contre l’oppression communiste.
« Félicitations au mouvement Tuidang qui vient de franchir une nouvelle étape. Tuidang est l’exemple d’un mouvement pacifique de la société civile au sein duquel les militants parviennent à toucher la conscience de leurs concitoyens pour les persuader de renoncer à l’idéologie communiste et à son contrôle », a‑t‑il déclaré par courriel.
« Les efforts déployés par le mouvement pour mettre fin à la domination communiste sont admirables. Le monde libre doit se tenir aux côtés du peuple chinois dans ces actes courageux de résistance contre la tyrannie imposée par le Parti communiste chinois », a‑t‑il ajouté.
Le représentant Bill Johnson (Parti républicain‑Ohio) de la Commission de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants a également envoyé un courriel pour saluer les derniers progrès du mouvement : « L’étape franchie cette semaine est un signal clair envoyé au PCC pour lui faire comprendre que ses méthodes répressives ne dureront pas éternellement et que la liberté individuelle finira par l’emporter, même dans son propre pays. C’est un progrès pour ceux qui s’opposent au communisme et aux effets néfastes de ses politiques dans le monde entier. »
Selon M. Ryan, le mouvement Tuidang a également des répercussions aux États‑Unis. Il est désormais habituel pour les responsables américains de préciser qu’ils ne visent pas le peuple chinois ou la Chine en tant que nation, mais le PCC spécifiquement.
Une privilégiée du PCC rompt ses liens
Cai Xia, ancienne professeure de la prestigieuse École Centrale du PCC de Pékin, était une privilégiée du Parti.
Elle vit désormais à Washington. Lors d’une interview accordée en janvier à NTDTV, le média partenaire d’Epoch Times, elle a expliqué comment elle a quitté le PCC.
La première fois que Mme Cai a pensé quitter le Parti remonte à l’année 2016. Elle était déjà retraitée et vivait à Pékin. Un jour un magnat de l’immobilier chinois au franc‑parler a remis en question le fait que le gouvernement et le Parti soit une seule et même chose. Selon Ren Zhiqiang, le PCC prenait « l’argent des contribuables sans travailler pour eux ».
Le magnat ripostait à une déclaration de Xi Jinping, chef du PCC, selon lequel « les médias ont pour nom de famille ‘dang’ ». Le terme « dang » fait référence au PCC.
Ce magnat de l’immobilier était un « prince rouge », i.e. le fils d’un haut fonctionnaire du PCC. Il fut alors surnommé « Ren le canon », car il osait critiquer le régime. Tout le monde savait que M. Ren aurait des ennuis, mais personne ne pensait que cela porterait vraiment à conséquence dans son cas. Mais M. Ren a aussi accusé le gouvernement d’avoir laissé le Covid‑19 se répandre sur l’ensemble de la planète, et peu après, en 2020, il a été condamné à 18 ans de prison pour corruption.
En 2016, l’université pour laquelle Mme Cai travaillait autrefois lui a reproché d’avoir publié un article soutenant M. Ren. « Je n’avais rien à dire parce que j’étais forcée de respecter la discipline du Parti, et j’étais considérée comme un membre du PCC en premier lieu et avant tout. J’avais bien envie d’abandonner mon appartenance au PCC pour avoir le droit de m’exprimer. »
Mme Cai a alors rédigé une demande officielle pour démissionner du PCC. Mais ses amis l’ont persuadée de ne pas la soumettre en raison des représailles financières, comme la perte de sa pension. Lorsque M. Ren a été condamné à 18 ans de prison en 2020, Mme Cai a de nouveau ressenti le besoin de quitter le Parti. À cette époque, elle se trouvait aux États‑Unis. Une fois encore, ses amis américains l’ont persuadée de ne pas quitter le Parti pour qu’elle puisse conserver sa pension.
Finalement, c’est le Parti qui a pris la décision pour elle et l’a exclue le 17 août 2020.
Mme Cai s’est sentie « complètement libérée » en l’apprenant.
« Je me suis totalement détachée du Parti. Désormais, je n’avais plus aucun lien avec le Parti, que ce soit économique ou par intérêt. »
La transition de Mme Cai, de privilégiée du PCC à citoyenne chinoise ordinaire, lui a apporté un sentiment de bonheur et de soulagement. Elle savait qu’elle allait devoir faire face à certaines difficultés financières en raison du retrait de sa pension, mais elle pouvait surmonter ces difficultés.
« Une fois que vous avez rejoint le Parti, vous n’avez pas la liberté de le quitter. Ils interdisent strictement aux membres de quitter le Parti. »
Ce qui, selon elle, condamne tous les membres à être complices des activités criminelles du PCC.
Elle a exhorté les gens à avoir le courage de briser cette contrainte. Un tel acte n’équivaut pas seulement à la libération de l’esprit et de l’âme d’une personne, cet acte offre également « une protection en plus lorsque la Chine connaîtra sa transition à l’avenir ».
« Le Parti est mauvais, ça ne veut pas dire que ses 90 millions de membres le sont. »
Renoncer à leur engagement
Les Chinois prenant l’initiative de quitter les organisations communistes expliquent souvent qu’ils veulent se débarrasser du contrôle exercé par le PCC. Ils veulent aussi éviter d’être considérés comme des sympathisants quand on blâme le PCC pour ses actes en Chine ou à l’étranger.
Parmi ces gens il y a aussi d’anciens membres des organisations pour les jeunes du PCC : les Jeunes pionniers ciblent les enfants en âge de fréquenter l’école primaire et le collège, et la Ligue de la jeunesse communiste touche ceux qui sont au collège et au lycée.
Bien qu’en théorie l’adhésion à ces organisations ne soit pas obligatoire, elle l’est en pratique. Les élèves qui n’adhérent à ces deux groupes à un certain âge subissent toujours plus de pression. Ils sont finalement discriminés et certains avantages en matière d’éducation ne leur sont pas accessibles.
À chaque niveau, de jeune pionnier à membre à part entière du Parti, l’engagement évolue. On doit initialement « contribuer à », puis « se battre pour », et finalement « être prêt à tout sacrifier » pour le Parti.
Même si l’adhésion aux Jeunes pionniers se termine officiellement à 14 ans et celle à la Ligue de la jeunesse communiste à 28 ans, les membres ne passent pas par un processus formel pour résilier leur engagement envers le PCC. Par conséquent, toute personne qui a été membre de ces organisations destinées aux jeunes est encouragée à soumettre une déclaration de révocation sur la plateforme du Global Tuidang Center.
Voilà qui explique pourquoi le nombre de 400 millions de personnes qui ont quitté les organisations du PCC dépasse largement le nombre officiel de membres du PCC, qui est de 90 millions.
Le mouvement a également été salué par le représentant Bill Posey (Parti républicain‑Floride), membre de la Commission des sciences, de l’espace et de la technologie de la Chambre des représentants : « Nous avons passé des décennies à nous battre dans une guerre froide pour arrêter la propagation du communisme. Nous savions à l’époque qu’il était mauvais et capable de grandes abominations. »
« Le Parti communiste chinois est non seulement une grande menace pour la démocratie et la liberté, mais aussi pour notre sécurité nationale. Nous devons mettre un terme à son influence croissante partout dans le monde et chez nous. »
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