La veille, les blindés irakiens avaient repris le contrôle de certains villages de la zone, en progressant sur des pistes poussiéreuses et au prix de violents combats. Les Kurdes, eux, assurent avoir repoussé toutes les attaques qu’ils ont essuyées.
Bagdad cherche à sécuriser l’accès de son oléoduc vers le port turc de Ceyhan en prenant Fichkhabour, alors que depuis le 16 octobre, ses troupes ont repris aux Kurdes la totalité de la riche province pétrolière de Kirkouk, au nord de Bagdad, ainsi que des pans disputés de la province de Ninive, frontalière de la Turquie.
La région de Fichkhabour, située à la pointe d’un triangle formé par les territoires turc, syrien et irakien, est particulièrement stratégique pour les Kurdes.
Le poste-frontière se trouve à l’extrémité de la province de Dohouk, sous l’autorité de la région autonome du Kurdistan et non du gouvernement fédéral à Bagdad.
Côté syrien, il donne sur des zones tenues par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), alliées à Washington dans le combat contre l’EI, où se trouvent « les champs pétrolifères de Roumeylan et de Cratchouk », selon le responsable irakien.
Mais cette milice est liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc, classé « terroriste » par la Turquie voisine et ses alliés occidentaux.
Les combattants kurdes cherchent à « défendre la zone » car c’est par là que passent les camions-citernes transportant le pétrole des deux champs contrôlés par le « PKK et le YPG », d’après le responsable irakien. Le pétrole est ensuite vendu en contrebande en Turquie « car aucun point de passage ne permet de transférer directement le pétrole de Syrie vers la Turquie », a-t-il ajouté.
Fin 2013, les Kurdes déconnectaient l’oléoduc irakien qui depuis les années 1980 acheminait le brut depuis Kirkouk vers Ceyhan via Fichkhabour.
À la place, ils ont construit un oléoduc parallèle, plus au nord, reliant les mêmes zones, tombées entre leurs mains dans le chaos créé par la percée fulgurante des jihadistes en 2014.
En outre, ils acheminaient, assure la même source, le pétrole syrien par camions-citernes vers un terminal de contrebande d’armes, de cigarettes et d’alcool « proche du village (irakien) de Mahmoudiya dont les habitants ont été déplacés et interdits de retour par les peshmergas (combattants kurdes) ».
Le pouvoir central à Bagdad et le gouvernement du Kurdistan sont en crise ouverte depuis la tenue il y a un mois du référendum d’indépendance kurde. Le premier veut une « annulation » pure et simple de cette consultation tandis que le second propose un « gel des résultats ».
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