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Le robot franco-allemand Mascot à la découverte d’un astéroïde

octobre 3, 2018 12:10, Last Updated: octobre 3, 2018 12:17
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Le petit robot spatial franco-allemand Mascot a atterri sans encombre mercredi sur un astéroïde après avoir été largué par la sonde japonaise Hayabusa2, pour une mission éclair qui pourrait fournir de précieuses données sur la naissance du système solaire. « L’atterrissage s’est très bien passé. C’est un très grand succès », a déclaré à l’AFP Jean-Yves Le Gall, le président du CNES, l’agence spatiale française.

« Mascot va bien. Ses instruments sont en état de fonctionnement. Il communique bien avec la sonde », a précisé Aurélie Moussi, chef du projet Mascot au CNES. « Nous n’avons que des bonnes nouvelles », a-t-elle ajouté. A plus de 300 millions de kilomètres de la Terre, l’appareil d’une masse de 10 kg, de la taille d’une boîte à chaussures et d’une durée de vie maximale de 16 heures, a rejoint deux micro-robots japonais Minerva, arrivés sur Ryugu, un astéroïde en forme de diamant de 900 mètres de long, il y a une dizaine de jours.

L’agence spatiale nippone Jaxa avait alors salué une première mondiale pour ce type de mission, après une précédente tentative japonaise ratée en 2005. L’aventure a débuté le 3 décembre 2014 pour la sonde Hayabusa2, partie pour un long périple de 3,2 milliards de kilomètres. Il lui a fallu exactement trois ans et dix mois pour parvenir à destination: en juin dernier, elle s’est finalement stabilisée à 20 kilomètres de Ryugu, un astéroïde très ancien qui date de la formation du système solaire.

Pour larguer Mascot (Mobile Asteroid Surface Scout) mercredi, Hayabusa2 s’est rapprochée jusqu’à 51 mètres seulement, éjectant l’engin à 01H57 GMT exactement. « @MASCOT 2018 a toujours été au côté de Hayabusa2: ils se sont envolés dans les profondeurs de l’espace ensemble et maintenant Mascot s’apprête à sauter sur la surface de l’astéroïde. C’est un moment de fierté mais c’est aussi un peu triste », a tweeté la Jaxa peu avant le largage.

Après une chute d’une dizaine de minutes, Mascot s’est posé sur le sol très accidenté de l’astéroïde. « Il a rebondi à la surface pendant environ dix minutes et s’est rapidement stabilisé », a indiqué Aurélie Moussi. « C’est une bonne nouvelle qu’il n’ait pas fait des rebonds sans fin » car de ce fait il n’a pas gaspillé son énergie qui est limitée.

Une fois à l’arrêt, il devrait peu se déplacer pour économiser ses batteries, à la différence des robots Minerva deuxième génération qui effectuent des sauts de 15 m à l’horizontale et resteront actifs plusieurs mois. Mascot va servir d’« éclaireur », transmettant pendant sa courte vie des données à Hayabusa2 pour l’aider dans sa principale tâche prévue plus tard dans le mois: jeter violemment sur Ryugu un projectile pour provoquer un choc en surface et collecter les poussières de ce corps céleste rocheux, qui contient du carbone et de l’eau.

Ces échantillons seront ensuite rapportés sur Terre fin 2020. « Il est extrêmement important de recueillir des données directement de la surface de l’astéroïde, donc nous avons de grandes attentes », a souligné devant la presse un des responsables du projet au sein de la Jaxa, Makoto Yoshikawa. Le but ultime est de contribuer à enrichir les connaissances de notre environnement spatial « pour mieux comprendre l’apparition de la vie sur Terre », selon la Jaxa.

Mascot est doté de quatre instruments, dont un microscope infrarouge hyper-spectral développé par l’Institut français d’astrophysique spatiale qui doit permettre d’analyser la composition minéralogique du sol. La mission, dotée d’un budget de 30 milliards de yens (230 millions d’euros au cours actuel), s’est déroulée sans anicroche pour l’instant, loin des péripéties techniques du précédent projet Hayabusa (2003-2010) qui ont tenu le pays en haleine pendant sept ans jusqu’au succès final.

Elle a reçu les encouragements du petit robot Philae, qui avait fait un atterrissage historique sur une comète en 2014 dans le cadre de la mission européenne Rosetta, sous le regard fasciné du grand public, et qui a repris vie sur Twitter pour souhaiter « bonne chance » à son « pote ».

D.C avec AFP

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