Le phénomène du « sang des glaciers » est tout simplement dû à une microalgue qui donne une coloration rouge à la neige au printemps. Selon les scientifiques, cela n’a aucune incidence sur la fonte des neiges.
Cet organisme unicellulaire a déjà été observé dans d’autres régions du monde, notamment au Groenland, selon Géo. Tout récemment, des scientifiques de différentes disciplines au sein du consortium AlpAlga se sont penchés sur la question de ces blooms d’algues dans les Alpes. Leurs principales conclusions ont été relayées par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
C’est à la fin du printemps que Sanguina nivaloides prolifère en haute altitude, soit entre 2000 et 3000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Selon les scientifiques, ces algues qui donnent une coloration rougeâtre à la neige recouvrent jusqu’à 1,3% de la surface au-dessus de 1800 mètres à l’échelle du massif alpin.
Voici la carte du territoire où les neiges rouges ont été cartographiées grâce à l’aide des images satellites :
Plutôt « sang des neiges » que « sang des glaciers »
Les travaux des chercheurs indiquent que les blooms ne semblent pas se développer sur les sols qui restent gelés toute l’année. Ils avaient déjà constaté en laboratoire la sensibilité de Sanguina nivaloides à la congélation. L’hypothèse selon laquelle l’algue trouve dans les neiges « un milieu thermiquement stable et protecteur » s’est renforcée. Il serait donc plus approprié d’appeler le phénomène « sang des neiges » que « sang des glaciers ».
La coloration rouge apparaît année après année dans les mêmes zones. Les scientifiques émettent donc l’hypothèse que des réservoirs pérennes de microalgues se trouvent dans les sols.
Un phénomène connu depuis Aristote
En 2023, Sciences et Avenir rapportait que cinq laboratoires de l’université de Grenoble avaient étudié le phénomène depuis 2017. « Au 4e siècle avant Jésus-Christ, Aristote déjà l’avait décrit, pensant qu’il s’agissait d’un animal vivant dans la neige. Puis au 18e siècle, les botanistes l’ont observé dans la montagne », a précisé Eric Maréchal, directeur du Laboratoire de physiologie cellulaire & végétale au CNRS et co-auteur d’un article dans la revue Nature Communications.
Le directeur de laboratoire estime que la microalgue « vit sa vie de façon parfaitement adaptée ». « On pensait que cette algue passait un moment difficile sous la neige mais pas du tout, elle a développé toute une architecture qui lui permet de vivre parfaitement bien », explique-t-il.
Dans la nouvelle étude relayée par le CNRS, les chercheurs estiment que la présence de Sanguina nivaloides ne devrait pas avoir d’impact sur la neige : « La fréquence des blooms et leur impact sur la neige devrai(en)t rester stable(s) ou diminuer légèrement à l’horizon 2100 », conclut le communiqué.
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