Lors de l’allocution du 14 juin, le chef de l’État s’est félicité de la gestion de la crise du coronavirus en France, indiquant que « nous pouvons être fiers ». Sa satisfaction a fait réagir l’opposition.
Après avoir rapidement décrété le passage de toute la France métropolitaine en zone verte et la réouverture des bars et restaurants en Ile-de-France, le chef de l’État est longuement revenu lors de son allocution sur « un premier acte » dont les Français vont pouvoir « tourner la page », et pourtant marqué de bout en bout par une défiance généralisée face aux actions de l’exécutif.
‼️#Macron20h …. Merci pour le satisfecit hier de notre président … ?♀️?♀️?♀️?♀️….. https://t.co/ypLUaWzE5o
— Françoise MINUIT ن (@f_minuit) June 15, 2020
« Nous n’avons pas à rougir de notre bilan. Des dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix, par nos actions », a-t-il insisté, faisant fi des nombreuses critiques, en employant un « nous » englobant à la fois son gouvernement et les Français.
« Si nous pouvons rouvrir le pays, c’est parce qu’à chaque étape de l’épidémie chacun a pris sa part. Le Premier ministre et le gouvernement ont travaillé d’arrache-pied, le Parlement s’est réuni, l’État a tenu, les élus de terrain se sont engagés », a-t-il souligné, en référence à une sorte d’unité nationale qui, pourtant, a volé en éclats dès les premiers jours de la crise sanitaire.
Depuis, plusieurs commissions d’enquête ont vu le jour au Parlement et de nombreuses plaintes ont été déposées contre le gouvernement. « Nous avons su doubler en quelques jours nos capacités de réanimation, organiser des transferts de centaines de patients entre régions et avec les pays voisins, approvisionner les commerces, réorienter notre production industrielle, inventer des solidarités nouvelles », a préféré retenir M. Macron qui avait décrété la « guerre » au virus du PCC* en mars.
Connu communément comme le nouveau coronavirus et responsable de la maladie infectieuse respiratoire appelée Covid-19, le virus du PCC s’est déclaré à Wuhan, en Chine, vers le mois de novembre. Il s’est répandu dans le monde entier à cause du Parti communiste chinois (PCC) qui a tout fait pour le dissimuler.
« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »
« Nous avons bien fait »
M. Macron a également rappelé son annonce, le 13 avril dernier, d’une sortie du confinement à partir du 11 mai « que beaucoup » alors lui « déconseillaient ». « Nous avons bien fait », a-t-il martelé. « La période a montré que nous avions du ressort, de la ressource. Nous pouvons êtres fiers de ce qui a été fait et de notre pays », a-t-il ajouté.
Sans jamais prononcer le mot « masques », dont le manque en début de crise fait l’objet d’infinies polémiques, il a néanmoins reconnu « des failles, des fragilités » liées à « notre dépendance à d’autres continents pour nous procurer certains produits ».
Il a aussi énuméré ses mesures économiques, chiffrées à 500 milliards d’euros, dont les plans d’aide sectoriels et un chômage partiel massif financé par l’État. « Je veux ce soir que vous le mesuriez aussi pleinement. Dans combien de pays tout cela a-t-il était fait ? », a-t-il lancé.
Un discours « gonflé à l’hélium »
Très remontées, les oppositions de tous bords ont aussitôt critiqué un « exercice d’autosatisfaction ». « Début surréaliste, Emmanuel Macron est content de la gestion de la crise. Il oublie que notre pays va accuser une mortalité par millions d’habitants très élevée et l’une des récessions économiques les plus violentes au monde », a réagi le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.
Toujours à droite, le député LR a épinglé un discours « gonflé à l’hélium, déjà hors-sol, passant sous silence les morts du Covid-19 et l’explosion du chômage », estimant que pour la première fois « un pilote, après avoir écrasé un avion, a l’occasion d’inviter les passagers à réembarquer ».
Debut surréaliste, E Macron est content de la gestion de la crise. Il oublie que notre pays va accuser une mortalité par millions d’habitants très élevée et l’une des récessions économiques les plus violentes au monde avec en prime un État de droit mis entre parenthèse…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) June 14, 2020
À gauche aussi, le chef de l’État a fait grincer des dents, notamment celles du Premier secrétaire du PS Olivier Faure. « Ce soir ce qu’on voulait entendre, c’était non pas de nous dire « j’étais formidable » pour le passé, mais qu’il nous dise comment on engage les Français sur la voie d’un redressement rapide », a-t-il attaqué.
« Cette auto-satisfaction crée une distance entre les Français et lui », a estimé Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, à l’opposé du « nous » proposé par Emmanuel Macron dimanche soir.
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