Note de la rédaction : Marianna Davidovich, responsable des relations extérieures du groupe de réflexion économique libertaire américain Foundation for Economic Education (FEE), a récemment publié un livre intitulé The Buried Stories of Communism & Socialism (Les histoires enfouies du communisme et du socialisme). L’essai suivant de Lawrence W. Reed, président émérite de la FEE, y figure en postface.
Dans son ouvrage, Mme Davidovich parle de manière saisissante des horribles expériences que le monde a eues avec le mal qu’est le communisme. Il s’agit d’un bilan effroyable, jonché des corps de cent millions de victimes et des libertés perdues par des centaines de millions d’autres. Personne n’aurait dû s’attendre à ce qu’il en soit autrement, car même Karl Marx, le fondateur de l’idéologie communiste moderne, prônait la violence extrême comme ingrédient indispensable du concept communiste.
Ce que le monde appelle les pays « communistes » – comme l’Union soviétique de Lénine et Staline, le Cambodge de Pol Pot, la Chine de Mao, le Cuba de Castro et d’autres pays évoqués par Mme Davidovich – n’auraient pas été qualifiés ainsi par Karl Marx lui-même. Il a postulé que le communisme serait la fin de l’histoire et se caractériserait par le « dépérissement » du gouvernement – et ce, après une période de socialisme installé par une violente « dictature du prolétariat ».
Les successeurs marxistes-léninistes de Marx ont, au fil du temps, cessé de parler de la dictature du prolétariat et ont commencé à cibler d’autres groupes et mouvements sociaux. Cependant, ils considéraient toujours le socialisme comme la phase initiale de la société communiste.
Ainsi, les pays que nous appelons communément les pays communistes sont en fait des pays socialistes, selon Marx, ses successeurs et les gouvernements de ces pays eux-mêmes. Aucun de ces gouvernements ne s’est dit communiste et tous ont adopté fièrement l’étiquette socialiste. Le Parti communiste chinois continue à clamer qu’il dirige une société socialiste, tandis que son chef, Xi Jinping, parle du « socialisme à caractéristiques chinoises de la nouvelle ère ». La Constitution de la Corée du Nord définit qu’elle est un État socialiste. Le nom complet de l’ancienne Union soviétique était l’Union des républiques socialistes soviétiques.
La prédiction de Marx selon laquelle les régimes socialistes finiraient par se dissoudre dans des utopies communistes sans gouvernement a été accueillie par les pseudo-intellectuels comme une sorte de prophétie messianique. Mais comment Marx pouvait-il connaître l’avenir de son propre pays, sans parler de celui des autres ? Était-il chiromancien ? Utilisait-il des cartes de tarot ou une boule de cristal ? Ou bien Dieu (en qui il ne croyait pas) l’a-t-il généreusement doté de pouvoirs visionnaires que personne d’autre ne possède ?
Bien sûr, rien de tout cela ne s’applique dans ce cas. Marx n’était pas un devin. C’était un charlatan, un scribouillard colérique et méchant aux tendances ignobles, racistes et antisémites. Il s’est moqué des autres toute sa vie. Comme l’explique l’historien britannique Paul Johnson dans son remarquable livre Intellectuals (Intellectuels), Marx était cruel même envers les membres de sa propre famille. Il aspirait à la violence que les dictatures socialistes qu’il avait prédites produiraient. Presque personne ne s’est présenté à ses funérailles.
La notion de Marx selon laquelle, sous le communisme, le gouvernement « s’étiolerait » a toujours été un non-sens. Il n’a jamais expliqué comment ni pourquoi cela se produirait. Qu’est-ce qui pourrait bien inciter des dictateurs et leur entourage qui apparaissent toujours sous les régimes socialistes et qui sont dotés d’un pouvoir absolu à s’en détourner un jour ? Cela ressemble plus à un conte de fées stupide qu’à une prophétie.
Maintenant que Mme Davidovich a présenté les détails horribles de la mort et de la destruction dans les pays influencés par l’enseignement de Marx, la grande question qui subsiste est : POURQUOI ? Pourquoi le socialisme pur et dur crée-t-il si naturellement le chaos à une si grande échelle ?
Mais attendez une minute, direz-vous. Qu’en est-il du « socialisme démocratique » pacifique en Scandinavie ?
Les pays scandinaves ne sont pas socialistes. Ils n’ont pas de législation nationale qui établit un salaire minimum, contrairement à la plupart des autres pays d’Europe, ils n’interfèrent pratiquement pas avec les prix et les forces de l’offre et de la demande du marché. Les impôts sur les entreprises y sont moins élevés et le choix des écoles y est plus large qu’en Amérique. Ils se targuent d’avoir des économies basées sur le commerce et peu ou pas d’industries nationalisées.
La Première ministre danoise a récemment déclaré : « Je sais que certaines personnes aux États-Unis associent le modèle nordique à une sorte de socialisme. C’est pourquoi j’aimerais clarifier une chose. Le Danemark est loin d’être une économie socialiste planifiée. Le Danemark est une économie de marché. » L’indice de liberté économique classe le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède parmi les pays les plus libres (les plus capitalistes) du monde.
Il est vrai qu’après la Seconde Guerre mondiale, les pays scandinaves sont devenus de généreux États-providence, mais le fait d’être un État-providence n’est pas en soi un socialisme par définition. Plus précisément, ces pays se sont finalement détournés de cet État-providence en réduisant les impôts et leurs dépenses et en relançant l’esprit d’entreprise dans le secteur privé. Margaret Thatcher a imposé les mêmes changements à la Grande-Bretagne lorsque, à la fin des années 1970, l’État-providence de son pays a fait de la Grande-Bretagne « l’homme malade de l’Europe ».
Lorsque des pays adoptent un mélange de socialisme et de capitalisme – une formule autrefois appelée la « voie médiane » – les partisans du socialisme s’attribuent le mérite de progrès réels ou imaginaires. Mais ces situations révèlent régulièrement que la plupart, voire la totalité, des « progrès » réalisés par ces pays ne sont pas dus au socialisme qu’ils ont adopté, mais au capitalisme qu’ils n’ont pas encore détruit. Le capitalisme produit de la richesse (même Marx l’a admis), alors que le socialisme et ses partisans se contentent plutôt de la confisquer et de la redistribuer.
Revenons à la question centrale : pourquoi le socialisme, en tant que première phase de la société communiste, crée-t-il si naturellement des ravages à une si grande échelle ?
La raison principale est l’accumulation et la centralisation du pouvoir – la motivation la plus toxique de l’histoire de l’humanité. Le désir de dominer et de contrôler, de planifier la vie des autres, de les malmener et de s’approprier leurs biens, de monopoliser un élément de la société après l’autre – tous ces composants du « jeu de pouvoir » font partie intégrante de la vision marxiste.
Mais le communisme et le socialisme promettent d’aider les pauvres et les nécessiteux, direz-vous ! Bien sûr, c’est ce qu’ils promettent. Jusqu’où iraient-ils si leurs promoteurs disaient la vérité ? Lénine, Staline, Mao, Castro, Pol Pot, etc., ont tous proclamé la « solidarité avec le peuple », en particulier avec les pauvres. Ils n’ont jamais déclaré honnêtement : « Donnez-nous le pouvoir, et nous écraserons la dissidence et vous jetterons dans la fosse aux lions si vous vous opposez à nos plans ! »
Le socialisme est largement perçu, à juste titre, comme diamétralement opposé au capitalisme. Toutefois, comme nous le montre l’histoire des pays soumis aux régimes socialistes, il ne peut pas être défini comme des actes de bienveillance, de partage, de don et de compassion à l’égard des nécessiteux. Sous le capitalisme, il y a manifestement plus d’attention, de partage, de don et de compassion à l’égard des nécessiteux !
Même lorsqu’il s’agit de la plupart de l’aide étrangère, les pays capitalistes sont les donateurs et les pays socialistes les bénéficiaires. Vous ne pouvez pas donner ou partager avec qui que ce soit si vous ne créez pas la richesse en premier lieu, et le concept du socialisme ne propose pas de théorie de création de richesse, mais plutôt de la confiscation et de la consommation de la richesse.
Il convient de noter que les marxistes ne proposent pas non plus d’atteindre leurs objectifs par consentement mutuel. Ils ne préconisent pas de collecter l’argent nécessaire à la réalisation de leurs projets par le biais de ventes de pâtisseries ou de sollicitations caritatives. Votre participation n’est pas volontaire. Du début à la fin, la caractéristique déterminante du communisme et du socialisme ne sont pas les promesses destinées à séduire. C’est plutôt la voie par laquelle ils mettent en œuvre leur stratégie : la FORCE. Si c’est volontaire, ce n’est pas du vrai socialisme. C’est aussi simple que cela.
En théorie, en pratique et comme résultat, le marxisme, le communisme et le socialisme sont profondément antisociaux. Voici pourquoi :
1. Leurs projets sont plus importants que les vôtres. Pourquoi ? Parce qu’ils le disent. N’est-ce pas une raison suffisante ? « Plus l’État planifie, plus la planification devient difficile pour l’individu », a écrit l’économiste austro-britannique Friedrich Hayek. Mais les marxistes s’en moquent, car ce qu’ils ont en tête est certainement beaucoup plus noble que tout ce que nous, les gens ordinaires, pensons. Le communisme et le socialisme sont profondément anti-individuels parce qu’ils cherchent à homogénéiser les gens dans un gigantesque mixeur collectiviste.
2. Les marxistes sont à la fois des je-sais-tout et des je-ne-sais-rien. Il s’agit là d’une réussite remarquable, peut-être la contribution la plus singulière du marxisme à la sociologie. Même si la vie d’un partisan de la doctrine marxiste-léniniste est un gâchis, il sait comment gérer celle des autres. Même s’il ne croit pas à l’existence d’un Dieu, il pense que l’État peut en être un. Friedrich Hayek l’a bien compris lorsqu’il a écrit : « Le curieux objectif de la science économique est de démontrer aux hommes à quel point ils ignorent ce qu’ils s’imaginent pouvoir maîtriser. »
3. Le marxisme rejette la science de la biologie. Les socialistes purs et durs soutiennent que s’il y a une telle chose que la nature humaine, ils peuvent la supprimer et la réinventer. Les humains sont des individus, tous différents les uns des autres, mais les marxistes pensent qu’ils peuvent nous homogénéiser et nous collectiviser pour en faire une masse obéissante. Cela ne les dérange pas de punir la réussite et l’accomplissement individuels, même si le résultat est un appauvrissement équivalent. Ils pensent que les êtres humains travailleront plus dur et mieux pour l’État que pour eux-mêmes ou leur famille. Cela s’apparente davantage à de la sorcellerie qu’à de la science.
4. Les marxistes requièrent la police pour n’importe quoi. Avez-vous déjà remarqué que le programme marxiste-léniniste n’est pas une page de suggestions utiles ou une liste de conseils pour mieux vivre ? Lorsque ces gens sont aux commandes, vous n’avez pas le droit de dire « Non, merci ». La liberté de choix ? Non, messieurs-dames ! Nos idées sont si bonnes, disent-ils, qu’elles doivent être obligatoires et que les opinions contraires doivent être censurées. Au fond de chaque marxiste, même naïf mais bien intentionné, un démon totalitaire s’efforce de sortir. C’est ce que les partisans du socialisme pur et dur finissent par faire avec une régularité tellement constante que l’on peut absolument compter dessus.
5. Le communisme et le socialisme sont plus que de l’anticapitalisme. Ils sont contre le capital. Dans son livre Intellectuals, Paul Johnson a écrit un chapitre révélateur sur Karl Marx. Il cite la mère de Marx qui a fait la célèbre remarque au sujet de son fils Karl : « Au lieu d’écrire le Capital, il ferait mieux de s’en constituer un. » Mme Marx avait vu juste. Karl et ses successeurs, à un degré ou à un autre, font la guerre au générateur le plus puissant de la richesse qui améliore la vie des gens – à savoir à la propriété privée et son accumulation par des personnes privées qui cherchent le bénéfice et qui investissent, créent et emploient. Partout où la folie marxiste-léniniste prend le pouvoir, elle fait reculer ses sujets vers le Moyen Âge.
6. La lutte est leur Dieu. Pour Marx ou les socialistes d’aujourd’hui, la lutte est tout. Si elle n’est pas présente, ils l’inventeront. Après tout, tout le monde est soit victime ou méchant, soit oppresseur ou opprimé. La lutte est la voie par laquelle l’Histoire se déroule, nous disent-ils. Et comme les chiromanciens et les tarologues, ils déclarent que l’avenir est de leur côté. Cette perspective toujours colérique exclut tout esprit de gratitude, surtout à l’égard des méchants capitalistes. Les socialistes ne se présentent jamais devant une entreprise, quelle que soit sa taille, avec des pancartes disant « Merci de prendre des risques, de fournir des produits et d’employer des gens. »
Ludwig von Mises, l’un des plus grands économistes de tous les temps, a écrit ce résumé éloquent :
« Un individu qui choisit entre boire un verre de lait et boire un verre d’une solution de cyanure de potassium ne choisit pas entre deux breuvages ; il choisit entre vivre et mourir. »
Une société qui choisit entre le capitalisme et le socialisme, comme première phase du communisme, ne choisit pas entre deux systèmes sociaux. Elle choisit entre la coopération sociale et la désintégration de la société. Ce n’est pas une alternative au capitalisme, c’est une alternative à tout système dans lequel les êtres humains peuvent vivre comme des êtres humains.
Le communisme, tel qu’il a été imaginé par son père intellectuel Karl Marx, est un fantasme irréalisable et indésirable. Dans le monde réel, les efforts déployés pour réaliser l’illusion communiste de Marx n’ont abouti qu’à un socialisme pur et dur. Et c’est le cyanure contre lequel Ludwig von Mises et Marianna Davidovich nous mettent en garde.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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