Le Sri Lanka s’est dit mardi prêt à proposer à l’Inde et au Japon un autre terminal stratégique en eau profonde, un mois après s’être retiré d’un précédent accord passé avec les deux pays asiatiques.
Début février, le gouvernement sri lankais avait décidé de ne pas donner suite à l’accord tripartite de 2019 en vertu duquel l’Inde et le Japon devaient prendre une participation minoritaire dans l’East Container Terminal (ECT) dans le port de Colombo.
Arrivée non annoncée de sous-marins chinois
Il devait jouxter le terminal international de Colombo (CICT) conçu en 2013 et détenu à 85% par la Chine. Cette infrastructure de 500 millions de dollars US avait été au centre d’un incident diplomatique avec l’Inde, en 2014, suscité par l’arrivée non annoncée de sous-marins chinois.
La nouvelle proposition sri lankaise porte sur le West Container Terminal (WCT) qui reste entièrement à construire.
« Les discussions sur le développement du WCT ne se dérouleront qu’avec l’Inde et le Japon », a précisé à la presse Keheliya Rambukwella, porte-parole du gouvernement.
85% de participation dans WCT, pour l’Inde et le Japon
Selon M. Rambukwella, le cabinet a décidé lundi d’autoriser l’Inde et le Japon à prendre 85% de participation dans WCT, leur offrant les mêmes conditions qu’à la Chine pour le projet du CICT.
Le gouvernement a indiqué que le haut-commissariat indien (ambassade) à Colombo avait « approuvé » cette dernière offre. Interrogé par l’AFP, le ministère indien des Affaires étrangères à Delhi n’était pas immédiatement disponible pour commenter.
In the WCT proposal, cleared now, India and Japan will be accorded 85% stakes, similar to the nearby Colombo International Container Terminal, where China Merchants Port Holdings Company Limited holds 85% stakes: @Meerasrini https://t.co/Cf0mHNMopD
— Sreemoy Talukdar (@sreemoytalukdar) March 2, 2021
Le Japon n’a pas encore donné de réponse au Sri Lanka, selon le porte-parole du gouvernement sri lankais.
Céder en 2017 le port de Hambantota, à une entreprise chinoise
Le gouvernement du Sri Lanka a en outre rejeté la responsabilité du retrait de l’accord sur le ECT sur les syndicats, qui préféraient un développement local plutôt qu’étranger. Il a été confié depuis à l’autorité portuaire sri lankaise.
Sinopec poursuit sa croissance internationale et démarre l’exploitation d’un dépôt pétrolier dans le port de Hambantota au Sri Lanka https://t.co/etFPNzqshV pic.twitter.com/g2oKsdWNEw
— Ravindra Soni, editor, businessfortnight.com (@RavindraSoni1) April 10, 2020
En décembre 2017, le Sri Lanka a été contraint de céder le port en eau profonde de Hambantota, dans le sud de l’île, à une entreprise chinoise après avoir été incapable d’assurer le service de sa dette pour sa construction.
L’Inde et les Etats-Unis s’inquiètent du fait que ce port puisse accueillir des bâtiments de la marine chinoise dans l’Océan Indien.
Près de 70% du trafic maritime global du port de Colombo se fait en provenance ou à destination de l’Inde.
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