Toutes les recherches effectuées sur le corps humain depuis des centaines d’années, chaque médicament ayant été inventé et tous nouveaux traitements, venant du monde entier – se fondent sur un fait important : le corps humain possède deux systèmes dictant la longueur et la largeur des tissus. Seuls sont utilisés ces deux systèmes, à travers lesquels passent le médicament, le vaccin ou liquide visant à résoudre le problème.
Avec cette technologie de cellules souches intérieures, nous n’avons pas besoin de cellules souches venant de l’extérieur. Si ce système est fonctionnel, il peut réparer les cellules endommagées.
Le premier est le système vasculaire qui alimente les tissus corporels en eau et en produits chimiques ; l’autre est le système lymphatique – un réseau de capillaires et de conduits qui maintient l’équilibre des fluides, et qui est lié au système immunitaire.
Mais les scientifiques en auraient peut-être découvert un troisième inconnu jusqu’ici : un important réseau fait de canaux et de nœuds ayant la capacité de guérir le corps.
Le premier à avoir découvert et exploré ce mystérieux réseau sous ses microscopes est le professeur Kim Bong-han, en Corée du Nord dans les années 1960. Ses conclusions étaient révolutionnaires : il a soutenu que ce flux est formé par des cellules souches produites par le corps lui-même, destinées à remplacer les cellules endommagées et guérir les organes blessés.
Mais sa recherche a néanmoins été arrêtée pour des raisons politiques non encore déterminées. Les conclusions les plus intrigantes ont été découvertes profondément enterrées dans le sol. Pendant près de 40 ans ces conclusions révolutionnaires ont été ignorées, simplement parce que personne n’a été capable de les reproduire.
En 2004 seulement, les chercheurs ont pu pour la première fois en Corée du Sud constater ces canaux sous leurs microscopes et commencer à voir effectivement ce qu’il s’y passe, à l’aide d’outils scientifiques, notamment grâce au professeur Kwang Sup-soh de l’Université nationale de Séoul.
« Avec cette technologie de cellules souches intérieures, nous n’avons pas besoin de cellules souches venant de l’extérieur. Si ce système est fonctionnel, il peut réparer les cellules endommagées », explique dans une interview avec The Epoch Times le professeur Vitaly Vodyanoy du Département d’anatomie et de physiologie de l’Université d’Auburn aux États-Unis, qui a observé pendant plus d’une décennie ces canaux à l’aide des puissants microscopes de son laboratoire.
La recherche dans ce domaine est rejointe par des chercheurs de Chine, des États-Unis et d’Europe. Mais comme l’a expliqué le professeur Vodyanoy : «Beaucoup de gens ne croient malheureusement toujours pas à ces découvertes, la science dans ce domaine recevant peu de chercheurs et un financement assez faible. Les travaux dans ce domaine viennent en fait juste de commencer. »
Quelles sont les applications envisageables pour l’avenir ?
« Je pense que ce système peut être très bénéfique dans la reconstruction et le renouvellement des organes. Si quelqu’un, par exemple, perd un doigt … de nombreux animaux peuvent régénérer leurs organes qui ont été perdus, mais nous ne le pouvons pas. Je suis convaincu que nous pourrions être en mesure de le faire à travers la bonne stimulation de ce système. Le renouvellement des cellules peut se faire au niveau du foie et du cœur, et des extrémités comme les doigts ou les pieds. Je crois que dans l’avenir, nous serons en mesure de les créer à nouveau. »
Un chercheur révolutionnaire qui a soudainement disparu
Cette histoire commence donc avec le professeur Kim Bong-Han en Corée du Nord, qui a révélé pour la première fois ces canaux dans une publication de 1961. Dans ce rapport de recherche, il les décrit comme un réseau sous-jacent des méridiens de la médecine chinoise. La fierté de la Corée du Nord d’être à l’origine de ces découvertes a incité son dirigeant Kim Il-Sung à fournir au professeur Kimun équipement de recherche moderne.
Même le réseau de canaux a été nommé en l’honneur du professeur Kim – les canaux Bong-han. Les rapports de recherche suivants publiés jusqu’à 1965 par le Professeur Kim portent sur ce réseau mince et transparent, large de quelques micromètres (millionièmes de mètre), et les nœuds qui apparaissent le long de ces canaux, faisant d’un dixième de millimètre à un millimètre. Ces nœuds découverts par le Professeur Kim correspondent à des points d’acupuncture acceptés par la médecine chinoise.
D’intéressantes implications ont par la suite pu corroborer ses articles, lorsqu’il a commencé à vérifier ce qui découle de ces canaux et de leurs nœuds. Il a découvert qu’ils contiennent une importante et riche information génétique. De nos jours, nous connaissons déjà le concept de cellules souches – des cellules embryonnaires qui sont capables d’évoluer en une variété de différents types de cellules. Mais alors, dans les années 1960, personne ne pensait les adultes en mesure de produire de telles cellules, et personne ne pensait probablement aux possibilités presque infinies de l’utilisation de ces cellules, comme nous le savons maintenant aujourd’hui.
Le professeur Kim a découvert que non seulement l’information génétique circule le long de ces canaux , mais que sur les nœuds du système, ces points étendus, de nouvelles cellules sont créées et ont la capacité de se développer en une variété de différents types de cellules matures. Il en a conclu qu’il existe un système naturel permettant au corps de traiter les tissus endommagés. « Les cellules souches se déplaçant à travers ce réseau sont en mesure d’atteindre des endroits spécifiques, les organes qui ont endommagé les cellules», explique le professeur Vodyanoy.
Mais cette recherche s’arrêta brusquement en 1966, lorsque le laboratoire du professeur Kim fut soudainement fermé. Il fut par la suite introuvable, ainsi que toute son équipe de recherche. Il y a fortement probable qu’il ait été exécuté. Des rumeurs suggèrent que le professeur Kim se trouvait au cœur de la lutte interne pour la direction de la Corée du Nord, ayant gagné beaucoup de soutien de la part du numéro deux du Parti, Park Kum-chul.
Il y avait également un problème dans les articles publiés par le professeur Kim. Il manquait un détail important, qui a bloqué toute recherche ultérieure. Le professeur Kim a affirmé avoir observé ces canaux minces et transparents à l’aide d’un colorant spécial, mais n’a pas dit comment il avait fait ou quel était le pigment l’ayant aidé à observer ces canaux sous un microscope. Par conséquent et en dépit des résultats impressionnants, personne n’a été en mesure de les reproduire pendant 40 ans, et toutes les recherches effectuées sont devenues une énigme fascinante enveloppée de mystère.
Le professeur Kwang Sup-soh de l’Université nationale de Séoul a décidé qu’il devait percer le mystère et poursuivre ses recherches. Mais cela n’a pas été facile, surtout compte tenu du fait que personne ne finance de telles études.
Il s’est lancé en 2002, et le premier obstacle a été de savoir comment arriver à voir ces canaux – comment les colorer et les observer à l’aide d’un microscope. Il lui a fallu environ deux ans pour le découvrir. Il s’est servi d’un tissu de souris dans lequel il a injecté un colorant appelé « orange acridine », et a examiné ce tissu sous un microscope. Le Professeur Kwang a découvert en observant ce tissu que les noyaux les plus légers pouvaient être observé à l’extérieur du canal, de sorte qu’il a été capable de prouver l’existence de ces canaux.
Ce réseau de points a reçu le nom moderne de système primo-vasculaire. Après deux années de recherche, des observations ont déterminé qu’un flux riche en information génétique commence à s’accumuler dans les canaux, et que de petites cellules souches circulant à travers ceux-ci sont capables de se différencier en cellules matures aux nœuds.
La fibre optique
Une coïncidence remarquable a mis entre les mains du professeur Vodyanoy la traduction russe du livre original écrit par le professeur Kim. Après avoir présenté l’une des rares conférences sur les des photos des recherches de Kim, l’un des auditeurs de la conférence lui a offert une traduction du livre en russe dont il avait réussi à obtenir une copie des années 1960 à Pékin. Mais ne lisant pas le russe, l’auditeur ne savait donc pas quoi en faire.
Vodyanoy, né en Union soviétique et qui a obtenu son doctorat d’études en biophysique à Leningrad, était heureux de l’occasion offerte par ce livre, qui lui ouvert la voie pour une nouvelle recherche passionnante. « Après avoir lu le livre, j’ai compris qu’il s’agissait d’une science très sérieuse.
Ce n’est que plus tard que j’ai découvert que d’autres personnes en Corée du Sud continuaient à travailler dans ce domaine. »
Il utilise ainsi depuis 2002 les puissants microscopes dans son laboratoire à l’Université d’Auburn, où il s’occupe de l’étude anatomique, pour en savoir plus sur ces canaux. Contrairement au colorant utilisé par le professeur Kwang pour étudier les canaux, Vodyanoy arrive à les observer directement grâce à ses microscopes sophistiqués. « Il est difficile d’observer ce système, celui-ci étant transparent et avec des capillaires très minces. Mais j’ai pu l’observer, et j’ai compris que ces canaux sont complètement différents de tout autre type de canaux dans le corps. »
« L’architecture de ce système est très spéciale. Il est composé de canaux et de nœuds. Il se trouve que les canaux eux-mêmes sont composés de 10 à 15 canaux sous-jacent qui ressemblent beaucoup à la fibre optique. Ces canaux et leurs nœuds pénètrent dans tout le corps, le long desquels sont transportés des signaux électriques et chimiques à travers tout le corps. »
« Lorsque j’ai coupé ces canaux en fines tranches, j’ai vu qu’ils sont composés de nombreux capillaires, dont certains s’étendent dans les nœuds. Les nouvelles cellules se développent dans ces nœuds, jusqu’à être prêtes à être transférées dans d’autres parties du corps. »
Parlons-nous des cellules souches embryonnaires, qui peuvent se différencier dans un autre type de cellule ?
« Non, ce n’est pas le cas. Ce que nous observons est que toutes cellules relèvent d’une partie d’un cycle spécifique, qui passent à travers la peau par plusieurs nœuds et atteignent les organes internes spécifiques. Il y a par exemple un canal qui arrive au cœur, et un autre qui arrive dans la rate et l’estomac. Les cellules souches créées dans chaque nœud créé conviennent ainsi spécifiquement aux organes connectés au même canal. »
Les résultats des découvertes de Vodyanoy révélés et communiqués ces dernières années ne sont pas associés aux canaux primordiaux. Ses découvertes montrent que certains organes de notre corps ont leurs propres cellules souches. Ce ne sont pas des cellules souches embryonnaires, qui savent comment se différencier en tous types de cellules – elles savent seulement en un nombre limité de types de cellules, exactement celles dont nous avons besoin dans cet organe.
En 1989, des cellules souches ont d’abord été identifiées dans le cerveau, capables de se différencier en neurones ou en d’autres types de cellules qui sont essentielles au cerveau. Les cellules souches de la moelle osseuse sont capables de se différencier en os ou en cartilage ; et l’intestin possède ses propres cellules souches. Ces cellules sont appelées cellules souches multipotentes, et il a été démontré qu’elles prennent part à l’entretien et la réhabilitation de ces organes.
Des canaux primordiaux autour de tumeurs
Le professeur Vodyanoy soulève également une autre possibilité associée à ce système. À la fin de leur vie, certains de nos cellules sont dans un état de mort programmée, connue sous le nom d’apoptose. Dans la vision généralement adoptée aujourd’hui, cela signifie que la cellule se décompose en un certain nombre de corps apoptotiques qui sont finalement digérés et éliminés. Cela comprend également les noyaux cellulaires, les chromosomes et toute l’information génétique. On considère aujourd’hui que lors de l’apoptose l’information génétique se décompose et disparaît, et qu’une nouvelle cellule devra à nouveau rassembler tous ces chromosomes.
Mais comme l’a expliqué le professeur Vodyanoy, notre corps pourrait être en mesure de travailler plus efficacement avec le système de canaux primordiaux. « Le professeur Kim a découvert qu’au moment de la mort cellulaire programmée, tous les chromosomes sont emballés dans des corpuscules avant d’être transférés par ces canaux, à l’aide des nœuds. Dans ces nœuds, les chromosomes sont recyclés et assemblés en de nouvelles cellules. »
« Cela est un système très rentable. Si nous calculons la quantité d’énergie nécessaire pour produire de nouvelles cellules souches à assembler avec toutes ses composantes à partir de zéro, cela représentera une quantité d’énergie considérable. Mais apparemment, cela fonctionne beaucoup plus économiquement et efficacement que nous le pensions. »
Y-a-t-il un espoir de trouver un lien entre ces canaux et la maladie ?
« Oui, les chercheurs en Corée ont découvert ces dernières années que la concentration en canaux primordiaux autour des tumeurs cancéreuses était bien plus élevée. »
Le professeur Vodyanoy fait référence à une série d’articles publiés sous la direction du professeur Kwang Sup-soh, à partir de 2010. Il a été découvert une concentration particulièrement élevée de canaux autour d’une variété de types de tumeurs telles que le cancer du sein, le cancer du poumon, le cancer de la peau et d’autres encore. De cette façon, ces canaux aident même la maladie en prenant part à la diffusion de cellules cancéreuses et à la création de nouvelles métastases.
« Nous ne savons toujours pas pourquoi cela se passe et comment faire pour en profiter. Il est intéressant de constater que la densité des canaux est étroitement reliée aux concentrations de matières grasses. »
À ce stade, le professeur Vodyanoy soulève aspect médical qu’il pense être important de savoir aux chirurgiens. « Si vous prenez une souris et coupez tous ses canaux primordiaux qui nourrissent un organe particulier, tels que les reins, mais laissez le reste des vaisseaux intacts, les reins vont mourir en quelques jours ou quelques semaines. »
« Cela signifie qu’il est très important que les canaux de ces nœuds restent intacts. Quand une personne subit une intervention chirurgicale, le chirurgien prend soin de ne pas endommager les vaisseaux sanguins et d’autres vaisseaux, mais ne connaît rien sur le système primordial. Il peut l’endommager et cela va grandement affecter la guérison. Cela peut être une question de vie et de mort car si les canaux primordiaux centraux endommagés, la guérison ne sera pas complète. »
La découverte d’un nouveau continent
ET : Chez quels types d’animaux ont été trouvés ces canaux ?
Professeur Vodyanoy : « Je travaillais principalement avec des souris, qui sont à bien des égards semblables au corps humain. Le professeur Kim a également découvert ces canaux chez des lapins, des chats, des chiens, etc … Il a constaté que ce système est universel, que l’ensemble de la vie fonctionne de cette façon. »
Ce succès a-t-il été démontré chez l’homme ?
« Le professeur Kim a mené des recherches sur l’homme, mais nous ne pouvons pour l’instant pas faire cela parce que tant que nous ne disposons pas des certificats requis pour ces expériences. Il y a un comité spécial régissant la recherche sur les êtres humains, et ce n’est généralement que lorsque que nous sommes très familier avec un système chez les animaux que nous pouvons commencer à réaliser des études similaires chez l’homme. »
« Je pense que la recherche sur l’homme dans ce domaine pourra obtenir plus d’attention lorsque nous arriverons à trouver des méthodes moins destructives pour enquêter. En attendant, nous pouvons analyser les tissus de rats et observer les canaux et les nœuds de ceux-ci, mais nous ne pouvons pas faire des choses comme cela avec des gens. »
Existe-t-il aujourd’hui des applications pratiques de ces cellules souches, ou du système primordial dans son ensemble ?
« Pas encore. La technologie des cellules souches est bien sûr énorme, mais ces cellules spécifiques du système primordial n’ont aucune utilité pratique. Personne ne les utilise parce que la recherche est encore à ses balbutiements. »
« Mais sur le long terme, l’utilisation de ces cellules souches pourraient être très différents que l’utilisation des cellules souches que nous connaissons aujourd’hui. Pour obtenir les cellules souches voulues, la technologie moderne doit en prélever sur le patient ou un donateur. La méthode consiste habituellement à prendre un échantillon de cellules souches, puis de les faire grandir en culture avant de les injecter au patient. »
« Or ces cellules souches sont déjà dans le patient. La seule chose dont vous devez vous inquiéter est que les canaux primordiaux soient assez larges afin d’être en mesure de livrer les cellules souches à des organes malades ou endommagés. Nous pouvons travailler avec ce système naturellement, il suffit de nous assurer que ce réseau soit fonctionnel. »
Comment la communauté scientifique considère-t-elle vos idées ?
« Dans l’ensemble, la communauté scientifique est assez curieuse sur le sujet, mais parce que il n’y a pas encore beaucoup d’articles dans le domaine, il est encore difficile pour eux de prendre position. Je dirais que la communauté est tout à fait neutre sur ce sujet. »
« Mais il y a toujours des objections venant de certains conservateurs ayant été engagés toute leur vie dans l’anatomie et n’ayant jamais vu un vaisseau comme cela. C’est un peu comme dire que nous connaissons bien le monde : si quelqu’un affirme soudainement avoir découvert un nouveau continent — Cela sera très difficile à croire pour lui. »
Lectures complémentaires :
Primo Vascular System and Its Potential Role in Cancer Metastasis
(Kyung A. Kang, 2013)
Current State of Research on the Primo Vascular System
(Kwang-Sup Soh, 2011)
Characterization of Primo Nodes and Vessels by High Resolution Light Microscopy
(V Vodyanoy, 2012)
Version en hébreu : המערכת שמסוגלת « להצמיח » את האיברים שלנו מחדש
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