ÉCONOMIE

Le tarif réglementé de l’électricité va rester stable avant une baisse attendue en février 2025

septembre 11, 2024 16:03, Last Updated: septembre 11, 2024 19:42
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Après plusieurs hausses, les Français vont pouvoir souffler : la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a décidé de reporter la revalorisation d’une des composantes de la facture d’électricité à février, au moment où les cours de l’électricité devraient fortement baisser.

L’augmentation du « tarif réseau », lié aux coûts d’acheminement, sera appliquée seulement à partir du 1er février. Cette hausse, qui représente une augmentation de 1% sur la facture pour les abonnés au « tarif bleu d’EDF » (tarif réglementé), sera alors absorbée par le repli attendu des cours de l’électricité.

Au final, les ménages concernés pourraient bénéficier d’une baisse de leur facture d' »au moins 10% », a indiqué la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans une délibération mercredi. La hausse, liée à une revalorisation de 4,8% du « tarif réseau » (TURPE), était initialement prévue au 1er août.

Éviter un « yo-yo »

Mais le gouvernement démissionnaire avait décidé de ne pas l’appliquer, une façon d’éviter un « yo-yo » des prix incompréhensibles pour les consommateurs, avait justifié mi-juillet Bercy en s’évitant au passage une nouvelle polémique, en pleine crise politique.

Les prix de l’énergie, au plus haut en 2021-2022 du fait de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine, ont en effet largement agité les débats des élections européennes et législatives. Sur deux ans, ceux de l’électricité ont bondi de plus de 43% malgré le bouclier tarifaire mis en place par l’Etat.

Le gouvernement avait donc demandé à la CRE de prendre une nouvelle délibération tenant mieux compte de ses recommandations de stabilité. Celle-ci maintient « l’actualisation annuelle » du TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), l’une des trois briques de la facture à côté du coût du courant lui-même et des taxes, pour une entrée en vigueur au 1er novembre.

Mais, « dans un objectif de stabilité et de lisibilité des prix », pour les ménages et TPE aux tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) – soit 22,4 millions de compteurs – la CRE propose de reporter cette hausse du TURPE au 1er février, date de révision habituelle du TRVE.

Le but du report ? Rendre la hausse indolore, grâce au recul des cours de l’électricité qui entrent dans le calcul de la facture. Même s’ils n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant crise (40-50 euros du mégawattheure), ces prix sur les marchés se stabilisent aujourd’hui autour de 60-70 euros du MWh, loin des sommets de 2022, explique la CRE.

La CRE anticipe ainsi « dans les conditions de marché et de fiscalité actuelles une baisse d’au moins 10% des TRVE en février 2025 », une première depuis le début de la crise énergétique.

« Une baisse des factures de 10 à 15% en février 2025 »

Cette baisse inclurait donc la hausse du TURPE et le relèvement de l’accise sur l’électricité, une taxe que le gouvernement démissionnaire a promis de rétablir au maximum pour sortir définitivement du coûteux bouclier tarifaire. « La facture d’électricité de chaque Français baissera de 10 à 15% en février 2025 », avait assuré en juin le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Concrètement, dès février, pour un ménage moyen avec une facture annuelle de 2000 euros, l’économie est estimée à au moins 200 euros par an, une bouffée d’oxygène qui s’ajoute au recul des prix des carburants. Reste que la hausse du TURPE sera elle bien applicable au 1er novembre pour les 17,5 millions de ménages et entreprises en offres de marché (indexées sur les marchés).

En théorie, car les opérateurs peuvent aussi décider de ne pas la répercuter. « Il n’est pas exclu que très peu le fassent », indique la CRE à l’AFP. Ces fournisseurs proposent déjà aujourd’hui des offres très inférieures au TRVE, d’environ 20%.

Dans sa délibération du 26 juin, la CRE préconisait d’augmenter de 4,8% le « tarif réseau », revu chaque année en août, pour tenir compte de la hausse des coûts d’acheminement du gestionnaire de la distribution Enedis, sorte de péage payé par les fournisseurs et répercuté aux particuliers et professionnels. Une actualisation « nécessaire » répète la CRE, alors que la France va devoir utiliser davantage d’électricité pour sortir des énergies fossiles.

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