« Le terrorisme paie » : Israël fustige la reconnaissance de l’État de Palestine par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège

Par Vincent Solacroup
22 mai 2024 16:20 Mis à jour: 21 octobre 2024 08:53

Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé mercredi la convocation des ambassadeurs des trois pays après leur décision de reconnaître l’État de Palestine, une décision unilatérale à laquelle s’oppose notamment Washington. Paris estime de son côté que les conditions ne sont pas réunies « à ce jour pour que cette décision ait un impact réel » sur le processus visant la solution à deux États.

L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision coordonnée de reconnaître un État palestinien dans l’espoir d’entraîner d’autres pays à faire de même.

Le Hamas a salué l’annonce des trois pays européens comme une « étape importante », tandis que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a parlé de « moments historiques ».

« Uu message aux Palestiniens et au monde entier : le terrorisme paie »

Ces pays veulent envoyer « un message aux Palestiniens et au monde entier : le terrorisme paie », a réagi le chef de la diplomatie israélienne.

« Après que l’organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah, après avoir commis les crimes sexuels les plus horribles que le monde ait connus, ces pays ont choisi de récompenser le Hamas et l’Iran et de reconnaître un État palestinien », a-t-il estimé.

Il a qualifié leur démarche de « tordue », estimant qu’il s’agissait d’une « injustice envers la mémoire des victimes du 7 octobre » et qu’elle portait « atteinte au droit d’Israël à l’autodéfense ».

Mercredi après-midi, M. Katz a déclaré avoir ordonné la convocation des ambassadeurs des trois pays pour les « réprimander » et leur montrer une vidéo de l’enlèvement pendant l’attaque du Hamas de soldates israéliennes. « Ils ont décidé de décerner une médaille d’or aux assassins et aux violeurs du Hamas, nous allons leur montrer la décision tordue qu’ont prise leurs gouvernements », a déclaré M. Katz dans un communiqué.

« Aujourd’hui, j’envoie un message clair à l’Irlande et à la Norvège : Israël ne restera pas silencieux sur cette question », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, cité dans un communiqué de ses services.

Washington opposé à une reconnaissance unilatérale

Au sein de l’UE, le socialiste espagnol Pedro Sánchez est le dirigeant qui a le plus vivement critiqué l’action militaire du gouvernement israélien dans la bande de Gaza. L’Espagne manœuvre depuis des mois pour rallier d’autres capitales européennes à reconnaître l’État de Palestine. La reconnaissance par la Norvège, l’Espagne et l’Irlande doit être effective le 28 mai.

Parmi les pays de l’Union européenne, huit reconnaissent déjà l’État palestinien : la Bulgarie, Chypre, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Suède et la Slovaquie. Malte et la Slovénie, pourraient très bientôt faire de même.

Les États-Unis demeurent opposées à la volonté palestinienne visant à obtenir unilatéralement le statut d’État, considérant que cet objectif devait être atteint a moyen de négociations directes avec Israël. L’Allemagne est également sur cette ligne.

« Washington a également déclaré que l’Autorité palestinienne devait connaître d’importantes réformes avant d’être reconnue comme un État. Ramallah est depuis longtemps largement soupçonnée de corruption et de mauvaise gestion », écrit le Times of Israël.

Les conditions pas réunies « à ce jour » pour le Quai d’Orsay

La reconnaissance d’un État palestinien « n’est pas un tabou pour la France » mais Paris estime que les conditions ne sont pas réunies « à ce jour pour que cette décision ait un impact réel » sur le processus visant la solution à deux États, a réagi mercredi le chef de la diplomatie française auprès de l’AFP.

« Cette décision doit être utile, c’est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique », a souligné Stéphane Séjourné dans une déclaration écrite. « Dans cette perspective, elle doit intervenir au bon moment pour qu’il y ait un avant et un après », a-t-il ajouté.

Stéphane Séjourné, qui a reçu mercredi matin à Paris son homologue israélien Israël Katz, estime qu’« il ne s’agit pas seulement d’une question symbolique ou d’un enjeu de positionnement politique, mais d’un outil diplomatique au service de la solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité ».

Dans un message posté sur le réseau X, le ministre français a souligné avoir réaffirmé auprès de son homologue « les priorités de la France » : « libération immédiate des otages » toujours retenus à Gaza dont trois Français, « cessez-le-feu, aide humanitaire massive et deux États vivant en paix et en sécurité ».

« Ce n’est ni le lieu ni le moment de reconnaître unilatéralement l’Etat de Palestine », a estimé Israël Katz à l’issue d’un entretien au Sénat, en jugeant que « ce genre de décision portait atteinte à la souveraineté et à la sécurité israéliennes ».

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