Kim Jong-un menace souvent les États-Unis et le Japon d’annihilation nucléaire, mais le timing de son dernier tir de missile pourrait bien être le révélateur de ses propres peurs.
La Corée du Nord a lancé le missile balistique intercontinental Hwasong-15 le 29 novembre. Le missile a volé pendant 53 minutes, atteignant une altitude de 4475 km, soit plus de dix fois la hauteur de l’orbite de la Station spatiale internationale, puis s’est écrasé à 210 km au large des côtes japonaises.
Ce lancement provocateur marque une nouvelle ère dans le programme de missiles balistiques du pays communiste. Le nouveau missile, plus gros, semble être vraiment capable de transporter une ogive nucléaire pouvant atteindre Washington D. C. et désormais toucher une grande partie du continent nord-américain. Selon la Corée du Nord, ce missile complète la force nucléaire du régime.
En dépit de ses menaces fréquentes de réduire les États-Unis en cendres et d’enfoncer le Japon dans l’océan, Kim a quand même attendu que les États-Unis aient réduit considérablement leur posture militaire dans la région avant de lancer le missile.
L’ICBM Hwasong-15 a été lancé deux jours après le départ du USS Theodore Roosevelt, porte-avions américain à propulsion nucléaire, et de son groupe tactique d’avions et de navires de guerre du Commandement du Pacifique des États-Unis (PACOM).
Le Commandement du Pacifique est responsable des moyens et du personnel militaire qui seraient déployés pour faire face à la guerre dans la péninsule coréenne.
En outre, le départ du Roosevelt a été précédé quelques jours plus tôt par celui de l’USS Nimitz et de son groupe aéronaval. Le 25 novembre, le Nimitz arrivait à Hawaï.
Bien que toujours sous le commandement du PACOM, le Nimitz se trouve maintenant dans la zone de responsabilité de la 3e flotte, qui ne comprend pas la péninsule coréenne.
À sa vitesse maximale de 31,5 nœuds (58,2 km/h), il faudrait cinq jours au Nimitz pour atteindre la Corée du Nord, hors de portée pour une attaque immédiate.
Le départ des deux porte-avions et de leurs groupes d’attaques a considérablement réduit les ressources militaires américaines dans la région.
Le groupe d’attaque du Roosevelt comprend un croiseur lance-missiles, trois destroyers lance-missiles et le navire-amiral Carrier Air Wing Seventeen (CVW-17) composé de trois escadrons de chasseurs d’assaut, un escadron d’attaque de chasseurs maritimes, un escadron d’attaque électronique, deux escadrons d’hélicoptères de combat, et plus encore.
Le groupe d’attaque Nimitz est équipé de la même façon. Ensemble, ils ont amené des centaines d’avions et une puissance de feu incroyable dans le Pacifique occidental, une menace que même le chef suprême de la Corée du Nord ne pouvait ignorer.
Plusieurs des navires des groupes d’intervention étaient également équipés du système de défense antimissile Aegis, incluant missiles et radars nécessaires pour abattre un missile balistique de portée intermédiaire.
L’arrivée des deux navires semblait être programmée pour faire une déclaration au régime Kim.
Le Roosevelt est passé sous commandement de la 7e Flotte du Commandement du Pacifique le 23 octobre, un peu plus d’un mois après le précédent tir de missile nord-coréen. Le Nimitz est arrivé deux jours plus tard.
Il a toujours été prévu que les deux navires quitteraient la 7e flotte, dont le commandement inclut la péninsule coréenne. Le Roosevelt se rendait à la 5e flotte, où il relèverait du Commandement Central et remplacerait le Nimitz dans la bataille en cours contre ISIS en Syrie et en Irak.
Le Nimitz, quant à lui, rentrerait chez lui après son déploiement au Moyen-Orient.
Mais pendant un mois, les deux navires se sont attardés dans le Pacifique occidental, participant à des exercices destinés à perfectionner les forces américaines, sud-coréennes et japonaises.
La Septième flotte n’a maintenant plus qu’un seul porte-avions, l’USS Ronald Reagan, et son groupe d’attaque aéronavale associé.
Cependant, les forces navales supplémentaires dans la péninsule coréenne représentent une menace unique, où l’assaut amphibie constitue l’une des tactiques les plus cruciales pour envahir rapidement la Corée du Nord.
Kim a peut-être exposé un nouveau missile avec le lancement de l’ICBM nord-coréen Hwasong-15, mais il a peut-être aussi révélé qu’il n’est pas insensible à toute intimidation face à un affichage plus complet de la puissance navale américaine.
Bien que la Corée du Nord rejoigne le club fermé des États nucléaires tellement convoité par Kim, son dernier lancement d’un nouveau missile pourrait bien révéler une fissure dans l’armure du chef suprême face à la puissance navale américaine au large de ses côtes nord-coréennes.
Matthew Little
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