La 111e édition du Tour de France s’élance samedi midi sous le soleil de Florence, berceau de la Renaissance, avec Tadej Pogacar comme grand favori pour réaliser un doublé Giro-Tour qu’aucun coureur n’a réussi depuis vingt-six ans.
Premier départ d’Italie, arrivée inédite à Nice en raison des Jeux Olympiques à Paris: c’est une Grande Boucle à nulle autre pareille qui attend le peloton pour trois semaines d’exploits et de souffrance.
Placé au coeur d’un agenda sportif chargé avec l’Euro de foot et la perspective des JO, le Tour intervient aussi dans un contexte politique très particulier avec des élections législatives en France qui pourraient transformer durablement le visage de la France.
« On s’adaptera », a déclaré vendredi son patron, Christian Prudhomme, interrogé sur la crainte face à d’éventuels débordements à l’issue du second tour le 7 juillet, alors que l’extrême droite était largement en tête dans les derniers sondages.
Le peloton sera de retour en France mardi
Le peloton sera de retour en France mardi, après trois étapes et demie en Italie qui pourraient déjà causer de sacrés dégâts, tellement les deux premières sont difficiles. A commencer par celle de samedi entre Florence et Rimini où on annonce des températures allant jusqu’à 35 degrés à l’ombre.
Malgré un récent Covid, autre source de préoccupation, Tadej Pogacar pourrait frapper d’entrée un gros coup afin de profiter de l’état de forme incertain de Vingegaard.
Le double vainqueur sortant revient seulement à la compétition après trois mois à panser ses plaies suite à une lourde chute au Tour du Pays Basque.
Pogacar rêve de reprendre sa couronne
Vainqueur en 2020 et 2021, Pogacar rêve de reprendre sa couronne et devenir le huitième coureur à gagner le Giro et le Tour la même année. Le dernier à avoir réussi cet exploit, en 1998, est Marco Pantani, mort il y a vingt ans pile d’une overdose à Rimini, arrivée de la première étape.
« Je suis prêt », a souligné le chef de bande d’UAE qui est à la tête d’une équipe qu’il qualifie lui-même d' »effrayante », tellement elle regorge de coureurs pouvant être leaders dans n’importe quelle autre formation.
Si « Pogi » rayonne, ses rivaux tâtonnent.
Les trois autres « fantastiques », Vingegaard, Primoz Roglic et Remco Evenepoel
Les trois autres « fantastiques », Vingegaard, Primoz Roglic et Remco Evenepoel, ont tous été emportés dans la même chute collective début avril au Tour du Pays basque.
Le plus durement touché à été Vingegaard qui ne sait lui-même pas à quoi s’attendre après douze jours d’hospitalisation en avril pour des fractures et un pneumothorax, et près de trois mois sans courir, « les plus difficiles de ma carrière ».
Roglic, le moins touché, semble le plus prêt et vient de gagner le Dauphiné.
Quant à Evenepoel, victime de fractures à l’omoplate et à la clavicule, il formule des objectifs inhabituellement prudents: « une victoire d’étape et le meilleur classement général possible ».
Outre les quatre cadors, le plateau est très riche avec aussi les présences de Mathieu van der Poel, Wout Van Aert et deux autres anciens vainqueurs, Geraint Thomas et Egan Bernal, dont on suivra la progression avec curiosité, deux ans après le dramatique accident qui a failli lui coûter la vie.
A casting exceptionnel, décor exceptionnel
A casting exceptionnel, décor exceptionnel. Pour un premier départ d’Italie, le Tour aurait difficilement pu trouver un cadre plus enchanteur que la ville des Medicis, Boticelli, Machiavel et Donatello.
Pour son retour en France, le peloton devra gravir le Galibier dès le quatrième jour, avant un premier contre-la-montre vendredi et la redoutée étape des chemins blancs de Troyes dimanche 7 juillet.
La Grande Boucle passera ensuite par les monts du Cantal, où Romain Bardet, pour son dernier Tour, voudra viser la gagne. Puis les Pyrénées avec le vénérable Tourmalet. Avant un final dans les Alpes du Sud, où on montera très haut (cime de la Bonnette à 2.802 m) et un ultime chrono à Nice le dimanche 21 juillet, trente-cinq ans après le légendaire duel Fignon-Lemond sur les Champs-Elysées.
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