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À la Tour de Londres, la survie du royaume dans les mains du « Maître des corbeaux »

août 17, 2024 10:50, Last Updated: août 17, 2024 11:12
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Comme commando dans les Royal Marines, il a œuvré sur les terrains les plus dangereux. Mais la mission de Michael Chandler est désormais bien plus cruciale : « Maître des corbeaux » de la Tour de Londres, il est responsable de la survie du Royaume-Uni.

La légende dit que le roi Charles II, qui régna de 1660 à 1685, fut informé d’une ancienne prophétie énonçant que si les corbeaux quittaient un jour la Tour située au bord de la Tamise, alors celle-ci s’effondrerait et le royaume d’Angleterre avec elle.

Depuis, les membres des Yeomen Warders, le corps des gardes d’apparat chargés de la surveillance du célèbre château médiéval qui abrite notamment les joyaux de la Couronne, s’occupent des volatiles, au moins six selon les règles édictées par Charles II, avec à leur tête le « Maître des corbeaux ».

Depuis mars, Michael « Barney » Chandler, 57 ans, a endossé ce rôle qu’il prend très au sérieux. Vêtu de son uniforme noir et rouge, reconnaissable à son chapeau rond à bord plat, il commande une équipe de quatre hommes chargés de nourrir, soigner et surveiller les corbeaux de la Tour.

« Extrême intelligence »

Cet ancien commando dans les Royal Marines – il a multiplié les missions en Irak, Afghanistan, Arctique… – n’avait aucun intérêt particulier pour les oiseaux avant d’arriver à la Tour de Londres il y a 14 ans. « Ce qui m’a attiré au début c’est la légende je pense, et puis, après, en travaillant avec eux c’est devenu une chose naturelle ». « Je suis tombé amoureux des corbeaux », explique-t-il, louant leur « extrême intelligence ». « Ils ont leur personnalité, comme nous », dit-il.

Sept corbeaux habitent actuellement l’ancienne prison, un de plus que nécessaire pour parer à tout imprévu, explique le Maître. Ce matin, Edgar et Harris n’ont pas l’air pressés de prendre leur petit déjeuner : deux poussins (morts), que leur tend Michael à travers les grilles de leur enclos situé sur la pelouse près d’un mur d’enceinte et où les volatiles passent la nuit.

Leurs compagnons – Poppy, Rex (dernier arrivé et nommé en l’honneur du roi Charles III), Georgie et Jubilee – sont déjà dehors, déambulant au milieu des touristes qui sont trois millions chaque année à visiter l’ancienne prison. Et il y a Branwen, la septième, qui refuse depuis plusieurs années de dormir avec ses camarades, sans s’enfuir pour autant. « Ils sont très casaniers donc même s’ils sont libres dans la journée, ils ne partent pas », explique Michael, ajoutant qu’ils sont aussi bien traités.

Le plus vieux corbeau a vécu 44 ans

Plusieurs de leurs plumes sont toutefois raccourcies sur une aile pour les empêcher de voler trop haut. Ici ils peuvent vivre une vingtaine d’années, contre entre dix et 15 dans la nature. Le plus vieux corbeau a vécu à la Tour pendant 44 ans.

Facétieux et peu farouches, les oiseaux effraient parfois les touristes qui ne s’attendent pas à les voir de si près, posés sur un escalier ou une rambarde. « J’ai vu un corbeau mettre son bec dans un sac et voler du fromage dans le panier repas d’un enfant », s’amuse le « Maître des corbeaux ».

« Ils servent autant Sa Majesté que nous, les gardes du corps (du roi) », avance Michael Chandler, qui assure que le roi « prend régulièrement de leurs nouvelles, comme le faisait la reine » Elizabeth II jusqu’à sa mort en septembre 2022.

Une notion de service que l’ancien soldat ne prend pas à la légère, lui qui avec les autres Yeomen Warders a assuré la protection du cercueil de la reine Elizabeth II à Westminster lors de la veillée funèbre qui a suivi son décès en septembre 2022. « Le moment de ma vie dont je suis le plus fier », se souvient Michael, « mais ne le dites pas à ma femme », glisse ce père de quatre enfants.

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