Le tueur de Brian Thompson, patron du géant américain de l’assurance santé, aurait fui New York

Par Epoch Times avec AFP
7 décembre 2024 12:35 Mis à jour: 7 décembre 2024 12:38

Le tueur présumé du patron du géant de l’assurance santé aux États-Unis a peut-être déjà fui New York, a déclaré vendredi la police, bien que le maire de la mégapole juge la chasse à l’homme « sur la bonne voie ».

« Cette attaque préméditée, planifiée et ciblée » a coûté la vie mercredi à l’aube à Brian Thompson, 50 ans, directeur de l’assureur UnitedHealthcare, abattu par balle, dont une ou plusieurs dans le dos, devant un grand hôtel Hilton en plein centre de Manhattan.

Le Midtown Hilton, le 06 décembre 2024 à New York City. Le PDG de United Healthcare, Brian Thompson, a été abattu. (Michael M. Santiago/Getty Images)

La police de la ville, le NYPD, a publié jeudi deux photos de caméra de vidéosurveillance d’un homme recherché dans le cadre de cet assassinat présumé. Les clichés montrent un homme blanc, jeune et mince, à visage découvert, de face, capuche sur la tête et avec un tour de cou noir. Sur l’un d’eux, il est tout sourire.

Le FBI – la police fédérale – a également émis un avis de recherche, offrant 50.000 dollars pour toute information conduisant à l’arrestation du suspect. Interrogée vendredi par CNN, la cheffe de la police de New York, Jessica Tisch, a dit vouloir que « davantage de monde voie ces images hors de New York ».

L’enquête « sur la bonne voie »

Car, a-t-elle reconnu, ses enquêteurs « ont des raisons de penser » que le suspect a déjà « quitté la mégapole ». Le maire de New York, Eric Adams, ancien capitaine de cette police, a toutefois estimé vendredi matin que l’enquête était « sur la bonne voie » et que le suspect traqué serait bientôt « interpellé ». Ce meurtre d’un grand patron en pleine rue est un fait sans précédent à New York selon M. Adams.

L’homme recherché était arrivé le 24 novembre à New York, venu en bus d’Atlanta, en Géorgie, à 1500 km au sud et a séjourné dans une auberge de jeunesse – comme en atteste la photo où il sourit à une employée – grâce à une fausse pièce d’identité de l’État voisin du New Jersey. Son ADN aurait été retrouvée sur une bouteille d’eau et divers objets retrouvés sur les lieux du crime.

Une colère profonde contre les assurances santé

Depuis la mort violente de M. Thompson, Network Contagion Research Institute, centre de recherche sur le numérique et réseaux sociaux, a recensé « un bond de publications très engagées glorifiant l’événement » voire « appelant à des actes de violence supplémentaires, suscitant des dizaines de millions de vues ».

Sur Facebook, UnitedHealth Group, maison mère de UnitedHealthcare, a bloqué la possibilité de commenter son message de condoléances, après des dizaines de milliers de réactions sous forme d’émojis « rire ». Plus générales, les réseaux sociaux ont été inondés de remarques acerbes voire haineuses. « J’ai soumis une demande de prise en charge pour mes condoléances mais elle a été refusée, trop triste », assène, plein d’ironie, un internaute sur TikTok. « Pensées et prières pour tous les patients à qui l’on a refusé une prise en charge », commente un autre.

Pour des experts, cela témoigne d’une colère profonde aux États-Unis contre les assurances santé, secteur privé très lucratif dans un pays aux inégalités abyssales. La presse spécule ainsi sur une éventuelle vengeance pour un rejet de prise en charge de frais médicaux par l’assureur.

Des douilles gravées des mots « retarder » et « refuser »

Devant l’hôtel, les enquêteurs ont retrouvé des douilles gravées des mots delay (retarder) et deny (refuser), a affirmé le New York Times, ce qui fait référence à des pratiques décriées des assurances santé qui rejettent des demandes de remboursements. Ce phénomène a été décrypté en 2010 dans le livre Delay, Deny, Defend : Why Insurance Companies Don’t Pay Claims and What You Can Do About It, du juriste américain des assurances Jay Feinman.  La veuve de la victime, Paulette Thompson, avait confié dès mercredi à la télévision NBC News que son mari aurait fait l’objet de « menaces de gens. Que sais-je, pour une mauvaise couverture (santé) ? ».

Des images de vidéosurveillance, qui ont fait le tour des États-Unis, montrent M. Thompson marchant mercredi à 6h45 vers l’hôtel Hilton où devait se tenir une conférence d’investisseurs, lorsqu’un homme masqué, arme au poing et tout de noir vêtu, lui tire dans le dos.

Le dirigeant s’écroule et meurt à l’hôpital 30 minutes plus tard, tandis que son meurtrier présumé s’est enfui à vélo électrique. Brian Thompson faisait partie de UnitedHealth Group depuis 20 ans et dirigeait sa branche santé depuis 2021. Elle assure 51 millions de personnes et travaille avec des programmes gouvernementaux tels que Medicare, le système d’assurance santé des séniors.

UnitedHealth Group, l’un des assureurs les plus importants de la planète, compte 440.000 employés et réalise 371 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel.

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