Après les All Blacks, l’Uruguay était un adversaire bien plus modeste. Mais le XV de France, largement remanié, a montré de nombreuses lacunes dans le jeu et dans l’esprit en battant laborieusement (27-12) les Sud-Américains pour la deuxième journée de son Mondial, jeudi à Lille, où la qualité de l’organisation a rassuré après les couacs du week-end dernier.
Sur le papier, les Bleus, parmi les grands favoris de la compétition, n’avaient pas grand-chose à craindre des Uruguayens : en cinq participations à une Coupe du monde, la 17e nation mondiale n’avait remporté que trois matches. Mais les « Teros » ont crânement joué leurs chances face à des Bleus indisciplinés et brouillons.
Mais, tandis que la rencontre a été précédée d’une minute de silence en hommage aux milliers de victimes du séisme au Maroc et des inondations en Libye, l’enjeu était également extra-sportif.
Le Président français Emmanuel Macron, qui a assisté à la rencontre avec son homologue uruguayen, Luis Lacalle Pou, avait demandé en conseil des ministres « de dire les dysfonctionnements ». « Il était très attentif, désireux que les choses se passent maintenant nickel chrome », a ajouté une source gouvernementale à l’AFP avant le match.
Samedi à Marseille, plusieurs milliers de fans anglais avaient raté les premières minutes du match contre l’Argentine, coincés à l’extérieur du Vélodrome, tandis que le même jour à Bordeaux, des problèmes de transports ont privé des supporters irlandais du coup d’envoi. À Lille, les bars à proximité du stade Pierre-Mauroy ont fermés de 20h00 à 21h30 pour « éviter les attroupements » et « des files d’attente trop longues » et préserver « l’ordre public », selon la préfecture du Nord.
L’ambiance au stade est restée très bon enfant et la préfecture n’a fait état d’aucun problème avant ou après le match, même si un spectateur a réussi à entrer sur le terrain après le coup de sifflet final, avant d’être rapidement bloqué.
Les Français ne voulaient pas prendre cette deuxième rencontre à la légère, même si douze nouveaux joueurs avaient été titularisés par Fabien Galthié par rapport au XV lancé contre les All Blacks en ouverture du tournoi, vendredi dernier (victoire 27-13). Le principal changement est intervenu en troisième ligne, où Anthony Jelonch a réussi son incroyable pari : victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche le 26 février, opéré début mars, le Toulousain est déjà de retour, six mois plus tard. Avec les galons de capitaine qui plus est. Il a joué 50 minutes, avant d’être remplacé. « Les premiers contacts, il n’y a eu un peu d’appréhension mais j’ai été vite remis dans le bain et maintenant je me sens libéré », a dit le troisième ligne après la rencontre.
Un défaut de « maîtrise collective »
Fabien Galthié, qui doit gérer les états de forme de ses stars, l’enchaînement des matches (trois en 14 jours en septembre) et les blessés, a regretté un défaut de « maîtrise collective ». « On n’a pas su concrétiser, on a fait pas mal de petites erreurs » alors que « l’équipe d’Uruguay a fait corps, n’avait rien à perdre », a estimé le sélectionneur après le match. « On appelle ça des matches pièges parfois et c’en était un… ».
Car si les quarts de finale semblent promis aux Bleus dans un groupe A que complètent l’Italie et la Namibie, le chemin des demies passera par un des cadors du groupe B, où s’affrontent les champions du monde sud-africains, les n°1 mondiaux irlandais et les coupeurs de tête écossais – l’équipe qui a le plus battu le XV de France depuis l’arrivée de Galthié.
« On a joué d’égal à égal avec la France »
Les Uruguayens, qui disputaient jeudi leur premier match dans le tournoi, ne se présentaient pas en victimes expiatoires, et ont même été cueillis à froid les bleus avec un essai dès la 6e minute. « Los Teros », du nom d’un oiseau sud-américain au comportement agressif, ont emballé le match le couteau entre les dents. « Depuis quelques temps, l’Uruguay essaye davantage d’imposer son jeu » avec l’objectif de « proposer des choses, autant en défense qu’en attaque, et ne pas subir », assurait avant le match l’ailier Nicolas Freitas, auteur de cet essai surprise et qui évolue à Vannes (Pro D2).
Le sélectionneur Esteban Meneses s’est félicité d’un « bilan positif ». « On a joué d’égal à égal avec la France. On s’est préparé très durement, et aujourd’hui, même s’il y a beaucoup de choses à améliorer, et qu’on doit continuer à progresser, notre chemin est tracé, et on doit poursuivre sur notre élan. » Avec quelques professionnels et une majorité de joueurs qui évoluent à Penarol, club de Montevideo, l’Uruguay s’est fixé un objectif : remporter deux matches lors de cette Coupe du monde.
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