Au cours des récentes réunions du parlement du régime chinois et de son principal organe consultatif, le Premier ministre Li Keqiang a insisté sur le nouveau statut accordé à Xi Jinping, dirigeant suprême chinois. Dans son allocution devant le parlement, Li a, à maintes reprises, souligné la nécessité de « suivre la direction du Parti avec le camarade Xi Jinping comme son centre » (Ndt : le terme chinois Xin signifie à la fois centre, cœur ou esprit).
Xi Jinping, qui a acquis le statut du « leader central » du Parti en octobre dernier, aurait voulu renforcer son pouvoir lors des récents conclaves politiques, alors qu’il fait face à deux problèmes urgents auquel le régime chinois est confronté.
Le premier problème est le ralentissement de l’économie chinoise après une décennie de croissance à deux chiffres. Le capital est également en train de quitter rapidement la Chine, en partie à cause du fait que les fonctionnaires chinois transfèrent à l’étranger l’argent qu’ils ont amassé, avant que la police anti-corruption ne frappe à leur porte.
Depuis longtemps, pour le Parti communiste chinois (PCC) c’était une question de prestige de pouvoir maintenir l’économie en plein essor et de garder satisfaite la classe moyenne du pays. Pour Xi Jinping, gérer le ralentissement de l’économie chinoise est donc une question de survie politique : en cas de réduction des revenus et de baisse du niveau de vie, la classe moyenne pourrait ne plus fermer les yeux sur la répression par le PCC des dissidents, des minorités ethniques et des croyants.
Le deuxième problème concerne le pouvoir politique. Depuis son entrée en fonction, Xi Jinping réduisait petit à petit le pouvoir de la faction politique dirigée par Jiang Zemin, l’ancien « leader central » du Parti, qui avait régné sur la Chine pendant plus de deux décennies.
Malgré le fait que Xi Jinping a mis hors jeu de nombreux partisans de Jiang par le biais de sa campagne anti-corruption, Jiang garde toujours des alliés aux échelons supérieurs du régime qui cherchent à saper la politique de Xi Jinping par différents moyens. Jiang Zemin, ce parrain du Parti, ainsi que son éminence grise, Zeng Qinghong, n’ont toujours pas été arrêtés.
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L’autorité de Xi Jinping est également menacée par des cadres du Parti non liés à Jiang. Les élites du PCC qui présumaient que la campagne anti-corruption de Xi Jinping ne viserait que Jiang Zemin, ont été choquées lorsque Xi Jinping a ouvert une enquête sur Xiao Jianhua, un homme d’affaires chinois utilisé par les hauts fonctionnaires pour blanchir leur argent sale. Epoch Times a appris que certains cadres de haut rang, mécontents de la rigueur des enquêtes anti-corruption, ont commencé à résister passivement à la politique de Xi Jinping en se relâchant dans leur travail ou en partant en retraite anticipée.
Si Xi Jinping essaye d’introduire des réformes plus importantes et une plus grande libéralisation en Chine, ses efforts d’acquérir plus de pouvoir pourraient être compris dans le contexte du développement historique.
Par contre, tourner le dos aux réformes ou ramener la Chine dans son passé communiste macabre, ne fera qu’accélérer la disparition du PCC et de la dernière puissance communiste mondiale.
Version anglaise : Core Leader’, Core Challenges
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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