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« Leader central » : comment le nouveau titre de Xi Jinping pourrait « secouer » le régime

novembre 1, 2016 14:58, Last Updated: décembre 20, 2016 13:34
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Sur le papier, Xi Jinping, chef du Parti communiste chinois, n’a pas besoin d’affirmer son statut de leader suprême de la Chine.

Le Premier secrétaire est en effet à la tête de plusieurs commissions-clés du Parti qui peuvent avoir plus d’importance que l’État lui-même ; il est de plus le commandant en chef d’une armée qui lui est maintenant fidèle. Après avoir évincés les cadres rebelles lors de sa campagne anti-corruption, il est actuellement en train de placer ses propres fidèles à renfort de publicité et de promotion.

Toutefois, Xi Jinping avait aussi besoin d’être nommé « leader central » au cours de la récente réunion du Parti communiste à Pékin, appelé le 6e Plénum. En février dernier, Epoch Times avait déjà pu prévoir que Xi Jinping allait consolider son pouvoir lors de ce Plénum.

Ce titre a un statut presque sacré au sein d’un Parti communiste athée. On peut être un chef sans être « leader central », mais, en théorie, un tel titre signifie que la personne nommée n’a plus besoin de rendre de comptes à qui que se soit.

Il n’est pas encore clair quels changements cela pourrait amener en Chine, mais il est probable que Xi Jinping va utiliser son pouvoir nouvellement acquis pour se débarrasser de l’ancien chef du Parti Jiang Zemin. Ce dernier était à l’origine de deux décennies de corruption endémique et d’une violente campagne politique contre 100 millions de pratiquants de la méthode spirituel du Falun Gong. Compte tenu des multiples crises auxquelles le Parti communiste chinois (PCC) doit actuellement faire face, Xi pourrait également profiter de son nouveau titre pour rester au pouvoir après son actuel mandat et même introduire des réformes institutionnelles qui changeraient durablement l’image de la politique chinoise.

La signification de « leader central »

Le titre « central » ou « hexin » en chinois a été introduit par Deng Xiaoping, successeur de Mao, à l’origine de la modernisation économique de la Chine. Deng a conféré le statut « central » à titre posthume à Mao Zedong et, plus tard, le même titre a été hérité par son successeur, Jiang Zemin.

Toutefois, Jiang n’a jamais transmis ce titre à son successeur Hu Jintao, « seulement » chargé de « direction collective » ; une manière qui permettait à Jiang Zemin de rester effectivement en charge par l’intermédiaire de ses fidèles lieutenants.

Cependant, Xi Jinping semble avoir acquis suffisamment de pouvoir pour porter la couronne lui-même. Des signes de la consolidation de son pouvoir se manifestaient déjà en janvier 2016, mais ce n’est que récemment que cela est devenu officiel. Le pouvoir de Xi Jinping sera encore renforcé l’année prochaine, lorsque tous les hauts dirigeants, à part lui-même et son premier ministre, Li Keqiang, seront obligés à partir à la retraite.

Depuis son arrivé au pouvoir, Xi Jinping a donné des signes indirects que la campagne lancée par Jiang Zemin – la persécution du Falun Gong – n’était plus favorisée, alors que la culture de corruption entretenue par l’ancien Premier secrétaire arrivait à sa fin.

Comme Xi Jinping met l’accent sur la nécessité pour les plus hauts dirigeants de rendre compte de leurs actions, Jiang Zemin et ses associés peuvent être pris au piège par les énormes montants des richesses de l’Etat qu’ils ont volé. « Les fonctionnaires corrompus ne font pas toujours partie de la clique de Jiang Zemin », a expliqué Li Tianxiao, un commentateur politique indépendant, « mais les fonctionnaires largement corrompus en font généralement ».

Les enquêteurs anti-corruption rapportent qu’ils avaient parfois besoin de plusieurs jours et de plusieurs camions pour confisquer le butin des fonctionnaires liés à Jiang Zemin. En tant que nouveau centre de pouvoir du Parti, Xi Jinping peut maintenant avoir suffisamment de pouvoir politique et de légitimité pour porter le coup fatal à Jiang sous forme de poursuite en justice et condamnation.

Fin de partie

Cependant, la concentration du pouvoir de Xi Jinping semble s’accompagner de certains risques. Par exemple, ce nouveau titre inclut le danger qu’il pourrait être accusé de tous les maux de la Chine, y compris du ralentissement économique et des problèmes sociaux de longue date. Cependant, s’il veut réformer le système gouvernemental de la Chine, ce pouvoir immense est une condition préalable.

Au cours de cette année, des indications du changement systémique ont déjà pu être observées. En août, Xi Jinping a annoncé une réorganisation de la Ligue de la jeunesse communiste, structurée d’une manière similaire à la hiérarchie du PCC.

Lors des interviews accordées aux médias étrangers, les théoriciens du Parti ont également mentionné que le régime étudie le « modèle d’administration de Singapour ». Un ancien membre du groupe d’experts de Hu Jintao a abordé le sujet tabou des réformes démocratiques de Mikhaïl Gorbatchev dans un magazine financier chinois réputé.

Xi Jinping semble même être prêt à faire du tort à la réputation du Parti. Un signe pourrait l’affirmer: CCTV, télévision appartenant à l‘État, au Parti, a récemment diffusé une série de confessions des fonctionnaires de haut rang, en mettant l’accent sur leur train de vie luxueux et la richesse mal acquise.

Étant donné qu’il n’y a pas encore d’allusions concernant son successeur, il est possible que Xi Jinping puisse préparer une réforme institutionnelle centrée sur lui–même. « Xi se prépare à donner un coup de couteau au régime … et [à jouer] un jeu d’échecs plus important », a précisé Li Tianxiao.

Si, selon les normes de successions, Xi Jinping n’a toujours pas d’héritier à la même période de l’année prochaine, il sera évident que ses ambitions de leadership dépassent le standard de deux termes de cinq ans prévu pour le chef du Parti. À ce moment-là, face à un Parti communiste discrédité et une population en colère, Xi Jinping pourrait trouver que la meilleure solution serait une réforme institutionnelle majeure, et pourrait être tenté de se voir lui-même élu premier président d’une Chine post-communiste.

 

Version anglaise : As ‘Core’ Leader, China’s Xi Jinping Can Shake Up Regime

 

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