Les principaux acteurs de l’éolien connaissent de grandes difficultés. Le leader mondial, le danois Orsted, a perdu 25% de sa valeur en bourse mercredi 1er novembre en une seule matinée. Le repli de son action est de 55% dans la dernière année. Du côté du numéro deux mondial, l’allemand Siemens Energy a perdu 33% en juin 2023 et tout récemment encore 25% de capitalisation boursière.
« La filière éolienne danoise, la filière éolienne américaine, la filière éolienne occidentale connaît un crack boursier sans précédent », affirme au micro de Sud Radio Fabien Bouglé, expert en politique énergétique et auteur de Guerre de l’énergie : au cœur du nouveau conflit mondial. »
L’expert a fait des calculs. Depuis 2020, les quatre principaux fabricants européens et américains d’éoliennes ont connu ensemble 15 milliards de perte. « Le Titanic éolien coule sous nos yeux », en conclut Fabien Bouglé.
La chute d’Orsted, numéro un mondial
Orsted avait prévenu que l’entreprise connaissait des difficultés. Dans la nuit précédent le 1er novembre, elle a annoncé qu’elle abandonnait deux énormes projets de fermes éoliennes offshore, Ocean Wind 1 et Ocean Wind 2, dans le nord-est des États-Unis. Dès la matinée, le titre perdait déjà un cinquième de sa valeur en bourse. À la clôture de la séance, Orsted avait perdu 25% de sa valeur, précise Boursorama.
Les actions du numéro un de l’éolien offshore ont atteint leur plus bas niveau depuis 6 ans, indique Les Échos. Le repli de l’action est de 55% sur un an.
Alors que l’entreprise avait prévu perdre deux milliards de dollars à cause des projets Ocean Wind 1 et 2, elle est revenue sur ses prévisions. C’est finalement une perte deux fois plus importante qui a été annoncée, soit quatre milliards de dollars (3,7 milliards d’euros), explique Philippe Escande, éditorialiste économique au Monde, interrogé par David Jacquot de Boursorama.
Le cours de l’action de la star de l’éolien a ainsi été divisé par six depuis janvier 2021.
L’hécatombe chez Siemens Energy
La situation est tout aussi catastrophique pour le numéro deux mondial, Siemens Energy. Alors que l’Allemagne était le pays pilote en matière d’énergies renouvelables, la filière éolienne allemande s’effondre à la bourse, avec une perte de 80% de capitalisation boursière.
« Siemens Energy qui est le premier fabricant d’éoliennes en Allemagne va provisionner 4,5 milliards d’euros de perte », indique Fabien Bouglé. « Siemens Energy a perdu 11 milliards entre deux baisses importantes : 33% en juin 2023 et tout récemment 25%. C’est l’hécatombe. »
Un paradoxe ou un marché artificiel ?
Comment se fait-il que les leaders mondiaux de l’éolien connaissent autant de difficultés alors que le secteur a été subventionné par les gouvernements, en particulier le gouvernement américain qui a fait de son pays une sorte d’eldorado de l’éolien ?
Pour Philippe Escande, il s’agit d’un paradoxe qui ne concerne pas que les États-Unis, mais qui est « encore plus fort aux États-Unis parce qu’on a un président américain, Joe Biden, qui a fait de la transition énergétique une priorité, qui déploie des sommes colossales en terme d’argent public pour aider, pour subventionner ces entreprises ».
L’éditorialiste du Monde parle de restrictions budgétaires partout et d’une équation économique de plus en plus difficile. « On s’aperçoit que ça coutera plus cher et que l’électricité issue de l’éolien ce ne sera pas une électricité gratuite, loin de là », explique Philippe Escande.
Pour Fabien Bouglé, le problème provient justement des subventions qui ont été données au secteur de l’éolien. Rien qu’en Allemagne, on parle de 520 milliards d’euros. « C’est un marché artificiel. Le marché de l’exploitation des éoliennes ne nait que parce que les états occidentaux ont mis des subventions dans ces éoliennes, des subventions énormes », affirme l’expert en politique énergétique.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.