En Savoie, un duel atypique oppose une ex-députée macroniste, soutenue maintenant par les LR-RN, avec la députée sortante d’Ensemble pour la République.
Elle représente peut-être le mieux ce glissement du centre vers la droite nationaliste. Typhanie Degois n’a que 31 ans, mais déjà un historique politique conséquent.
Cette jeune femme au visage serein et encore juvénile a commencé sa carrière au sein de l’UDI avant de rejoindre Les Jeunes avec Macron en 2015. En 2017, elle est élue députée de La République En Marche dans la première circonscription de la Savoie, et devient, à 25 ans, la plus jeune députée de la XVe législature de la Cinquième République, après Ludovic Pajot (RN), élu dans le Pas-de-Calais.
Mais, les cinq années de mandat conduisent la jeune femme, plusieurs fois, à ne pas soutenir les décisions d’Emmanuel Macron, notamment lors des confinements de la crise du Covid.
« J’ai toujours défendu une ligne de droite au sein de la majorité, confie-t-elle au JDD. Tant bien que mal puisque c’est la raison pour laquelle je ne me suis pas représentée en 2022. Aujourd’hui, nous avons une opportunité historique de constituer une majorité de droite à l’Assemblée nationale. »
Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par le président de la République, Typhanie Degois se présente à nouveau mais sous la bannière de la « grande coalition de la droite » des LR d’Éric Ciotti et du RN.
Pour ces législatives historiques, la jeune recrue des LR-RN s’oppose à Marina Ferrari, députée sortante d’Ensemble pour la République et ex-secrétaire d’État au Numérique. Le 30 juin, Typhanie Degois a devancé de peu Marina Ferrari, avec 36,2 % des voix, contre 35,2 % pour Marina Ferrari. Si 22,9 % des suffrages ont été remportés par la candidate du Nouveau Front populaire Christel Granata, celle-ci s’est tout de suite désistée, en appelant à « battre l’extrême droite ».
« Ça fait plusieurs mois qu’il n’y a plus de député sur notre territoire »
Sur la télévision locale 8 Mont-Blanc, les deux candidates se sont expliquées, Typhanie Degois déclarant ainsi : « J’ai été confrontée à l’inertie des institutions, à une communication à outrance. J’ai combattu de l’intérieur cette majorité qui pour moi, aujourd’hui, représente l’immobilisme et le laxisme… », auquel quoi Mme Ferrari a rappelé : « Vous parlez d’un bilan que vous avez défendu dans la majorité. Vous vous départissez de la majorité en disant que nous n’avons rien fait. Finalement, ce bilan, aujourd’hui, c’est le vôtre. »
La jeune cheffe d’entreprise a poursuivi, comparant la nomination en février 2024 de Mme Ferrari au poste de secrétaire d’État chargée du Numérique à un abandon de son poste de députée : « Aujourd’hui, la situation de la France est catastrophique. Ça fait plusieurs mois qu’il n’y a plus de député sur notre territoire puisque vous avez préféré une nouvelle fois une aventure personnelle ».
La candidate LR-RN a estimé que voter pour la candidate de la majorité présidentielle constituerait « un vote inutile », ajoutant, « vous allez être la roue de secours de l’extrême-gauche demain ».
Et de conclure : « On a une chance historique d’avoir une grande coalition de la droite pour redresser la France, remettre de l’ordre dans les comptes publics, remettre de l’ordre dans la rue, retrouver notre souveraineté, défendre notre pouvoir d’achat ».
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