La Turquie s’en est prise samedi à la réaction « arrogante » de Berlin, qui a apporté une réponse cinglante à l’appel du président turc Recep Tayyip Erdogan aux Turcs d’Allemagne de ne voter pour aucun des deux partis de la coalition d’Angela Merkel aux législatives.
« Un acte d’ingérence »
Vendredi, M. Erdogan a enjoint aux Turcs qui disposent également de la nationalité allemande de « donner une leçon » aux partis chrétien-démocrate (CDU), social-démocrate (SPD) et aux Verts, « irrespectueux envers la Turquie », lors des élections du 24 septembre.
« Nous ne tolérons aucun type d’ingérence », lui a alors rétorqué la chancelière Angela Merkel, citée par son porte-parole, Steffen Seibert. « Nous attendons des gouvernements étrangers qu’ils ne s’immiscent pas dans nos affaires intérieures », avait auparavant écrit ce porte-parole sur Twitter. Le ministre des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, issu du SPD, y a vu « un acte d’ingérence exceptionnel dans la souveraineté de notre pays ». De son côté, le candidat social-démocrate à la chancellerie, Martin Schulz, a estimé que M. Erdogan, qui multiplie les saillies contre les dirigeants allemands, avait « perdu toute mesure ».
L’Allemagne accusée de soutenir le PKK
Mais samedi, Bekir Bozdag, vice-Premier ministre turc et porte-parole du gouvernement, a vigoureusement défendu la position du chef de l’Etat, affirmant que ses déclarations n’étaient destinées qu’aux électeurs d’origine turque vivant en Allemagne. « Cela a été dit très ouvertement et clairement. Mais voyez ces réactions dénuées de respect et très arrogantes qui franchissent les limites de la décence », a-t-il dit dans une déclaration à la télévision. « Je veux condamner ces réactions et le langage irrespectueux qui a été utilisé », a-t-il ajouté.
M. Bozdag a également accusé l’Allemagne d’ingérence lors du référendum du 16 avril dernier sur l’extension des pouvoirs du chef de l’Etat turc, que ce dernier n’a remporté qu’à une très courte majorité. « L’attitude du gouvernement allemand a été très claire », car il a, selon lui, soutenu le « non ». Il a enfin réitéré les accusations qu’Ankara porte contre Berlin selon lesquelles l’Allemagne tolère la présence sur son sol de putschistes impliqués dans le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016 et de séparatistes kurdes du PKK, classée organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. « L’Allemagne soutient le PKK », a dit M. Bozdag. « Le PKK est un groupe terroriste mais l’Allemagne lui offre assez clairement une protection ».
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