POLITIQUE

Législatives : Kylian Mbappé se dit « contre les extrêmes » et « les idées qui divisent »

juin 17, 2024 9:08, Last Updated: juin 17, 2024 9:09
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La course contre la montre pour déposer sa candidature s’est achevée dimanche après-midi pour les postulants aux législatives dans les 577 circonscriptions, au terme d’une folle semaine de tractations, d’alliances et de dissidences qui ont bouleversé le paysage politique.

Preuve de leur importance, ces élections, qui pourraient porter le RN au pouvoir, secouent jusqu’à l’Euro de football en Allemagne. Le capitaine de l’équipe de France Kylian Mbappé s’est dit « contre les extrêmes, les idées qui divisent ». La veille, son coéquipier Marcus Thuram avait estimé qu’il fallait « se battre pour que le RN ne passe pas ».

Les candidats avaient jusqu’à 18 heures pour se rendre en préfecture et s’inscrire en vue du premier tour du 30 juin. Le deuxième se tiendra le 7 juillet.

Des dissensions à gauche comme à droite

Une semaine après le séisme de la dissolution, un autre bouleversement s’est produit pour les LR, avec l’annonce d’Éric Ciotti de s’allier au RN.

À gauche, la candidature du député LFI Adrien Quatennens a suscité la polémique, en raison de sa condamnation pour violences conjugales en 2022. M. Quatennens a préféré se retirer, il ne souhaite pas que sa candidature, qui avait créé la colère dans les rangs socialistes et écologistes, « soit utilisée » contre la nouvelle union de la gauche.

Mais certains postulants retenus par La France insoumise, comme l’antifa Raphaël Arnault, fiché « S », dans la première circonscription du Vaucluse, suscitent de vives critiques.

Autre sujet de tension, le mouvement de la gauche radicale a refusé d’investir plusieurs figures historiques critiques de la ligne de Jean-Luc Mélenchon, comme Danielle Simonnet, Raquel Garrido et Alexis Corbière, déclenchant la réprobation des socialistes et écologistes.

Le Nouveau Front populaire, qui rassemble de l’anticapitaliste Philippe Poutou à l’ex-président François Hollande, sera t-il capable de résister à l’hétérogénéité de ses composantes ?

Jean-Luc Mélenchon a joué l’apaisement dimanche, notamment sur une candidature à Matignon dont beaucoup ne veulent pas. « Si vous pensez que je ne dois pas être Premier ministre, je ne le serai pas. Je ne serai jamais le problème », a-t-il déclaré sur France 3.

François Hollande, candidat

Au lendemain de la candidature surprise de l’ex-président François Hollande en Corrèze sous la bannière du Nouveau Front populaire, l’ancien Premier ministre Lionel Jospin (1997 à 2002) a, lui, aussi défendu la nouvelle union, seule « digue », selon lui, capable de contenir le parti nationaliste.

Il a dénoncé dans Le Monde « l’arrogance » et la « légèreté » d’Emmanuel Macron dans son choix de dissoudre l’Assemblée, l’ex-président Nicolas Sarkozy estimant que le chef de l’État a pris « un risque majeur pour le pays (qui) peut le plonger dans un chaos ».

Sonnée par la dissolution et distancée dans les sondages, la majorité est menacée d’arriver en troisième position dans nombre de circonscriptions derrière le RN et la gauche. Pour éviter cela, elle a décidé de ne pas présenter de candidat dans une vingtaine de circonscriptions détenues par des élus de droite, de gauche ou du groupe indépendant Liot, jugés constructifs, a appris l’AFP de sources concordantes.

Le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé samedi les premières mesures du programme du camp présidentiel très ciblées sur le pouvoir d’achat, promettant notamment, en cas de victoire, une baisse des factures d’électricité de 15% « dès l’hiver prochain » et une hausse du montant de la prime dite « Macron », versée par les entreprises à leurs salariés.

Une fronde anti-Ciotti à droite

À droite, Les Républicains continuent de se déchirer après le choix solitaire de leur président Éric Ciotti de s’allier avec le Rassemblement national. Si le patron très contesté n’a pas été suivi par les cadres de son parti – à l’exception d’une députée et du président du mouvement des Jeunes républicains – il a indiqué avoir 62 candidats « du rassemblement des droites » soutenus par le RN.

La branche LR anti-Ciotti, qui tente de maintenir sa voix, a de son côté investi « près de 400 candidats », dont Virgile Vanier dans les Alpes-Maritimes contre Éric Ciotti.

Nicolas Sarkozy a dénoncé l’alliance nouée avec le RN, une erreur stratégique à ses yeux, car LR risque de devenir un simple « supplétif » du parti nationaliste.

Éric Zemmour, en dépit de son hostilité au RN, a annoncé que Reconquête ne présentera pas de candidat dans près de la moitié des circonscriptions pour favoriser « les artisans de l’union nationale » comme Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche, un Français sur trois souhaite une victoire du RN, un sur quatre de l’alliance de gauche et un sur cinq de Renaissance.

Si le Rassemblement national arrive au pouvoir, Marine Le Pen, dont la soeur Marie-Caroline a fait acte de candidature dans la Sarthe, a déclaré qu’elle ne demanderait pas la démission du président Macron.

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