Législatives : après les désistements pour un « front républicain », le NFP et la majorité sortante tentent de convaincre les électeurs

Par Epoch Times avec AFP
3 juillet 2024 14:45 Mis à jour: 3 juillet 2024 14:50

Après la fin du feuilleton des désistements, le Nouveau Front populaire et la majorité sortante s’efforcent désormais de convaincre leurs électeurs d’appliquer ce « front républicain » dans les urnes dimanche pour empêcher une majorité absolue RN et envisager une coalition sur laquelle chacun reste prudent.

À la clôture du dépôt des candidatures mardi, la gauche avait retiré plus de 130 candidats et le camp présidentiel plus de 80 dans les circonscriptions où le RN a une chance sérieuse de l’emporter. Cette démarche a drastiquement fait chuter le nombre de triangulaires : environ une centaine, contre 311 possibles à la sortie des urnes dimanche dernier.

Les électeurs vont-ils suivre la consigne de faire barrage au Rassemblement national ?

Mais la proportion d’électeurs suivant ces consignes de désistement, de moins en moins forte à chaque élection, sera l’élément clé du second tour. « Cela ne fait pas plaisir évidemment à beaucoup de Français de devoir faire barrage au Rassemblement national en utilisant un autre bulletin qu’ils n’auraient pas voulu. Je considère que c’est notre responsabilité que de le faire », a plaidé Gabriel Attal sur France Inter.

« Il y a un bloc en situation d’avoir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, c’est l’extrême droite. Ni LFI, ni le Nouveau Front populaire, ni nos candidats ne sont en capacité de former seuls une majorité absolue », a-t-il martelé.

Édouard Philippe a ainsi indiqué sur TF1 qu’il voterait « pour un candidat communiste ». Parce que « je préfère un élu avec qui je travaille dans l’intérêt du Havre, même avec des différences, et qui me paraît relever d’une exigence démocratique que je partage », a-t-il expliqué.

Une « coalition Macron-Mélenchon pour paralyser le pays »

« Édouard Philippe appelle à voter communiste. Jean-Luc Mélenchon appelle à voter Gérald Darmanin. La classe politique donne d’elle-même une image de plus en plus grotesque », a réagi sur X Marine Le Pen, quand Jordan Bardella a dénoncé auprès du Figaro une « coalition Macron-Mélenchon pour paralyser le pays ».

Si le leader de 28 ans a déjà fait savoir qu’il refuserait le poste de Premier ministre faute de majorité absolue, Marine Le Pen a expliqué que si le RN s’approchait de cette barre de 289 députés, avec « par exemple 270 » élus, son parti chercherait à attirer « des députés par exemple divers droite, divers gauche, LR » pour tenter de réunir les conditions d’un gouvernement.

Si au contraire le RN ne pouvait gouverner, les macronistes, une partie de la gauche sans LFI et certains LR pourraient essayer de former une « grande coalition », courante dans les pays européens mais étrangère aux traditions françaises.

Mais ce scénario est encore loin de faire l’unanimité, d’autant plus que l’absence de LFI empêcherait d’avoir une majorité absolue. « Je ne vais pas imposer aux Français une coalition qu’ils n’ont pas choisie », a ainsi dit Gabriel Attal qui veut avancer « étape par étape.

À gauche, si la patronne des Écologistes Marine Tondelier n’a pas fermé la porte à ce scénario, elle a exclu un nouveau « Premier ministre macroniste ». Et la députée Sandrine Rousseau juge qu’une telle coalition serait « trahir » les électeurs même si elle pourrait accepter un « gouvernement technique ». « Je ne vois pas très bien comment ceux qui sont arrivés en 3e position pensent qu’ils vont pouvoir réunir une coalition. Je doute que la majorité ait envie d’appliquer notre programme », a jugé Éric Coquerel (LFI) sur Public Sénat.

En tout état de cause, « cela supposera au lendemain du scrutin des consultations, du travail », a souligné sur franceinfo l’ancien Président socialiste François Hollande pour qui « tout ce qui est proposé avant un scrutin est une forme de combinaison ».

Seul point d’accord à ce stade, ce ne sera pas Emmanuel Macron à la manœuvre. « Soit le pouvoir sera entre les mains d’un gouvernement d’extrême droite, soit le pouvoir sera au Parlement », a résumé Gabriel Attal. Mercredi soir, Gabriel Attal, Jordan Bardella et Marine Tondelier s’exprimeront tour à tour sur BFMTV, qui a dû acter « l’impossibilité de monter un débat », le RN demandant en vain que le Nouveau Front populaire soit représenté par Jean-Luc Mélenchon.

« En réalité, Bardella a peur de Tondelier, qui habite et milite à Hénin-Beaumont et ne connaît que trop bien les méthodes du RN », ont dénoncé les écologistes dans un communiqué.

Et selon un participant à ce Conseil des ministres, le président a aussi exhorté à ne « surtout pas » écouter « les sondages qui disent que le RN ne peut pas avoir la majorité absolue. Il faut rester mobilisé, rien n’est joué nulle part ».

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