Si jusque-là, les gérants de petites entreprises boudaient le Rassemblement national (RN), ce n’est plus le cas aujourd’hui. Beaucoup espèrent même qu’avec ce parti, de nombreux problèmes se règleront.
Selon de nombreux sondages, le parti de Jordan Bardella se classe en tête des intentions de vote aux prochaines élections législatives. Dans les milieux économiques notamment, de plus en plus de petits chefs d’entreprises sont séduits par les idées du RN, notamment sur les questions de réglementations et d’insécurité.
En raison des crises successives
En raison des crises successives qu’a connu la France, le parti à la flamme progresse. Depuis la crise des Gilets jaunes en passant par les violentes émeutes qui ont secoué l’Hexagone l’été dernier, sans oublier les manifestations contre la réforme des retraites, les artisans, commerçants et indépendants ont le sentiment de subir davantage que les autres.
En effet, ceux-ci ont dû essuyer de nombreuses casses, certains d’entre eux ayant vu les devantures de leurs magasins vandalisées, voire l’intérieur de ceux-ci saccagés et même parfois pillés. Ayant été contraints de fermer boutique durant une période plus ou moins longue pour effectuer les réparations, cela leur a occasionné un manque à gagner.
« Il y a un ras-le-bol généralisé chez les petits patrons, qui ont le sentiment de ne plus pouvoir travailler sereinement », explique auprès de BFMTV un responsable patronal. Michel Picon, le président de l’U2P qui représente ces petites entreprises, a expliqué ce jeudi sur RTL que « les chefs d’entreprise n’échappent pas à la perception d’une société anxiogène qui leur fait peur ». Dans un tel contexte, les discours de Jordan Bardella promettant de remettre de l’ordre leur parle plus que jamais, d’autant plus que, toujours selon le président de l’U2P, ces petits patrons considèrent « que les gouvernements successifs ont failli sur les questions d’ordre et d’autorité ».
Le poids des normes imposées par l’État
À cela s’ajoute « l’empilement des normes et des réglementations », qui est « vingt fois plus violent pour les petites entreprises que pour les grosses », pointe encore un responsable patronal auprès de la chaîne d’information en continue. Sans oublier les promesses de simplification au niveau administratif, qui n’ont pas été tenues.
De plus, ces petits patrons ont l’impression que le gouvernement ne se soucie pas d’eux mais davantage des grands groupes ou des start-ups. Dans un document faisant état de ses 21 priorités pour les législatives, l’U2P dénonce des règles qui « favorisent injustement les grandes entreprises en se basant principalement sur le nombre de salariés plutôt que sur le nombre d’entreprises adhérentes ».
Pour couronner le tout se greffe le manque de logements et beaucoup reprochent au gouvernement de ne pas prendre ce point au sérieux, alors qu’il réglerait le problème de pénurie de main d’œuvre.
« L’impression qu’ils sont tout seuls à travailler beaucoup »
Michel Picon souligne encore que ces petits patrons « vivent le même quotidien que les Français » et « n’échappent pas à la tentation de voir autre chose par rapport à ce qu’ils ont connu », pointant par ailleurs cette « ambiance » où « les gens ont l’impression qu’ils sont tout seuls à travailler beaucoup, 15 heures par jour, à porter la France à bout de bras pendant que trop ne travaillent pas et profitent… »
Tout comme de nombreux Français, les patrons de petites entreprises sont face à cette insécurité grandissante et développent des sentiments de peur. « J’ai rencontré une infirmière qui n’ose plus aller soigner ses patients parce qu’elle a peur de rentrer dans une cage d’escalier », se désole Michel Picon, donnant aussi l’exemple d’artisans qui « se font voler tous les jours leur camionnette avec leur matériel et ne peuvent plus travailler ». « Parfois, c’est aussi de la peur par procuration parce que c’est ce qu’on voit à la télévision », conclut-il.
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