Le socialiste Jérôme Guedj, cible des attaques de la France insoumise durant la campagne des européennes, aura face à lui aux législatives une candidature Génération.s LFI, Hella Kribi-Romdhane, avec un suppléant LFI, Philippe Juraver, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
Mme Kribi-Romdhane a annoncé sa candidature « au nom du Nouveau Front populaire » dans une vidéo postée sur Facebook dimanche soir, au côté de son suppléant.
« Tristesse ! Une candidature dissidente portée par ma suppléante »
Le député sortant Jérôme Guedj a également déposé sa candidature dans la 6e circonscription de l’Essonne. Selon l’accord passé entre les partis de la nouvelle alliance de gauche, cette circonscription revient bien au PS.
« Tristesse ! Une candidature dissidente face à moi, portée par ma suppléante (vingt-cinq ans de militantisme ensemble) », a déploré sur X Jérôme Guedj. Selon lui, le « seul motif » de cette candidature est « le refus de comprendre mon combat pour des valeurs ». « Merci à toutes les forces de gauche et écologistes (hors LFI) pour leur soutien », remercie-t-il.
M. Guedj avait expliqué mercredi dans un communiqué « ne pas se présenter sous l’étiquette Front populaire ». « Par devoir de vérité et de loyauté envers les électeurs, je ne peux pas m’associer à l’investiture de LFI liée à cet accord, en raison des divergences profondes avec la direction de cette formation relatives à la brutalisation du débat public. Je l’ai intimement et violemment subie », avait-il argumenté.
« Rien à faire avec LFI »
M. Guedj a été durant la campagne des européennes la cible de violentes attaques de la France insoumise, et au premier chef de son leader Jean-Luc Mélenchon, dont il a été l’ancien protégé, quand ce dernier était socialiste. Au cœur de leur affrontement, la situation au Proche-Orient, M. Guedj ayant qualifié les Insoumis d’« idiots utiles » du Hamas face à leur refus de désigner le mouvement islamiste comme « terroriste ».
Les Insoumis l’accusent d’avoir été à l’origine de la double annulation d’une conférence sur le Proche-Orient que leur leader devait donner à Lille en avril.
M. Mélenchon l’avait qualifié de « lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs, ceux qui aiment aller susurrer à l’oreille du maître ». « L’intéressant est de le voir s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions », avait-il ajouté – une attaque perçue par beaucoup comme antisémite. Mais pour Ali Rabeh, coordinateur national de Générations, « Jérôme Guedj a décidé de tourner le dos à la Nupes, et il le fait avec la complicité de la macronie ».
Le président de la République Emmanuel Macron a cité le nom de M. Guedj lors de sa conférence de presse mercredi, estimant qu’il n’avait « rien à faire avec LFI ». La majorité n’a présenté aucun candidat face à lui. Interrogé par l’AFP, M. Guedj a affirmé qu’il siègerait avec le groupe socialiste à l’Assemblée, et récusé un quelconque arrangement avec la macronie. « J’ai combattu Emmanuel Macron et continuerai à le faire », a-t-il assuré.
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