ENTRETIENS EPOCH TIMES

Législatives : « Il y a derrière ces élections, des enjeux historiques », déclare Caroline Yadan

juin 28, 2024 7:25, Last Updated: juin 28, 2024 23:06
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ENTRETIEN – Plus que quelques jours avant le premier tour des élections législatives. Pour la candidate de la majorité présidentielle dans la 8e circonscription des Français de l’étranger, Caroline Yadan, les enjeux de ces élections sont historiques. Elle nous explique pourquoi.

Epoch Times : Vous étiez, jusqu’à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, députée Renaissance de Paris. Vous portez aujourd’hui les couleurs de la majorité présidentielle dans la 8e circonscription des Français de l’étranger. Pourquoi avez-vous changé de circonscription ?

Caroline Yadan : Il se trouve qu’au départ, j’étais engagée dans la campagne en tant que suppléante de Stanislas Guérini dans la troisième circonscription de Paris, et mon groupe m’a proposé d’être candidate dans la 8e circonscription des Français de l’étranger. Une proposition qui fait sens parce qu’elle s’inscrit dans la continuité du combat qui est le mien depuis très longtemps et j’ai effectivement pensé que ma place était là-bas. On m’a également dit que j’étais la personne indiquée pour battre Meyer Habib et j’en suis persuadée. C’est donc avec grand plaisir que j’ai accepté de représenter ma formation politique dans la 8e circonscription des Français de l’étranger.

Quels sont les enjeux de ces élections ?

Ce sont des enjeux historiques qui vont permettre aux Français de choisir leur destin.

Soit un destin qui est lié à l’extrême-droite et à l’extrême-gauche, soit un avenir républicain, qui est un avenir de partage de valeurs communes qui ont fait de la France ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire des valeurs républicaines, universalistes, opposées au rejet de l’autre, à la haine, à l’exclusion et à toutes les caractéristiques du populisme.

Et je crois qu’aujourd’hui, cette responsabilité appartient aux Français. Ils ne doivent pas confondre le désir de rejet d’un gouvernement avec un avenir sombre que nous promettent, y compris économiquement, les deux extrêmes. Il y a donc, derrière ces élections, des enjeux historiques que nous n’avons pas connus depuis la Seconde Guerre mondiale. Il ne faut pas se tromper.

Les derniers sondages placent « Ensemble pour la République » loin derrière le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement national. La majorité présidentielle peut-elle encore créer la surprise à quelques jours du premier tour des élections législatives ?

Rien n’est encore joué. Il faut continuer à expliquer à quel point les extrêmes sont dangereux en termes de valeurs. Derrière le Rassemblement national, il y a des coulisses qui restent nauséabondes. Même chose derrière son programme qui cache un rapprochement avec Poutine qui peut être mortifère et des mesures économiques qui peuvent également avoir des conséquences désastreuses pour la France.

Et puis du côté du Nouveau Front populaire, on trouve une alliance contre-nature avec le pire du pire, LFI, le premier parti antisémite de France. Ce parti pratique un antisémitisme totalement débridé et diffuse une haine qui me fait vraiment penser aux années 1930.

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la vidéo partagée récemment sur X par le député Insoumis sortant Sébastien Delogu. C’est une horreur absolue. Et quand je vois la gauche républicaine s’allier pour quelques sièges à ce parti antisémite, ce parti d’apologie du terrorisme qui confond l’horreur avec de la résistance, j’avoue que j’ai vraiment du mal à comprendre.

Et au-delà des discours haineux, LFI et le Nouveau Front Populaire ont présenté un programme économique insoutenable. C’est un programme de 300 milliards d’euros de dépenses supplémentaires et de hausses d’impôts. S’il est appliqué, les marchés financiers s’effondreront et nous assisterons à la banqueroute de la France.

J’espère donc que les Français comprennent ce qui est en train de se jouer et qu’il va y avoir un sursaut républicain.

À l’occasion d’une réunion mardi entre Emmanuel Macron et les chefs de la majorité, il est ressorti que la stratégie appliquée par votre camp sera celle du « refus des extrêmes RN et LFI » en cas de second tour entre ces deux formations politiques. Vous approuvez cette stratégie ?

Ce n’est pas une stratégie. À un moment donné, nous devons affirmer nos valeurs avec, encore une fois, l’abjection de certains candidats qui véhiculent des discours très similaires à ceux de Drumont à la fin du XIXe siècle. Des discours de haine qui arment idéologiquement les agresseurs des Juifs en France, qui arment les terroristes de demain, et qui donnent une légitimité à ceux qui veulent casser du Juif.

Quand on a une personne comme Rima Hassan, élue au Parlement européen, qui se lâche totalement et qui reprend des symboles des Protocoles des Sages de Sion avec la vente d’organes, avec « les chiens de Juifs » et qui reprend la rhétorique narrative du Hamas, on peut se demander jusqu’où on va aller.

Et évidemment, on ne peut en aucun cas appeler à voter pour ce parti qui est aujourd’hui le symbole du pire.

Plusieurs anciens ténors du Parti socialiste comme Lionel Jospin ou Dominique Strauss-Kahn ont appelé à voter pour le Nouveau Front populaire. L’ancien président de la République François Hollande est même candidat sous l’étiquette NFP en Corrèze. Quelle est votre réaction ?

Je suis effarée de voir des personnes issues de la gauche PS classique comme François Hollande ou Raphaël Glucksmann s’allier à LFI. J’en suis même atterrée.

On ne peut pas tout dire et son contraire et légitimer le fait qu’il faut faire barrage au RN en s’alliant à peut-être pire que lui.

En plus, je crois que stratégiquement, ils ont commis une grave erreur. Les Français sympathisants de gauche sont prêts à voter pour une gauche républicaine tendance Hollande, Cazeneuve ou Glucksmann, à condition qu’il n’y ait pas du LFI dedans. Autrement, ils vont préférer voter pour le RN parce que Jean-Luc Mélenchon est devenu le symbole même de ce qui effraie les Français avec toute la violence qu’il a en lui.

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