L’élevage « a un avenir » en France en dépit du changement climatique, a assuré mardi Élisabeth Borne après un rapport de la Cour des comptes qui recommande de réduire le cheptel bovin et heurte les éleveurs.
« Nous avons un modèle d’élevage bovin dont nous pouvons être fiers, un modèle d’élevage dont je veux affirmer qu’il a un avenir dans notre pays », a déclaré la Première ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
« Oui l’élevage bovin devra prendre toute sa part dans la transition agricole » et « devra évoluer pour retrouver un modèle économique solide et durable », mais « non, il ne sera pas la variable d’ajustement », a poursuivi la cheffe du gouvernement. « Pour être réussie, la transition écologique et agricole doit se faire avec les Français avec les éleveurs et non pas contre eux », a-t-elle martelé.
« L’élevage peut avoir des effets bénéfiques pour notre environnement », a affirmé la Première ministre, en faisant valoir que « chaque année les prairies stockent 8 millions de tonnes de CO2 » et que l’élevage « permet la construction d’un réseau de haies et d’infrastructures agroécologiques utiles notamment pour les sols ». « Aussi je veux donner aux éleveurs de la visibilité sur les défis devant nous et bâtir avec eux un avenir soutenable économiquement et environnementalement », a-t-elle insisté.
Une « attaque » et une « provocation »
Les éleveurs avaient dénoncé les préconisations de la Cour des comptes comme une « attaque » et une « provocation », exigeant du gouvernement « un plan de sauvetage » et une baisse drastique des importations, qui représentent actuellement 25% de la viande bovine consommée en France.
Selon le rapport de la Cour des comptes publié le 22 mai, le gouvernement devrait « définir et rendre publique une stratégie de réduction » du nombre de vaches élevées en France pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. La séquestration de carbone par les prairies où pâturent les bêtes est « loin de compenser les émissions » de l’élevage, précise l’institution.
Premier producteur européen de viande bovine et deuxième troupeau laitier derrière l’Allemagne, la France compte environ 17 millions de têtes de bovins. Or l’élevage bovin compte pour 11,8% des émissions du pays. La réduction de l’impact de l’élevage et des engrais azotés figurent parmi les pistes envisagées par le gouvernement pour réduire les gaz à effet de serre.
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