En juin 2020, environ quatre mois après le début du désastre de la pandémie du Covid-19 – qui s’est propagée à partir de Wuhan, en Chine – a eu lieu à Davos la réunion virtuelle du Forum économique mondial (FEM). Lors de cette réunion, une cohorte de l’élite mondialiste a révélé un plan visant à refaire l’ordre mondial.
Après la réunion, Klaus Schwab, président du FEM, et Thierry Malleret, auteur du Monthly Barometer, ont publié un livre intitulé Covid-19: The Great Reset (La Grande réinitialisation) dans lequel ils définissent la « réinitialisation » comme un moyen de remédier aux « faiblesses du capitalisme » qui, selon eux, ont été exposées par la pandémie.
La prise de pouvoir par les progressistes
Tout au long de l’histoire, les événements catastrophiques – guerres, famines, pauvreté, catastrophes naturelles ou fléaux – ont suscité des sentiments de peur, d’anxiété et d’impuissance chez les personnes affectées. De telles conditions ouvrent la porte à de nouvelles idées qui promettent de restaurer le bien-être, la prospérité et la confiance en l’avenir.
Les marxistes contemporains considèrent les événements tragiques comme des occasions d’étendre leur influence et leur pouvoir. Dans un contexte de chaos et de souffrance temporaires, les progressistes mondiaux promettent toujours de déconstruire l’ordre existant et de « construire, à nouveau et mieux cette fois ».
Lors du conclave de FEM de 2020, un nabab du mondialisme Charles, prince de Galles et héritier du trône britannique, a déclaré : « Nous avons une occasion en or de profiter de quelque chose de bon engendré par cette crise – ses ondes de choc sans précédent pourraient bien rendre les gens plus réceptifs aux grandes visions de changement. »
Des changements drastiques
Dans un article publié en avril dernier dans Epoch Times, Justin Haskins, membre de l’Institut Heartland, a souligné la volonté récente des sociétés et des institutions financières internationales à adopter la polémique de la gauche et, ce faisant, à s’éloigner des dizaines de millions de citoyens ordinaires.
« Ces dernières années, a écrit Haskins, des changements drastiques dans la politique monétaire, associés à une plus grande coordination entre les banquiers, les investisseurs, les responsables gouvernementaux et les sociétés, ont inauguré une toute nouvelle ère de copinage et de centralisation des décisions économiques et sociales, qui présente des dangers importants pour la liberté individuelle. » On pourrait également noter que les impressions excessives de monnaies d’une manière systématique ont dévalué l’épargne des gens et ont conduit à une inflation galopante.
Les dirigeants de nombreuses multinationales se sont tournés vers la gauche parce qu’ils ne sont plus à l’aise à rester neutres. Des milliers de milliards de dollars passent des agences gouvernementales aux institutions financières, aux banques, aux ONG et à certaines grandes sociétés. Soumis au contrôle étatique permanent, les citoyens ordinaires sont devenus presque impuissants à contester l’implantation des éléments de la doctrine socialiste par le biais des médias indépendants et du processus démocratique conventionnel.
Les propositions périlleuses du FEM
Depuis le siècle des Lumières, les intellectuels occidentaux ont proposé diverses variantes de « rationalisme » pour rejeter les valeurs et la société traditionnelles. Ils prétendaient que seulement leur raisonnement pourrait établir une moralité supérieure et construire un monde nouveau et parfait.
Les oracles de Davos du XXIe siècle ne font pas exception. Aujourd’hui, ils reprennent la « longue marche » pour éliminer la propriété privée, réduire la souveraineté nationale et limiter la liberté individuelle.
Selon le réseau Global Future Councils du FEM, la propriété privée pourrait être abolie au cours de la prochaine décennie. Les changements proposés iraient plus loin que le plan marxiste classique qui vise à mettre les « moyens de production » entre les mains de l’État à parti unique. Le FEM suggère que même les biens privés deviendront une chose du passé.
Les mondialistes de Davos songent également à l’émergence d’un ordre mondial unipolaire. Avec le déclin de la société traditionnelle occidentale, la gauche internationale attend avec impatience l’union de l’État-parti chinois avec les régimes progressistes du monde entier.
Au fil des ans, l’élite mondialiste a cherché à intervenir dans les domaines qu’elle considère comme des questions « sans frontières ». Pour elle, des questions telles que le changement climatique, les disparités économiques, la pauvreté des enfants, le sort des réfugiés, le racisme, le terrorisme et les troubles sociaux sont des problèmes internationaux qui demandent des solutions extranationales.
Le modèle d’un seul « gouvernement mondial » est revenu dans le courant dominant de la pensée. Les universités d’Europe et d’Amérique du Nord publient régulièrement des annonces pour des postes liés à la « gouvernance mondiale » – un terme que peu de gens auraient connu il y a dix ans.
Selon Klaus Schwab : « Chaque pays, des États-Unis à la Chine, doit participer, et chaque industrie, du pétrole et du gaz à la technologie, doit être transformée. »
Les apologistes du Great Reset affirment que les inquiétudes au sujet du projet d’un seul « gouvernement mondial » ne font qu’une autre « théorie du complot » inventée par les « réactionnaires » de droite. En même temps, le titanesque projet chinois « Belt and Road Initiative » (la « nouvelle route de la soie »), qui vise à renforcer l’influence géopolitique de Pékin dans le monde entier, n’est pas considéré comme étant ambigu.
Le problème avec les solutions proposées par les mondialistes
Dans son analyse économique prémonitoire La présomption totale : Les erreurs du socialisme, l’économiste et philosophe austro-britannique Friedrich Hayek a souligné que la civilisation n’a prospéré que lorsqu’un rôle important a été accordé à l’institution de la propriété privée. Depuis le XVIIIe siècle, la propriété indépendante sur les biens a conduit à l’expansion, au commerce et finalement au système de marché libre très productif.
Cependant, sous l’influence d’idéologues rationalistes tels que Rousseau, Saint-Simon et Marx, les mérites de la propriété sur les biens ont été minimisés par des universitaires progressistes ayant leurs propres projets qui visaient à remodeler la structure des relations entre les humains.
Hayek a loué la valeur de notre ordre traditionnel par rapport au « constructivisme » marxiste. Étant donné que les pratiques économiques de longue date ont conduit à l’ordre productif actuel, il affirmait que les réinitialisations du système de base étaient vouées à l’échec. Toutes les expériences désastreuses du XXe siècle en matière de communisme et de socialisme (en tant que la première phase du communisme) ont donné raison à Hayek.
Sur la question du nationalisme, l’esprit de Davos est tout aussi destructeur.
Dans les premières années de ma vie, les citoyens du Royaume-Uni, du Canada, des États-Unis et d’autres pays occidentaux étaient autorisés à exprimer leur estime pour les accomplissements de leurs nations respectives. Un sentiment de fierté nationale était partagé par les citoyens nés dans le pays ainsi que par les immigrants qui avaient choisi de nous rejoindre dans leur quête de liberté individuelle et de nouvelles opportunités.
Aujourd’hui, les livres célébrant les accomplissements des bâtisseurs de nations sont rarement recommandés aux étudiants en histoire. L’intégration mondiale est considérée par nos élites comme la condition indispensable à l’élaboration de politiques éclairée et à la bonne morale.
La vision de l’élite de Davos flirte dangereusement avec une nouvelle forme de gouvernance impériale. Leur « réinitialisation » ne construira pas une version actualisée de l’Empire britannique. Cette fois, il s’agit plutôt du passage irréversible au « socialisme aux caractéristiques chinoises » avec son système de contrôle omniprésent et à un ordre mondial totalitaire dominé par le Parti communiste chinois.
Le philosophe et écrivain israélien Yoram Hazony défend les valeurs traditionnelles de la nation. Il affirme qu’un monde composé de nations indépendantes laisse la place à diverses formes d’autonomie, de pratique religieuse et d’expérimentation culturelle qui profitent à l’ensemble de l’humanité.
La nation constitue la base de l’exercice du libre arbitre et de l’autodétermination. Les protections garanties par les constitutions nationales sauvegardent en fin de compte la liberté des citoyens ordinaires.
Démêler les illusions de Davos
Heureusement, l’idée que les mondialistes comprennent mieux nos intérêts que nous-mêmes commence à s’effilocher.
Les femmes et les hommes ordinaires comprennent intuitivement que le droit de détenir les biens et de maintenir une nation souveraine est essentiel à la liberté humaine. En 2016, la gauche internationale a mené une grande campagne contre les mouvements Brexit et MAGA. Et pourtant, les deux campagnes ont réussi dans les urnes.
En 2015, juste avant l’émergence de ces mouvements au Royaume-Uni et en Amérique, les Canadiens, une fois de plus, ont voté pour faire avancer leur pays dans une direction de plus en plus « progressiste ». Avec les encouragements habituels des grands médias, les électeurs ont choisi comme Premier ministre un progressiste inexpérimenté et un programme sorti tout droit du modèle de Davos.
Le nouveau leader du Canada, Justin Trudeau, avait tout ce que la génération de Davos admirait : une belle apparence et une éducation « appropriée ». Il faisait l’éloge du système communiste chinois et méprisait l’Amérique de Donald Trump. Il était aussi à l’aise avec les prophètes du changement climatique – juste comme son père, aussi Premier ministre, l’avait été avec Fidel Castro, le dictateur communiste cubain.
Au début du mois de juin 2020, Trudeau a audacieusement posé un genou à terre dans la capitale canadienne à côté des membres de Black Lives Matter, dont la cofondatrice se présente comme « marxiste de formation », et qui, avec des groupements comme Antifa, se livraient à des violentes manifestations, pillaient et mettaient en feu des villes américaines pendant tout l’été de cette année. Interrogé sur le président Trump et l’utilisation de gaz lacrymogène contre les émeutiers, Trudeau a laissé entendre que les Canadiens regardaient ce qui se passait en Amérique avec « horreur et consternation ».
C’était à l’époque, la situation est bien différente aujourd’hui. On voit quelle différence « deux ans » peut faire dans la vision des gens sur leurs dirigeants politiques. Dans tout le Canada, les citoyens ordinaires ont cherché divers moyens de protester contre les fermetures sélectives d’entreprises, les souffrances disproportionnées, l’imposition de vaccination inutile et les excès gouvernementaux. Les grands médias canadiens ont simplement fait comme si cela n’existait pas.
Lorsque les camionneurs du Convoi de la liberté sont arrivés à Ottawa à la mi-février pour se poser autour du Parlement, personne du groupe canadien de Davos n’a envisagé de leur parler. À la place, les manifestants d’Ottawa ont été vilipendés par les médias mainstream, harcelés par la police et finalement écrasés par une opération de mesures d’urgence de style paramilitaire. Et, cette fois, les Canadiens l’ont vraiment regardé avec « horreur et consternation ».
L’action de Justin Trudeau, qui a préféré faire taire les opposants plutôt que de dialoguer avec eux, devrait être un signal d’alarme pour les gens libres du monde entier. Les « mesures d’urgence » brutales introduites au Canada sont un rappel troublant de la rapidité avec laquelle un membre de l’élite de Davos peut passer du statut de gestionnaire d’un État providence à celui de tyran digne du Parti communiste chinois.
William Brooks est un écrivain qui contribue à Epoch Times de la ville de Halifax au Canada. Il fait également partie du comité consultatif de rédaction de « The Civil Conversation » pour la société Civitas du Canada.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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