Coup de tonnerre au sein du parti les Centristes. L’élu du 15e arrondissement et conseiller municipal Nicolas Jeanneté a été interpellé et placé en garde à vue ce lundi 20 mars pour soupçon de trafic de stupéfiants mais aussi de détention d’images pédopornographiques.
Nicolas Jeanneté est issu du mouvement les Centristes, autrefois connu sous le nom de Nouveau Centre, créé en 2007 au lendemain de l’élection présidentielle par Hervé Morin, ancien ministre de la Défense sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Nicolas Jeanneté y occupe depuis 201 le poste de directeur. Cette formation politique est représentée par le très médiatisé groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires) à l’Assemblée nationale, qui s’est fait récemment connaître autour de l’actualité de la réforme des retraites, en déposant une motion de censure transpartisane, mais aussi par le groupe « Changer Paris » à la mairie de Paris, dirigé par la leader de la droite parisienne et maire du VIIe arrondissement, Rachida Dati. Depuis juin 2020, Nicolas Jeanneté est conseiller municipal de Paris. Il est également conseiller délégué auprès du maire du 15e à la tranquillité publique, à la prévention et à la police municipale.
Soirées « chemsex »
Le centriste se serait plus précisément livré à un trafic de drogues au cours de soirées qualifiées de « chemsex », terme issu de la langue anglaise associant « chemical » (pour produit chimique) et « sex ». Le but de ce genre de soirées est de mêler pratiques sexuelles et prise de drogue.
Selon Le Parisien, l’élu n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice. En août 2022, une enquête préliminaire aurait conclu que le conseiller de Paris se faisait livrer par colis de la drogue de synthèse, notamment de la 3MMC (3 méthyl-méthcathinone), substance très utilisée lors des soirées « chemsex » et capable de reproduire les effets d’autres drogues comme la cocaïne, l’ecstasy, le cannabis, les amphétamines ou encore le LSD. Nicolas Jeanneté avait aussi pour habitude de revendre cette substance illicite lors de ses soirées sexuelles.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Depuis le mardi 21 mars, le chef de file des Centristes est soupçonné de détention d’images pédopornographiques. En effet, son ordinateur, très récemment saisi par les enquêteurs, contiendrait des centaines d’images à caractère pédopornographique.
L’ironie de cette affaire est que l’homme de 57 ans se voulait être le chantre de la lutte antidrogue, comme en témoignent ses publications sur les réseaux sociaux. Dans un tweet datant du 13 février dernier dans lequel il reprend l’une de ses interventions au Conseil de Paris, il écrit : « Qu’est-ce que le chemsex, pratique évoquée dans le cadre de l’accident provoqué par Pierre Palmade ? Depuis deux ans, j’alerte les pouvoirs publics et Paris sur la montée inquiétante de prise de drogues lors de rapports sexuels festifs ».
Plus récemment, dans un tweet du 7 mars, il qualifiait d’ « échec » la politique de prévention de la ville de Paris en matière de drogues.
L’élu lâché par ses alliés et moqué par la gauche
Son propre camp n’a pas tardé à réagir, notamment par la voix du maire LR du XVe arrondissement de la capitale et membre du groupe « Changer Paris », Philippe Goujon, qui a confirmé la suspension du groupe, à « titre conservatoire » de Nicolas Jeanneté. Philippe Goujon lui a aussi retiré sa délégation à la sécurité dans le XVe arrondissement. De son côté, Rachida Dati, dans un tweet du 21 mars, a qualifié d’ « atroces » les révélations concernant l’élu de Paris.
À gauche, dans le camp d’Anne Hidalgo, on se moque de l’ironie de l’histoire, à l’instar du conseiller socialiste Florian Sitbon qui écrivait dans un tweet du 21 mars : « Le spécialiste drogue et sécurité de Rachida Dati et de paris15 ? On n’est pas le 1er avril ? »
Dans une déclaration publiée sur le même réseau social, la maire PS du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard déplorait le « faites ce que je dis, pas ce que je fais » du conseiller centriste.
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