L’Élysée a diffusé un montage vidéo trompeur via un compte Twitter anonyme pour tenter de disculper Alexandre Benalla

30 mars 2019 16:26 Mis à jour: 30 mars 2019 16:36

Le chargé de communication de l’Élysée Ismaël Emelien a fait diffuser un montage vidéo trompeur, qui tentait de faire passer le manifestant violenté par Alexandre Benalla pour un individu violent, à partir d’images policières obtenues illégalement et montées de manière trompeuses.

Dans un article du Monde, on apprend que l’Élysée a fait diffuser un montage vidéo trompeur sur Twitter le 19 juillet 2018 via un compte anonyme pour tenter d’excuser l’intervention d’Alexandre Benalla le 1er mai. Le 18 juillet 2018, le chargé de mission de l’Élysée Alexandre Benalla avait été accusé d’avoir molesté un jeune couple lors d’une manifestation le 1er Mai, à Paris.

Durant la nuit du 18 au 19 juillet, Ismaël Emelien, chargé de la communication de crise à l’Élysée, prend en main sur la « riposte » avec Sibeth N’Diaye, chef du service de presse de l’Élysée. « Je me souviens avoir dit [à Alexandre Benalla] de diriger vers le service de presse l’ensemble des demandes de journalistes qui lui seraient adressées », a expliqué le conseiller spécial d’Emmanuel Macron aux enquêteurs de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), le 16 janvier. (ndlr. toutes les auditions par la police d’Ismaël Emelien ont été rendues publiques)

Le conseiller spécial du président se charge alors de trouver des images des manifestations avec l’aide d’Alexandre Benalla et les envoie à Pierre Le Texier, responsable du pôle e-influence de LREM. Pierre Le Texier dispose en effet de plusieurs comptes Twitter, dont un anonyme qu’il a créé début 2017, @frenchpolitic, qu’il va utiliser : « Je ne voulais pas que les journalistes fassent le lien avec moi et qu’ils me demandent pourquoi nous défendions M. Benalla », explique-t-il devant l’IGPN (ndlr. Nous n’avons pas retrouvé ce montage initial, le compte ayant été supprimé depuis)

Les images « proviennent du système de vidéosurveillance de la Préfecture de police de Paris (PP) ». Alexandre Benalla les avait récupérées illégalement quelques heures plus tôt sur un DVD. « On y voit le jeune homme de la Contrescarpe et sa compagne lancer des bouteilles et d’autres projectiles sur les policiers présents sur la place, juste avant l’intervention d’Alexandre Benalla ».

Sur une seconde vidéo qui suit la première, on voit « un homme, très agité, poursuivre un policier, chaise à la main ».« Or, si les images de vidéosurveillance montrent bien la scène de la place de la Contrescarpe, ce n’est pas le cas des images de ‘l’homme à la chaise' » révèle Le Monde. Ce montage vidéo est mensonger.  » Il ne s’agit nullement du jeune homme, comme en attestent facilement ses chaussures, de couleur différente, ou encore son blouson, sans fourrure. […] Ce n’est donc ni la bonne personne, ni la bonne heure, ni le bon lieu ». Et pourtant, la vidéo accusatoire « ajoutée à celle ‘des bouteilles' » est envoyée à Pierre Le Texier pour qu’il l’a diffuse anonymement pour l’Élysée.

Voici les images de l’interpellation d’Alexandre Benalla de civils lors de la manifestation du 1er Mai.

Les « explications » de l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron, visiblement agacé, sont pour le moins hésitantes quand il essaye de répondre à l’existence de ces deux vidéos publiées sur un compte anonyme via l’Élysée – dont l’une fausse et l’autre illégale. Il était le 28 mars sur le plateau de l’émission C à Vous pour la promotion de son dernier ouvrage faisant l’apologie du progressisme.

« L’Élysée a monté deux séquences en une seule vidéo : les images de vidéosurveillance et des images de violences. Mais celles-ci n’étaient pas les bonnes, l’homme qu’on y voit n’a rien a voir avec celui que Benalla a « maîtrisé au sol ». » écrit sur Twitter Samuel Laurent co-auteur de l’article. « C’est donc une tromperie destinée à communiquer sur « des manifestants violents ». Diffusée ensuite via un compte anonyme possédé par LREM. Pire: l’Élysée a ensuite donné l’adresse du compte a des journalistes »

Pourtant, le 10 octobre 2018, l’Assemblée nationale avait adoptée une loi contre les « fake news ».Plus récemment, le 18 janvier, le président de la République dénonçait lui-même l’anonymat sur Internet lors d’une session du Grand débat nationale et appelait à des mesures pour permettre sa disparition progressive.

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