L’empereur Taizu des Song, un dirigeant magnanime

3 mai 2016 11:43 Mis à jour: 11 mai 2016 09:13

Zhao Kuangyin (927-976 av. J-C.), qui fonda la dynastie Song (960-1279 av. J-C.) ultérieurement connu comme l’empereur Taizu des Song, est passé à la postérité comme étant un dirigeant honnête et magnanime qui tenait toujours parole.

Les anecdotes suivantes sont tirées de l’Histoire de la Dynastie des Song et de notes de la même période, lesquelles nous offrent une image du charisme et du charme de l’empereur Taizu.

Un empereur vaincu soupçonne une coupe de vin

Avant de capituler devant la dynastie Song, Liu Chang était l’empereur des Han du Sud. Il avait l’habitude de donner à ceux de ses subordonnés en qui il n’avait pas confiance du vin empoisonné pour se débarrasser d’eux.

Un jour, Zhao Kuangyin convia les fonctionnaires à un banquet, et Liu fut invité. Zhao versa à Liu une coupe de vin comme présent. Ceci rappela à Liu ce qu’il avait fait les années précédentes.

Tenant la coupe avec des larmes coulant sur son visage, Liu supplia Zhao : « Je sais que j’ai commis des crimes trop graves pour être pardonné. Maintenant que votre Majesté m’a épargné, je voudrais être roturier et pouvoir témoigner de la grande période de paix et de prospérité sous la gouvernance de votre Majesté. Je n’ose simplement pas boire cette coupe ».

Zhao se mit à rire et répondit : « Cela ne me dérangerait pas de mettre mon cœur dans la poitrine de quelqu’un d’autre pour qu’il puisse sentir ma sincérité. Comment pourrais-je empoisonner quiconque de la sorte ? » Il prit alors la coupe de Liu et avala le vin d’un trait avant de lui en resservir une autre.

(Adapté de Histoire de la Dynastie des Song : Annales Basiques de l’Empereur Taizu)

« Être frugal permet de mieux apprécier les bénédictions »

L’empereur Taizu des Song vivait frugalement et évitait les plaisirs des sens. Il avait un esprit pur et établit ainsi un exemple pour ses subordonnés. Les générations suivantes lui ont crédité le fait d’avoir renverser le déclin moral et culturel qui était endémique à son arrivée au pouvoir.

L’empereur Taizu donna des ordres pour que les bordures des haies de roseaux dans son palais soient enveloppées de tissu pour prolonger leur durée de vie. Voyant sa fille aînée décorer sa robe courte avec des plumes de martin-pêcheur, il la dissuada de faire cela.

« Vous êtes née dans une famille riche et estimée », lui dit-il. « La frugalité aide à apprécier les bénédictions ».

Meng Xu, le dernier empereur des Shu postérieurs, gouverna l’actuelle région du Sichuan de 934 à 964. Il se rendit aux Song en apprenant la défaite de son armée. Lorsque l’empereur Taizu découvrit que l’urinoir de Meng Zu était incrusté de sept diamants rares, il le fracassa.

« Sept diamants pour orner un pot-de-chambre ? », dit-il à Meng. « Avec quoi décoreriez-vous le bol dans lequel on sert la nourriture ? Rien d’autre ne ruine plus rapidement un pays que de telles extravagances. »

(Adapté de Histoire de la Dynastie Song : Annales basiques de l’empereur Taizu)

Trois serments secrets pour gouverner

Après avoir fondé la dynastie Song, l’empereur Taizu grava sur une pierre trois serments devant être lus par ses successeurs. La pierre fut enfermée dans une pièce à laquelle seule une poignée d’administrateurs de la famille royale avait accès. Même les premiers ministres n’en savaient rien. Chaque empereur, en prenant sa fonction, devait être emmené dans la pièce secrète pour s’agenouiller et lire les trois serments.

Ce ne fut que lorsque les Mongoles vainquirent l’armée des Song et s’emparèrent du palais que les serments secrets furent révélés :

 

  1. Si les descendants de la famille royale des Zhou postérieurs, desquels l’empereur Taizu a pris le pouvoir, venaient à commettre un crime, ils ne doivent pas être torturés – même s’ils conspirent pour renverser les Song. Ils seront autorisés à se suicider en prison, sans être exécuté en public, ni ne verront leurs familles impliquées.
  1. Aucun érudit ou quiconque qui donne des recommandations spécifiques à la cour impériale ne sera tué pour ses opinions.
  1. Pas d’augmentation de taxes sur les fermiers.

L’empereur Taizu établit les critères de base pour que la dynastie Song puisse gouverner à travers ces trois serments. Les descendants de la famille royale des Zhou postérieurs, qui soutinrent les Song contre vents et marées, attestèrent de la générosité, de l’efficacité et de la prévoyance de l’empereur Taizu. S’en tenant aux serments, tous les empereurs Song qui lui succédèrent s’abstinrent également de tuer les fonctionnaires de niveaux inférieurs.

Ce qui est également d’une importance significative est le second serment, lequel interdisait de tuer des érudits. Il garantissait que la dynastie Song, fondée par l’empereur Taizu, lui-même un guerrier avec peu d’éducation, reste connue dans l’histoire comme l’incarnation du « règne de la civilité ».

Su Shi, dont les accomplissements en poésie le placèrent parmi les géants littéraires dans l’histoire chinoise, fit de la cour impériale Song une cible de sarcasmes dans ses poèmes. En n’importe quelle autre période, il aurait été exécuté de nombreuses fois, et personne de sa famille n’aurait été épargné. Néanmoins, il fut simplement rétrogradé, et plus tard reprit sa carrière dans la hiérarchie impériale.

Comparé aux fondateurs des dynasties des Han occidentaux et orientaux, des Tang et des Ming postérieurs, qui s’entourèrent de généraux et de stratèges célèbres, tout ce que l’empereur Taizu avait était Zhao Pu, qui ne pouvait même pas se mesurer à un des assistants de ces autres empereurs qui fondèrent les nouvelles dynasties. L’empereur Taizu, a contrario, ne compta que sur lui-même. Il mit fin à sept décennies d’agitations qui sévissaient dans cette vaste terre de Chine, amenant la prospérité durant l’ère Jianlong (960-963) – qui fut suivie de l’ère Qiande (963-968) et de l’ère Kaibao (968-976), l’empereur Taizu posa le décor pour trois siècles de règne de la dynastie Song.

Sima Chi déclara à son fils Sima Guang (un historien connu pour son Miroir général pour aider au Gouvernement), « L’unité de toutes les parties délimitées par la mer, laquelle nous a apporté une période prolongée de bénédictions, sans menaces étrangères ou venant de l’intérieur, est due totalement à la droiture et à la magnanimité de l’empereur Taizu. »

Zhu Yuanzhang, qui fonda la dynastie Ming, crédita l’empereur Taizu d’avoir suivi le mandat du ciel et de s’être accordé aux souhaits appréciés du peuple, amenant l’unité et un règne civil qui perdura plus de 300 ans, et pour avoir régné avec vertu résultant en paix et prospérité pour les générations suivantes.

(La partie sur les trois serments est adaptée de À propos de la Dynastie Song, de Wang Fuzhi).

Article original en chinois :  一代仁君赵匡胤(上)

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