Une immense réserve de gaz de charbon qui s’étend sur 40 communes de la Moselle pourrait alimenter tous les Français en gaz pendant 5 ans. Depuis 2018, la Française de l’énergie tente d’obtenir une concession de 191 km2 qui lui permettrait de l’exploiter, et donc de réduire notre dépendance à la Russie.
« Pour donner une idée de ce que cela représente, l’estimation maximale qui a été faite de la réserve de gaz dans la concession et sur les zones voisines est de 190 milliards de m³ », explique à Lorraine Actu Pascal Mittelberger, chargé des relations publiques de la Française de l’Énergie (FDE).
Or, la consommation française équivaut « en moyenne [à] 40 milliards de m³ par an » : la réserve de gaz non exploitée qui dort à 1 000 mètres de profondeur dans le sous‑sol lorrain serait donc suffisante pour répondre aux besoins complets du pays pendant 5 ans.
99 % du gaz utilisé en France est importé
« On importe 99 % de notre gaz en France, en provenance de Russie, de Norvège, de l’Algérie ou encore du Quatar », remarque Philippe De Donato, directeur de recherche au CNRS, lors d’une interview pour Le Républicain Lorrain.
La part du gaz provenant de la Russie est très élevée dans l’UE, puisque celui‑ci compte pour 45 % des importations de gaz de l’UE et près de 40 % du gaz consommé dans l’UE, selon Ouest‑France.
Une empreinte carbone dix fois moins importante que celle du gaz russe
L’exploitation de la concession de gaz de la Moselle permettrait d’avoir une empreinte carbone dix fois moins importante que le gaz importé de la Russie.
Même si en théorie cette concession suffirait pour alimenter toute la France pendant 5 ans, l’objectif de la FDE est de travailler en circuit court et de fournir un approvisionnement local. « Nous avons des contrats avec des régies locales pour alimenter les foyers lorrains », assure Pascal Mittelberger.
L’entreprise a réalisé cinq forages de test, puis déposé une demande d’exploitation de la concession en 2018, mais le dossier est encore en instruction.
Au vu des événements actuels, avec la guerre en Ukraine, et des avantages ainsi que de la sécurité que représenterait l’exploitation de ce gaz de charbon sur notre territoire, on peut se demander si ce ne serait pas le bon moment pour l’État d’accélérer le dossier. Mais ce n’est pas si simple.
Des associations et ONG inquiètes pour l’environnement
En janvier 2021, plusieurs associations et ONG, inquiètes pour l’environnement, se sont liguées contre ce projet, la région porte encore les séquelles de l’extraction du charbon, selon France Info. De plus, Anaëlle Lantonnois, de l’Association pour la préservation de l’environnement local en Moselle, assure que le fait d’exploiter cette ressource est « non stratégique » et va jusqu’à qualifier le projet d’« opération spéculative boursière ».
« Aujourd’hui, on n’est pas certain que cette exploitation des gaz de couche n’a pas d’impact », se préoccupe Christophe Arend, de La République en marche. « C’est de la fracturation hydraulique qui ne dit pas son nom« , avance‑t‑il. Il faut savoir que la fracturation hydraulique est interdite en France depuis 2011.
Ce à quoi le chargé des relations publiques de la FDE répond : « La méthode est un forage conventionnel sans injection quelconque dans le sous‑sol. »
« Nous attendons donc le feu vert de l’État avant de pouvoir entreprendre les forages et extraire le gaz », conclut Pascal Mittelberger.
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