L’enseigne Système U va lancer un panier de « 150 produits à prix coûtant » dès mercredi « pour une durée indéterminée », annonce mercredi son président Dominique Schelcher, une opération commerciale qui intervient alors que le gouvernement discute avec le secteur d’un « panier anti-inflation ».
Le 4e distributeur en France derrière E.Leclerc, Carrefour et Intermarché « ne sort pas des discussions avec le gouvernement, on continue à s’y inscrire, par contre on pense qu’il y a urgence pour le pouvoir d’achat et que le 1er mars », date à laquelle le gouvernement espère faire aboutir son « panier anti-inflation », « est encore loin », a expliqué M. Schelcher dans un entretien à l’AFP.
150 produits à prix coûtant
Son enseigne vendra sans plus de marge que celle prévue par la loi, dans les Hyper U et Super U, ces 150 produits parmi lesquels de « la farine, des pâtes, de la mayonnaise, de l’huile, du café, du miel, du thon, ou encore des yaourts, lait, pain de mie ou burgers », énumère Dominique Schelcher. L’ensemble de ces produits sont de marque distributeur, c’est-à-dire des produits dont l’enseigne est propriétaire de la marque.
Depuis le début de l’année civile, « on sent que ça se tend en termes de pouvoir d’achat, avec un coup d’accélérateur sur les dépenses contraintes, prix de l’énergie ou des assurances, carburants », détaille-t-il.
Dès aujourd’hui, les HYPER U et les SUPER U proposent 150 produits U du quotidien, à prix coûtant.
Avec cette mesure inédite et massive, nous nous engageons pour le pouvoir d’achat de nos clients, en réponse à l’appel du gouvernement pour un panier anti-inflation @oliviagregoire. pic.twitter.com/18SnrpOzJO— Dominique Schelcher (@schelcher) February 1, 2023
Ce n’est pas la première opération commerciale mise en place par un acteur de la distribution. Depuis que l’inflation a fait son retour en tête des préoccupations des Français, le secteur multiplie les opérations, prix bloqués, bouclier anti-inflation, dont le but est d’attirer ou de fidéliser des clients, face à une inflation alimentaire de 13,2% sur un an en janvier selon l’Insee.
Le gouvernement a annoncé plancher sur un « panier anti-inflation » d’une cinquantaine de références, qui pourrait servir de base de comparaison entre enseignes.
La ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire a indiqué lundi sur Europe 1 qu’elle proposait aux distributeurs « une action collective, ensemble, à partir du mois de mars » et pour trois mois. Libre aux enseignes d’accepter ou non.
L’initiative de Système U « va dans le sens du projet gouvernemental d’un panier de produits essentiels du quotidien vendus au meilleur rapport qualité prix« , a réagi dans un message à l’AFP Olivia Grégoire. Elle entend « poursuivre les discussions avec les autres enseignes pour que ce dispositif puisse très vite donner sa pleine mesure ».
Je salue @ULesCommercants qui rejoint notre projet de panier anti-inflation. Un exemple qui, j’en suis sûre, en inspirera d’autres !
Ce panier doit servir de repère aux consommateurs et leur permettre de faire facilement des comparaisons.
Plus d’infos??https://t.co/oNvQh2OJJx— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) February 1, 2023
« Quand le projet du gouvernement aura abouti, on extraira 50 produits des 150 » pour composer le panier anti-inflation devant servir à comparer les enseignes, a encore déclaré M. Schelcher à l’AFP.
Aider au pouvoir d’achat
Le dirigeant de Système U estime que cette offre vise à la fois à « aider au pouvoir d’achat des Français », mais reconnaît aussi que c’est un moyen de soutenir la consommation alors que le secteur craint que l’inflation pousse les Français à moins acheter.
« La baisse des volumes vendus, tout le monde en pâtit, le producteur à qui on va par exemple demander moins de blé, le transformateur qui aura moins de commandes, et nous qui réaliserons moins de vente. Le risque au premier semestre 2023, c’est d’entrer dans une zone d’alerte à ce niveau-là », estime-t-il.
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