L’enseignement à l’heure du numérique

15 juin 2015 15:34 Mis à jour: 15 juin 2015 15:37

 

Le mois dernier, François Hollande annonçait la dotation prochaine de 500 établissements scolaires en matériel numérique pour la rentrée 2015. Pour être plus précis, « 209 collèges, dont 109 relevant de l’éducation prioritaire, et 337 écoles, représentatifs de la diversité des territoires et des établissements, ont ainsi été sélectionnés », peut-on lire sur le site de l’Éducation nationale.

Souhaitant que « la France puisse être leader dans l’e-éducation », le président a détaillé un plan qui, pour la modique somme d’un milliard d’euros, permettra à tous les élèves de disposer d’un outil numérique d’ici à 2018.

Collèges : une réforme au numérique

Pour ce faire, un « programme exceptionnel de formation des enseignants et des personnels » sera dispensé dès la rentrée 2016 dans les collèges. Des collèges dont la réforme fait couler beaucoup d’encre, le gouvernement en fait donc son cheval de bataille, affirmant que le « vieux » projet du « cartable allégé » sera enfin atteint, faisant ainsi référence aux plaintes de nombreux parents, qui, depuis des décennies, regardent partir leurs enfants, ployant sous le poids d’un cartable atteignant parfois 15 kg.

En effet, il promet l’ouverture au numérique de « cinq disciplines de collège : le français, les mathématiques, les langues étrangères, l’histoire-géographie et, enfin, les sciences », souhaitant, à court terme, qu’il soit utilisé dans toutes les disciplines. Parallèlement, les éditeurs seront amenés à proposer une alternative numérique aux manuels papier actuels.

Le numérique au primaire

À la rentrée 2015, l’initiation au numérique débutera dès la maternelle, comme préconisé dans les nouveaux programmes de l’école maternelle parus en février dernier : « Dès leur plus jeune âge, les enfants seront en contact avec les nouvelles technologies. Le rôle de l’école est de leur donner des repères pour en comprendre l’utilité et commencer à les utiliser de manière adaptée (tablette numérique, ordinateur, appareil photo numérique…) ».

L’apprentissage de l’écriture ou la transmission des informations aux parents pourra donc s’effectuer sur ce matériel. À l’école élémentaire, c’est l’apprentissage du code informatique qui est ajouté pour apprendre à programmer des ordinateurs, à créer des jeux ou des applications. Face à ces ambitieux projets, se pose pourtant le problème de l’accès à ces outils, le nombre actuel d’ordinateurs étant, en moyenne, de 1 pour 10 élèves à l’école élémentaire.

: « L’idée est d’apprendre aux élèves que c’est à eux de contrôler la machine, et pas à la machine de les contrôler. »

Le développement cognitif de l’enfant en question

Cependant, concernant les maternelles, l’usage du numérique dès 3 ans ne fait pas écho chez tous les parents, beaucoup s’inquiétant de la précocité de l’usage, notamment la fixation d’écrans pour d’aussi jeunes enfants.

Aux États-Unis, en avance sur l’Europe en informatique, nombre de cadres de la Silicon Valley se pressent d’inscrire leur progéniture dans une école où tout clavier est proscrit avant l’âge de 13 ans. Couture, ébénisterie ou encore cuisine sont au programme de la Waldorf School of the Peninsula, dont la pédagogie se base sur des activités physiques sur le terrain, les ordinateurs inhibant, selon eux, la pensée créative et les interactions humaines.

À Nanterre, l’école élémentaire Elsa Triolet a récemment lancé le défi « Sans écran » : les élèves ont été invités à passer 10 jours sans télévision, tablettes, ordinateurs ou encore smartphones. Loin de lui l’idée de « revenir au Moyen-Age ou dire que c’était mieux avant », Bruno Dubief, le directeur explique que « l’idée est d’apprendre aux élèves que c’est à eux de contrôler la machine, et pas à la machine de les contrôler ».

 

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