Selon l’acteur Leonardo DiCaprio, le financier malaisien Jho Low avait l’intention de donner jusqu’à 30 millions de dollars pour aider la campagne de réélection du président américain Barack Obama en 2012.
Leonardo DiCaprio a raconté une discussion qu’il a eue avec Low Taek Jho, souvent appelé Jho Low, alors qu’il témoignait dans le cadre d’un procès au tribunal fédéral à Washington.
« Il s’agissait d’une conversation informelle sur le parti qu’il soutenait », a déclaré M. DiCaprio en indiquant aux jurés que Jho Low avait l’intention de faire « un don important » au Parti démocrate, soit « quelque chose comme 20 à 30 millions de dollars ».
J’ai répondu : « Woaw, c’est beaucoup d’argent. »
Leonardo DiCaprio a témoigné lors du procès du rappeur Pras, de son vrai nom Prakazrel Samuel Michel, du groupe de hip-hop Fugees, qui, selon un acte d’accusation, a collaboré avec Jho Low pour transférer de l’argent de l’étranger au profit de la campagne de Barack Obama en 2012.
Les procureurs affirment que Pras Michel a reçu 21 millions de dollars de Jho Low et a acheminé l’argent vers des comités politiques par l’intermédiaire d’une série de donateurs fictifs, y compris diverses entreprises et personnes associées au musicien.
Jho Low et Pras Michel ont mis en place ce plan « pour avoir accès à Obama et pouvoir l’influencer », a déclaré le ministère américain de la Justice. Un associé de Pras Michel a notamment transmis un courriel de ce dernier appelant à des contributions financières en faveur d’Obama en affirmant à Jho Low que le financement « vous garantirait une audience de 15 minutes maximum » avec Obama.
Le père de Jho Low a rencontré Obama, et pris des photos avec lui lors d’un événement à Washington. Cependant, Jho Low n’a pas rencontré le président, selon les documents d’inculpation.
Pras Michel aurait également tenté de dissimuler le financement, en violation d’une loi américaine qui interdit aux étrangers de faire des dons directs ou indirects à des campagnes américaines. Il aurait collaboré avec d’autres personnes pour faire pression sur l’administration Trump afin qu’elle abandonne son enquête sur Jho Low.
Pras Michel a nié ces allégations.
Selon les procureurs, le vice-ministre chinois de la Sécurité Publique, membre du Parti communiste chinois (PCC), a également pris part à ces opérations, qui prévoyait notamment de faire pression pour renvoyer un dissident chinois en Chine.
Leonardo DiCaprio est l’une des nombreuses personnalités liées à Jho Low, un fugitif qui fait l’objet de plusieurs poursuites pénales. Il est accusé d’avoir détourné 4,5 milliards de dollars de 1MDB (un fonds d’investissement créé par le gouvernement malaisien pour favoriser le développement économique) en concluant des accords avec d’autres pays et des personnalités étrangères.
Le financier, connu pour payer des célébrités hollywoodiennes afin qu’elles participent à ses fêtes, a soutenu la fondation caritative de DiCaprio et a aidé à financer « Le loup de Wall Street », le film de 2013 dans lequel DiCaprio a joué et a été nommé aux Oscars.
En 2018, le ministère de la Justice a conclu un accord avec la société de production du film, Red Granite Pictures, en confisquant 60 millions de dollars censés avoir été volés à 1MDB.
« Jho Low et d’autres personnes, y compris des fonctionnaires de Malaisie et des Émirats arabes unis, ont participé durant plusieurs années à de vastes opérations de blanchiment de l’argent détourné de 1MDB. Jho Low a utilisé ces fonds pour se livrer, entre autres, à des dépenses extravagantes, en acquérant des œuvres d’art uniques et des biens immobiliers de luxe, en jouant sans compter dans des casinos et en entretenant un style de vie somptueux », avait déclaré à l’époque Brian Benczkowski, un procureur général adjoint.
Leonardo DiCaprio, qui coopère avec le gouvernement américain, a déclaré au jury qu’il connaissait Pras Michel depuis au moins les années 1990, lorsqu’il avait rencontré les Fugees en coulisses, et qu’il avait fait la fête avec Jho Low à plusieurs reprises.
DiCaprio a déclaré que son équipe juridique, un cabinet externe et les studios ont mené plusieurs enquêtes d’une diligence raisonnable avant de conclure un accord avec Jho Low pour financer « Le loup de Wall Street ».
Reuters a contribué à cet article.
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