L’épouse de Carlos Ghosn, revenue au Japon après son départ précipité, a été interrogée jeudi au tribunal de Tokyo sur les nouveaux soupçons de malversations reprochées à l’ancien PDG de Renault-Nissan, a-t-on appris auprès de son avocat. Carole Ghosn « a répondu en toute sincérité comme elle en avait fait le serment », a déclaré Junichi Hironaka, principal défenseur japonais de l’ex-grand patron, sans donner davantage de détails de cette audition qui a duré un peu moins de trois heures.
Elle était arrivée en début d’après-midi au tribunal et un cortège de voitures est ressorti des lieux vers 17H, avec à son bord une de ses proches et un autre avocat de l’équipe de défense de Carlos Ghosn, ont constaté des photographes de l’AFP. Selon Me Hironoka, ce sera la seule audition de Mme Ghosn qui a été interrogée en tant que témoin dans le dernier volet de l’affaire, celui qui vaut à M. Ghosn d’être retourné le 4 avril en prison, un mois à peine après sa libération sous caution.
Le Franco-Libano-Brésilien, âgé de 65 ans, est soupçonné par le parquet d’avoir détourné des fonds de Nissan via un distributeur de véhicules du constructeur japonais à l’étranger. Il s’agit du sultanat d’Oman, selon une source proche du dossier.
D’après des éléments de l’enquête interne de Nissan, une partie de ces sommes ont abouti sur les comptes d’une société dirigée par Carole Ghosn, « Beauty Yachts », enregistrée dans les Iles vierges britanniques. L’argent aurait servi à l’achat d’un luxueux bateau, d’un coût de 12 millions d’euros, baptisé « Shachou » (prononcer « shatchô », patron en japonais), a précisé la même source.
Interrogé par l’AFP, le tribunal de Tokyo s’est refusé à tout commentaire. Carole Ghosn avait quitté le Japon en fin de semaine dernière après la nouvelle arrestation de son mari, affirmant qu’elle s’était « sentie en danger ». Son passeport libanais lui a été confisqué mais elle a voyagé avec un document américain.
Mme Ghosn « est retournée au Japon », « c’est bien la preuve qu’elle n’a jamais entendu fuir qui que ce soit », avait déclaré mercredi à l’AFP l’avocat français de la famille, François Zimeray. « C’était important pour elle d’y être et de ne rien faire qui puisse nuire à son mari », avait-il ajouté. Me Hironaka n’a pas précisé si elle allait rester au Japon.
Carlos Ghosn, qui a déjà été inculpé trois fois mais clame son innocence, se trouve quant à lui au centre de détention de Kosuge (nord de Tokyo), où il avait déjà passé 108 jours auparavant. Son équipe de défense japonaise a déposé mercredi un recours devant la Cour suprême pour tenter de le faire libérer.
D.C avec AFP
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