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Les Afghans aux urnes pour une présidentielle à risques

septembre 28, 2019 5:36, Last Updated: septembre 28, 2019 5:44
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Les Afghans se rendent aux urnes ce samedi pour choisir un président dans une élection qui se déroule sous la triple menace des attentats des talibans, de la fraude et de l’abstention des électeurs.

Elle se tient alors que les pourparlers entre Américains et talibans sont au point mort, rendant toujours aussi lointaine la perspective d’un dialogue inter-afghan (entre gouvernement et insurgés) pour arriver à la paix.

Les talibans ont multiplié les avertissements aux quelque 9,6 millions d’électeurs pour les dissuader de participer au scrutin. Ils ont expliqué jeudi que leurs moujahidines viseront « les bureaux et les centres (de vote) accueillant ce spectacle ».

-18 candidats à un mandat de cinq ans-

Le scrutin rassemble 18 candidats à un mandat de cinq ans, et oppose surtout deux favoris, l’actuel chef de l’Etat Ashraf Ghani et son chef de l’exécutif Abdullah Abdullah.

Ils s’affrontaient déjà en 2014, dans une élection marquée par des irrégularités si graves que les Etats-Unis avaient imposé par leur médiation la création du poste de M. Abdullah, réputé arrivé second.

Les Etats-Unis attendent que « la conduite des candidats et des institutions en charge de l’élection soit sans sans reproche, afin d’assurer la légitimité de son résultat », a affirmé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans une conversation avec M. Ghani jeudi.

Les autorités afghanes ont assuré avoir pris toutes les mesures pour éviter la fraude, en déployant notamment une batterie de moyens techniques, dont des lecteurs biométriques. Les résultats préliminaires sont attendus le 19 octobre et les définitifs le 7 novembre.

La première inconnue sera l’ampleur de l’abstention. Si ce n’est pas la peur des attentats ou de la fraude qui les tiennent à l’écart des urnes, bon nombre d’électeurs devraient rester chez eux, ayant perdu tout espoir que leurs élites améliorent leurs conditions d’existence.

-Plus de la moitié de la population vit avec moins de deux euros par jour-

Le futur chef de l’Etat prendra la tête d’un pays en guerre, où 55% de la population vivait avec moins de deux dollars par jour en 2017, et où le conflit avec les insurgés a tué plus de 1.300 civils au premier semestre 2019, selon l’ONU.

Bien que prévu de longue date, le vote de samedi a longtemps paru pris en otage par les récents pourparlers entre les Etats-Unis et les talibans sur un retrait des troupes américaines.

Donald Trump y a brutalement mis fin début septembre, alors qu’un accord semblait imminent. Nombre d’observateurs anticipaient que l’élection serait suspendue pour laisser la place à l’application du plan de retrait.

Ce dernier, négocié sans le gouvernement de M. Ghani, prévoyait l’ouverture d’un dialogue inter-afghan.

L’enjeu de long terme du scrutin de samedi est de fournir une légitimité suffisante au futur président pour se poser en interlocuteur incontournable de ce dialogue. Encore faudrait-il que les talibans acceptent de le mener avec un pouvoir qualifié jusqu’ici de « marionnette » de Washington.

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